Au-delà des nuages

Au-delà des nuages

Anne Kirouac

Autobiographie, 394 pages,

Fondation littéraire Fleur de Lys, 2007

ISBN 2-89612-202-8

Exemplaire numérique (PDF) : 7.00$

PRÉSENTATION

Au printemps 1942 la seconde guerre mondiale propulsera une enfant de deux ans vers un destin pavé d’embûches, à la recherche de ses racines. Abandonnée, troquée, violentée, incestuée, trahie, rien ne l’empêchera de continuer sa route à la recherche de son Eldorado, Malgré les épreuves rencontrées, elle transcendera l’injustice et les souffrances les plus profondes pour parvenir ses fins : la découverte d’elle-même et de ses origines.

EXTRAIT

PROLOGUE

 

C’était le 30 mars 1990, assise devant sa psyché, Anne fixait, sans la voir, une image que son regard traversa pour se fondre dans une obsédante pensée « arriverai-je à temps ? ».

Dans quelques heures, un avion la conduirait de Mirabel à Roissy-Charles De Gaulle vers une autre page de son destin.

Indifférent à ses états d’âme, l’hiver, dans un de ses derniers soubresauts de mars, avait déposé durant la nuit soixante centimètres de neige, recouvrant la nature d’une immense fourrure blanche. Quelques jours précédant cette tempête, les arbres s’étaient inclinés sous une enveloppe de glace. Cette couverture givrée leur conférait une parure royale.

Pour ajouter à la magie des lieux, la rivière des Outaouais s’étirait, frileusement emmitouflée sous un mètre et demi de glace. Une trentaine de cabanes, confortablement installées sur cette couverture, laissaient échapper de rassurantes volutes de fumée.

De l’autre côté de la rivière, la forêt se découpait sur un fond de ciel bleu délavé. C’était l’accalmie. Le Québec avait retenu son souffle de longues et pénibles heures pendant que la nature déchaînée le maîtrisait sous un écran de poudrerie. D’ailleurs, l’autoroute 40 avait été fermée à la hauteur de la montée Wilson. D’épaisses congères avaient bloqué la circulation alors que des malheureux s’étaient retrouvés dans le champ.

Cette année-là, l’hiver avait fait un long détour par le sud avant de s’installer, pour de bon, en décembre. C’était lui qui décidait et l’on ne pouvait que s’incliner devant ses caprices. Tout le monde avait bien hâte qu’il s’en aille voir ailleurs, mais non !, Monsieur avait décidé de se faire remarquer afin de démontrer qu’il était le plus fort. Il le faisait avec un tel brio qu’on ne pouvait lui en vouloir bien longtemps.

Après s’être déchaîné pendant des heures, il leva le voile et nous laissa pantois devant son œuvre. À chaque fin de tempête, c'était la même chose, le même émerveillement.

À cet instant précis, le ciel apparut d’un bleu lumineux. Le soleil, à travers les nuages, avait déposé un tapis de poudreuse scintillant d’une multitude de paillettes iridescentes. Les conifères ployaient sous un manteau légèrement bleuté. Même les mésanges et les geais bleus se faisaient complices d’une telle paix. À peine faisaient-ils entendre quelques trilles discrets.

Bêtes et gens avaient conclu trop tôt que l’hiver était terminé. Mais ce n’était que mars. Tous les ans, cet hiver qui n’en finit pas de finir réserve quelques prévisibles soubresauts que l’on persiste à vouloir déjouer. C’est sa façon à lui de nous annoncer le printemps et de tirer sa révérence avec panache. Tapi derrière son drap virginal, il rit sous cape de voir les Québécois pester, pour la forme, contre ses caprices. Les voir ressortir à nouveau pelles et souffleuses le remplit d’aise. Il tient à ce que chacun se souvienne de lui pour mieux revenir dans quelques mois.

C’est ça, vivre au Québec : l’hiver six mois et l’été le reste de l’année. Chaque fois, on râle contre l’hiver et s’il tarde à venir, on le réclame.

C’était d’autant plus vrai pour Anne et Marc depuis leur départ de l’Île Perrot pour s’installer à Rigaud.

Désireux de se rapprocher de la nature dans un environnement sain en prévision de leur proche retraite, leurs recherches les avaient invariablement ramenés vers ce petit lopin de terre caché au bord de la rivière dans un écrin d’arbres dont l’épais feuillage les rendait complices, l’été, d’une totale discrétion.

Ils avaient visité ce petit paradis en automne alors que la nature se parait de ses plus flamboyants atours. Le soir, en tournant le dos à la rivière, ils pouvaient admirer la cime de la montagne embrasée par les flammes d’un soleil couchant. Devant, leurs yeux embrassaient la rivière. En regardant sur les côtés, leurs regards effleuraient l’enveloppe protectrice des feuillus et des conifères.

Ils avaient conçu leur modeste demeure en communion et harmonie avec l’environnement. De grandes baies vitrées leur ouvraient l’horizon sur un décor magique. Le terrain en forme de demi-lune offrait, à travers les bras décharnés d’immenses chênes, une vue panoramique. Des chênes tellement gigantesques qu’ils semblaient s’être étirés vers le ciel afin de ne pas en entraver la vue. Leur emplacement et la disposition de leurs troncs permettaient à l’œil de capter des images propres à inspirer tous les Sisley ou autres amants de la nature.
Mais de tout ceci, Anne n’en avait cure dans l’immédiat. Elle pensait à cet appel téléphonique déchirant le silence de la nuit dernière. Elle avait laissé Marc répondre car elle devinait qui appelait et pourquoi. Le silence de son mari le lui avait confirmé. Bien qu’elle s’y attendît, elle espérait que cet instant n’arriverait jamais. Pourtant, le message : « Viens avant qu’il ne soit trop tard » lui était bien parvenu.

Toute à ses pensées, elle mit la main à ses derniers préparatifs.

Lorsqu’on regardait cette femme pour la première fois, on restait interdit, décontenancé. On ne pouvait dire si elle était jolie ou si elle avait été belle. D’âge, on ne pouvait lui donner avec certitude. Le temps semblait avoir glissé sur elle, l’effleurant à peine de quelques griffes au coin des yeux. Elle portait très bien son mètre cinquante et ses quarante-sept kilos. Cette brune aux yeux outremer était d’une élégance naturelle, discrète et raffinée. Des cheveux ondulés tombaient en cascade sur ses épaules. Un front que l’on devinait haut disparaissait sous une frange naturelle. Un nez petit insolemment recourbé prédominait au milieu de joues rondes et de lèvres roses finement ourlées sur un éternel sourire. Un menton volontaire, légèrement ovalisé, lui conférait un air déterminé, voire un tantinet enfant gâté.

Pour ce voyage, elle avait opté pour un cachemire à prédominance de bleu ciel et de taupe sur un deux-pièces pantalon noir. Des bottillons de cuir noir, à talons plats et lacés jusqu’à la cheville lui avaient semblé préférables à des bottes de neige. Enduits d’une bonne couche de graisse de phoque, ils sauraient résister à la gadoue québécoise aussi bien qu’à la pluie bretonne.

Elle compléta sa tenue par un imper gris à doublure amovible et un chapeau de feutre noir, gansé de gris et au rebord cassé.

Sans autre bijou que sa montre, sans maquillage, elle attirait encore les regards masculins. En toute autre circonstance, elle en eut été flattée, mais dans la situation actuelle, peu lui importait.

Elle ramassa son sac de voyage et sans un autre regard, elle s’engouffra dans le taxi qui devait la conduire à Dorval d’où elle prendrait la navette pour Mirabel.

Arrivée à l’aéroport bien avant l’heure de départ, on lui accorda un siège près d’un hublot. Une jeune femme enceinte de quelques mois prit place à ses côtés. Elle semblait tendue et anxieuse. Sans doute était-ce son premier vol. À tout autre moment, Anne aurait engagé la conversation, mais cette fois, elle ne se sentait pas l’âme d’une nounou. Tout ce à quoi elle aspirait, c’était de se caler contre le hublot, de fermer les yeux et de laisser ses pensées vagabonder.

L’avion prit son envol pendant que l’hôtesse débitait les consignes de sécurité d’un ton monocorde de récitation.

Après le signal indiquant qu’il était permis de détacher les ceintures, Anne baissa son siège, s’enveloppa du plaid rouge offert et cala sa tête sur l’oreiller aseptisé blanc. Elle brancha les écouteurs radio et syntonisa la bande FM classique de Radio Canada. Un lied de Brahms l’entraîna vers une captivante détente. Inconsciemment, elle appuya sur la touche on de son cerveau qui, tel un ordinateur, la plongerait dans les profondeurs de sa mémoire, pareil à une vision dans une boule de cristal.

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AU SUJET DE L'AUTEURE

Anne Kirouac

Sous le couvert d’un nom d’emprunt, s’efface un être d’exception, à la volonté et au courage hors du commun,
À travers son histoire, on découvre une femme sensible, aimante et profondément humaine que la vie a griffée sans pour autant l’endommager.

Elle compare l’existence à un immense champ de rosiers garnis d’épines. Pour accéder aux roses, il lui a fallu enlever des épines une à une, sans se décourager, même si pour cent enlevées, il en repoussait vingt,

Elle s’est piquée. Son cœur a saigné. Elle a pleuré de rage, d’impuissance, Elle est tombée, s’est relevée, a reculé de deux pas pour mieux avancer de cinq, jusqu’à ce qu’elle atteigne les roses, son ultime récompense et s’enivrer des majestueuses fleurs au capiteux parfum.

Par ce modeste récit, sans prétention aucune, Anne nous offre un vibrant Hymne à la vie.

Si elle a accepté de livrer son intimité, c’est avant tout parce qu’elle espère que quelqu’un quelque part pourra s’abreuver de son expérience pour reprendre confiance en l’existence.

Il y a des êtres qui perdus au fond de leur solitude ne sont que désespérance, rage, qui se nourrissent de haine de vengeance ou tout simplement qui ont capitulé, se disant que l’existence ne vaut pas d’être vécue, Et pourtant ces personnes pourraient accéder au bonheur, comme Anne a su le faire.

Elle a par introspection sur elle-même, pardonné et remercié tous ceux qui lui ont fait du mal, car sans le savoir, ils lui ont permis de devenir la femme forte et aimante qu’elle est devenue riche de toutes les belles et bonnes valeurs qui lui ont été transmises, Elle a ostracisé son passé et abordé avec confiance la balance de son avenir.

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