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La thérapie
cynique, nouvelles, Danny Lafrance,
Fondation
littéraire Fleur de Lys
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PRÉSENTATION
La thérapie
cynique, nouvelles, Danny Lafrance,
Fondation littéraire Fleur de Lys
Dans un monde fait sur mesure pour les
idéalistes, où la foi gratuite et aveugle
dans un culte quelconque, que ce soit
religieux, professionnel ou sportif, exulte
des parfums de grandeur irrésistibles, le
cynisme est perçu comme une tare de
l’esprit. Comme une maladie incurable.
Ce n’est pas que les idéalistes détestent
les cyniques, non. Ils sont simplement
terrifiés à l’idée qu’un cynique leur retire
leurs médailles, leurs diplômes et leurs
trophées. Plus terrifiés encore qu’ils
incitent les fidèles à ne plus s’agenouiller
devant leurs médailles, leurs diplôme et
leurs trophées. Les idéalistes et les
cyniques se ressemblent, au fond. Les
premiers placent leurs trophées entre eux et
le reste du monde, alors que les cyniques
placent leur fiel pour les idéalistes entre
eux et le reste de l’humanité. L’important,
c’est que tous puissent placer quelque chose
entre eux et leurs pairs car la vanité,
elle, est universelle, peu importe vos
allégeances.
Le cynisme représente la réponse immunitaire
à la fatuité, alors soyez heureux d’en
souffrir chers amis car déjà, vous guérissez
un peu. Alors que d’autres en mourrons.
Soyez fier d’être un cynique, car ceux qui
vous respectent possèdent certaines qualités
de l’esprit, alors que les idéalistes
s’enorgueillissent d’attirer l’attention
d’un chien lorsqu’ils lancent la balle dans
leur cour arrière. Vivez votre cynisme
jusqu’au bout : distiller vos idées sombres
jusqu'à ce qu’elles soient plus noires que
le charbon, tirez plaisir à cracher votre
fiel, vomissez votre rage jusqu’au sang ! De
la même manière que de survivre à une
infection de petite vérole vous en protégera
pour le restant de votre vie, survivre à une
poussée aiguë de cynisme vous protégera pour
toujours de cette sombre affection. Puis,
au-delà du cynisme, vous trouverez la paix
de l’esprit. En ce sens, le cynisme est une
véritable thérapie. La seule possible, pour
certains.
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TABLE DES MATIÈRES
La thérapie cynique, nouvelles, Danny
Lafrance,
Fondation littéraire Fleur de Lys
Présentation
La faute aux Beatles
Le rendez-vous
La tautologie de
l’absurde et le Dieu à
neuf doigts
La faute aux fraises
L’urne
L’aventure
Le discours
Le lac de merde
La fourmi
La couleur rouge
Le joyau
La scène
Au sujet de l’auteur
Communiquer avec
l’auteur |
13
15
71
135
215
251
257
273
301
349
393
397
427
471
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EXTRAIT
La thérapie
cynique, nouvelles, Danny Lafrance,
Fondation littéraire Fleur de Lys
C'est la faute aux Beatles
(extrait)
Do you wonder why your morality
has not achieved brotherhood on earth
or the good will of man to man?
Ayn Rand
Laissez moi vous offrir, très chers lecteurs, un cadeau des plus
précieux. Aussi précieux qu’une pépite d’or, aussi unique et digne
d’admiration qu’un tableau de Da Vinci. Laissez moi vous offrir, oh
! privilégié lectorat, une journée dans la vie de Louis-Philippe
Lemieux-Lajoie. Jeune homme de trente ans, le très précieux
Louis-Philippe Lemieux-Lajoie, appelons le Louis-Philippe,
représente aujourd’hui le travailleur actif du Québec. Sans
contredit, il est le produit de son environnement.
Le voici justement qui se réveille, à dix heures, en ce jeudi matin.
Le petit Louis-Philippe ne travaille pas aujourd’hui. Conseiller à
la SAQ, il a droit à une journée de repos bien méritée, après avoir
conseillé sans arrêt pendant plus de quatre jours en ligne et ce, à
raison de huit heures par jour, s’il vous plaît. Reconnaît-on
seulement ce sacrifice dans les réunions de gestion de la SAQ ? Il
est en droit de se poser de sérieuses questions. Le sublime
Louis-Philippe est éduqué. Titulaire de deux baccalauréats, la masse
de connaissances accumulées dans son cerveau est telle que sa
matière grise en résonne de lourdeur à chacun de ses pas, comme une
grosse éponge tellement gorgée d’eau qu’elle en est saturée et
devenue inefficace. Il a tout d’abord étudié l’histoire, car notre
sympathique héros a toujours été fasciné par l’apparat du savoir et
de l’intellect. Fils d’un gars de la construction, il fut d’une part
castré dès son jeune âge de toutes aptitudes ouvrières, soucieux
qu’étaient ses parents de lui façonner un meilleur sort loin de la
poussière et des travaux lourds. Fils d’un gars de la construction,
il fut d’autre part propulsé dans les hautes sphères de l’éducation
par un accès illimité aux universités, permettant l’accumulation des
titres comme on collectionne les timbres précieux. La force de
travail de la génération de son père lui a offert un buffet à
volonté de possibilités, et c’est de façon tout à fait naturelle
qu’il a endossé son rôle de tributaire du savoir. On pourrait penser
qu’il serait reconnaissant envers son vieux père de ce cadeau
unique. Mais voilà : le petit Louis-Philippe ne s’est jamais
vraiment questionné sur le sujet. Qu’on lui fournisse une armée de
professeurs, des tonnes d’infrastructures et évidemment, de l’argent
pour le moindre de ses besoins, a toujours été vu par notre bougre
comme un dû. Ou plutôt comme un droit, pour reprendre une expression
à la mode. Aussi, c’est sans hésitations que, suite à un
baccalauréat en histoire, il décida d’étudier la littérature. Le
fait est que le petit Louis-Philippe coulait des jours paisibles
dans sa garçonnière, isolé de toutes responsabilités, n’ayant de
comptes à rendre qu’à lui-même. Pourquoi ne pas poursuivre ses
études, après tout ? Ce n’est pas comme s’il allait lui en coûter
quoi que ce soit. Encore aujourd’hui, il est possible de l’entendre
discourir avec verve et ardeur aussitôt que le gouvernement tentait
de partager le coût de l’éducation avec les bénéficiaires de ce
savoir providentiel. De toute les manifestations, notre héroïque
chevalier de la justice social militera contre vents et marées pour
que tout un chacun reçoive son dû : étudiants, professeurs,
personnel de soutien, et tutti quanti ! Qui financera cette
généreuse pluie de pièces d’or est bien le dernier de ses soucis.
Suite à son baccalauréat en littérature, notre petit prince, alors
âgé de vingt-sept ans, prit conscience pour la première fois de sa
vie qu’il devrait peut-être commencer à réfléchir à son avenir.
Évidemment, ses choix de domaines d’étude ne lui offrirent que peu
d’espoir de se décrocher un emploie digne de son prestige singulier.
C’est à cette époque qu’il considéra travailler comme sommelier,
mais de façon temporaire seulement, jusqu’à ce que le destin,
nécessairement grandiose et prestigieux, réalise son grand œuvre
pour lui. Trois ans, déjà, qu’il attendait. La vie est cruelle
d’injustice, parfois.
Il se tira du lit paresseusement, agrippa son paquet de cigarettes
allemandes et prit place sur son perron, perchoir à partir duquel il
pouvait observer la vie active et branchée du plateau Mont-Royal. Le
choix du quartier qui allait avoir la chance de le compter parmi ses
habitants allait de soi, pour Louis-Philippe. Tout en inhalant des
bouffées de sa cigarette importée, il tirait aussi grande
satisfaction à se nourrir du suc de la vie urbaine. En effet, depuis
quelques années, les citadins de certains quartiers branchés de
Montréal ont travaillé d’arrache-pied pour se construire un temple
où les déités qui y seraient vénérées ne seraient point des entités
nébuleuses ou vaguement historique, mais bien eux-mêmes, un peu
comme les sectes où les nouveaux prophètes s’autoproclament messies
contemporains. Le simple fait d’être citadin et de ne pas demeurer
en banlieue s’est transformé progressivement au cours des dernières
années, et a évolué au même titre qu’un mouvement social. Ou une
maladie ? En effet, cette révolution est passée d’une simple
singularité géographique, au début, à un choix de mode vie, puis à
un geste engagé, pour finalement être considérée comme synonyme de
vertu social et de libérale démocratie. Si la pensée mécanique a
besoin d’une image pour clairement démontrer toute la sottise d’un
tel réflexe, ce serait bien cette idée que pour être considéré comme
ouvert d’esprit et allumé, on a plus besoin de dire quoi que ce soit
d’intelligent. On a seulement besoin de déménager sur le plateau. Se
définir par ce que nous se sommes pas plutôt que par nos actions ou
accomplissements est bien un trait de caractère typique de la
génération Y. Non, il ne finirait pas comme les ploucs de banlieue,
à torcher des mioches et manipuler des couches pleines de merde.
Non, il ne vivrait pas la vie de ses parents. L’insignifiance de
l’existence de ses parents, cols-bleus incultes et prolétaires
gâteux, lui puait au nez comme une bouffée d’ammoniac. Notons par
contre que notre héro ne s’est jamais vraiment questionné au-delà de
cette évidence organique. En effet, utiliser les connaissances
acquises au prix de milliers de coups de marteau donnés par son
vieux père pour ensuite considérer ce dernier comme niais et
engourdi est d’une ironie tout à fait délicieuse, subtilité qui
échappe, toutefois, à notre intellectuel de haut calibre.
Des plans pour aujourd’hui, il en avait : d’abord se rendre au café
Internet du coin pour travailler sur son premier roman. En
après-midi, allez visiter un loft en vente au vieux port. Puis ce
barbecue, en fin de journée, pour le soixantième anniversaire de sa
mère. Il allait lui offrir une séance de relaxation dans un spa.
Avec un peu d’effort, il allait peut-être réussir à en faire un être
humain évolué, qui sait. Donc, une journée bien planifiée et bien
remplie. Cette nécessité de subdiviser son temps en périodes bien
définies est un héritage de son éducation universitaire où pendant
des années, il dut s’astreindre à de réguliers horaires découpés en
tranches de cours bien définies, où chaque portion était un gain de
plus vers les crédits nécessaires. Il faut mettre les réalisations
dans une petite poche à réalisations, comme on rangeait les crédits
dans une petite poche à crédits pour l’obtention d’un diplôme. La
simple idée de se balancer dans une arrière-cour à respirer l’air
ambiant lui paraissait être le lot des banlieusards chloroformiques,
incultes et xénophobes, terrifiés à l’idée de sortir de leur lot
cadastré. Cette image tenait bien sûr du préjugé crasse, mais comme
les nouveaux prophètes urbains étaient absolus de toutes fautes et
sacrés intellectuels par défaut à la signature du bail ou du contrat
de vente, ils se trouvaient dispensés du fardeau de la preuve, à
savoir de démontrer en quoi exactement consistait cette culture si
progressiste et lumineuse qui les différenciait tant du commun des
mortels. En fait, l’entretien convenu de ces lubies contribuait
davantage à la paresse intellectuelle et à l’endossement aveugle de
cette nouvelle religion qu’à aiguiser les sens et allumer des débats
utiles, comme de savoir si le Québec devrait continuer de financer
les deux ou trois baccalauréats stériles et superflus des
enthousiastes ineptes qui encrassent le système.
Une longue douche permit à notre héro de retrouver tout son aplomb,
du moins si l’on peut s’exprimer ainsi. Devant le miroir de sa
commode, il hésitait entre plusieurs tenues. Le noir était sa
couleur favorite : ayant la propriété de ne réfléchir aucune lumière
et de tout garder pour soi, cette couleur était très prisée dans le
quartier. Il opta pour un de ses nombreux vintage T-shirt, avec un
logo sarcastique estamper sur le torse. Le vintage T-shirt
constituait l’un de ses habits préférés. Rejet du conformisme
capitaliste, le T-shirt rayonnait d’indépendance d’esprit. Mais
attention, pas question de porter un simple T-shirt monochrome,
produit de consommation de masse. Le logo personnalisé, qu’il
faisait imprimer par une boutique locale, lui permettait d’exprimer
son caractère unique, rebelle et belliqueux, et de se détacher du
commun des mortels, race à laquelle, Dieu l’en garde, il
n’appartenait point. À cet attribut nécessaire, il combina
l’indispensable jeans, puis des chaussures singulières, ayant
l’apparence de mocassins amérindiens. Ces perles de chaussures
furent débusquées dans une nouvelle boutique de l’ouest de la ville.
À cent cinquante dollars, elles valaient leur pesant d’or. Le large
bracelet-montre de cuir fut ensuite ajouté, accessoirisé par des
bracelets complémentaires en argent à l’autre poignet. Tournant les
épaules de droite à gauche, il feint de se gratter le nez pour
observer l’effet de ses bracelets sur le look d’ensemble. Puis il
enfila ses anneaux de métal dans les pouces. Impeccable, pensa-t-il.
Le tout fut complété par un veston aux couleurs fades, rayé, et usé
artificiellement en manufacture, pour donner l’impression qu’il
possédait ce veston depuis toujours, bien qu’il fut acheté à prix
d’or quelques semaines auparavant. Ensuite, il enfila ses lunettes à
montures noires ébène protubérantes. Un modèle unique, lui avait
assuré la vendeuse. Il agrippa son portable, un mac, nécessairement,
qu’il trimballait en bandoulière dans une vieille valise de tissu
vert kaki, débusquée dans un surplus militaire au prix de dizaines
d’heures de recherche fastidieuse. Cachez cet objet de consommation
que je ne saurais voir ! Puis, finalement, la dernière touche à
l’ensemble plus-que-parfait, soit le iPod, accroché en bandoulière,
et le voilà fin prêt. Les cheveux allaient restés épars et bouffis.
Quand à la barbe, voilà maintenant une semaine qu’il n’y avait
touchée. En effet, le petit Louis-Philippe, trente ans, achetait sa
bonne conscience avec la monnaie qu’il pouvait. Comme la conformité
de l’anticonformisme vestimentaire était incompatible avec sa nature
singulière, l’aspect rustre d’une barbe en devenir et les cheveux
épars représentaient, pour notre héro, un contrepoids à la
coquetterie si judicieusement calculée de sa tenue et donnait
l’impression que notre révolutionnaire sans cause n’obéissait à
aucune convention. Ce rejet artificiel de l’esthétisme épilatoire
était donc, pour Louis-Philippe premier, d’une importance capitale.
Emballé de la tête aux pieds de ses plus précieux attributs, il
gracia finalement la rue de sa divine présence.
Il prit la direction du café Internet local, où il pourrait
bénéficier d’une connexion Wi-Fi. À l’épaule il portait son vieux
sac kaki, aux coutures ébouriffées, à l’intérieur duquel était caché
son Mac portable flambant neuf, tout équipé, mince comme une feuille
de papier. Ses pas furent agrémentés par la musique d’un groupe
énigmatique étranger, au style indéfinissable, et au rythme nouveau
genre. L’avant-gardisme musicale, tout comme la fierté
obsessionnelle de ses habits, représentait l’ex-pression d’un
nombrilisme exacerbé et avait aujourd’hui la cote. Mais d’où
provient cette obsession de tous les instants à se dessiner de façon
si appliquée ? En d’autres mots, comment le Québec a bien pu
accoucher d’un Louis-Philippe ? La réponse est simple mes très chers
amis. C’est la faute aux Beatles.
Cette hypothèse fantasque mérite bien entendu quelques explications.
Commençons tout d’abord par mettre les choses en contexte, si vous
le voulez bien. Les Beatles furent les premiers à créer un véritable
précédent dans l’histoire musicale, à rejeter officiellement les
conventions. Si Elvis Presley et ses contemporains ont inventé le
rock-and-roll dans les années cinquante, il n’en demeure pas moins
qu’ils portaient des complets trois pièces. On chantait la belle vie
d’après-guerre, les balades en auto avec sa blonde, les folles
soirées de danse entre amis. Le message était essentiellement
lyrique, dénudé de références résolument personnelles. Ce furent les
Beatles qui les premiers brisèrent les conventions à l’échelle
globale, en incorporant dans leurs chansons des messages autolâtres.
En effet, ce sont les Beatles qui les premiers ont chanté, ou plutôt
hurlés à tue-tête, tel un cri du cœur : « I don’t want to live my
life like everybody else, like everybody else! ». Rappelons le, les
modes sont d’abord et avant tout un instrument d’expression de sa
propre vanité, une façon de dire au monde que nous sommes meilleurs
qu’eux. Pour les Beatles, le message était simple : « nous on fait
la fête ». Et le message fut adopté en masse par toute une
génération de baby boomers qui ont rejeté le conformisme séculaire
d’alors pour envahir les planchers de danse. La popularité
planétaire du groupe sanctifia le vedettariat musical et
l’expression de sa vanité comme la plus vertueuse des entreprises.
Ce fut le point de départ : les Beatles avait ouvert une boite de
Pandore.
À partir de ce moment, le plus grand délire collectif égocentrique
de notre histoire débuta, et il y eut une succession absurde et
ininterrompue d’absolument tout et son contraire : les rockers en
jeans et cuir, les « mods » en complet, les hippies en bedaines !,
les new waves, le disco, les punks, les grunges, les métals, le
country, les rappeurs, les technos, bref, chacun était en croisade
pour trouver sa niche. Pour exprimer sa différence. Comme tout le
monde. La seule constante à tout ce fouillis vestimentaire et
musical demeure cette fuite en avant, vers soi-même, qui se poursuit
depuis les Beatles. La dissolution complète de l’identité collective
s’est exprimée avec l’avènement de la musique techno. Alors que des
milliers de personnes tapaient du pied à l’unisson et regardaient
dans la même direction aux concerts des Beatles, dix milles
personnes sont aujourd’hui repliées sur eux-mêmes dans les party
rave, avec dix milles danses différentes. Alors que jadis des
milliers de personnes regardaient dans la même direction au
ciné-parc, des milliers de personnes se regardent maintenant sur «
you tube », dans dix milles vidéo-clips différents, repliées sur
eux-mêmes dans la solitude de leur bureau. Quand aux Beatles, qui il
n’y a pas si longtemps chantaient « all you need is love »,
voyageaient en Inde pour méditer et frayaient avec le communisme,
leur fortune combinée se chiffre aujourd’hui à près de deux
milliards de dollar. En effet, « all YOU need is love, but WE need
shit loads of cash… »
AUTRE EXTRAIT
Puis, il effectua des recherches sur Internet pour son prochain
voyage, planifié pour cet automne. Bien que la destination n’avait
pas encore été fixée, il pensait explorer le sud-est asiatique ou
l’Amérique du sud. L’important en fait était que la destination soit
sécuritaire, mais non fréquentée par des touristes, ces idiots de
bourgeois qui ont besoin d’un guide pour aller pisser. Mais pas lui.
Non ! Lui, il était différent. Pas de Tout inclus
Livraison : 15 jours ouvrables pour notre dur à
cuire. Pas de guide touristique pour notre grand explorateur. Un
touriste il ne serait pas. Plutôt mourir. Lui, il était plutôt : un
voyageur ! Voilà toute la subtilité mes très chers amis. Oubliez le
Lac St-Jean et les rocheuses, oubliez l’Europe et les antilles. La
mode était maintenant au pèlerinage. Les fidèles de la nouvelle
religion se devaient d’élever pompeusement leur propre ego par la
simplicité volontaire matérielle. En effet, la simplicité volontaire
du tourisme pour les hip et cool urbains n’était malheureusement
qu’accessoire et se composait principalement en l’absence de
toilettes privées et de nourriture occidentale. Quand à la
simplicité volontaire du caractère et des idées, et bien il faudra
repasser. En effet, contrairement au Bouddhistes qui construisent
dans l’anonymat le plus complet des châteaux de grains de sable
élaborés, fastidieusement assemblés sur plusieurs années de travail,
avant de les détruire du tout au tout dans la solitude et le repli
sur soi, soyez certains que les pèlerins de la nouvelle religion
n’exerceront aucun acte de retenu quand à la publicité criarde de
leurs explorations mystiques. Sitôt rentrés du périple, ils
s’activeront (biz-biz-biz) à faire connaître à qui veut bien
l’entendre les détails les plus miséricordieux de leur mission
humanitaire, à archiver précieusement le moindre cliché dans leur
temple à vanité, et même de créer des sites webs où vous pourrez
aller admirer les nouveaux Ti-Jésus de notre époque, posant
fièrement avec les paumés édentés locaux, dans un exercice humaniste
d’une grandeur d’âme à faire retourner mère Thérésa dans sa tombe.
Leurs salons seront immanquablement décorés des plus belles photos,
où le caractère missionnaire de leur périple sera mis en valeur,
portraits abondamment commentés, il va sans dire, de mémorables
histoires de communion des âmes dans la poussière et la simplicité
des ghettos sudistes. Le tout se terminera sur une critique acerbe
de notre société occidentale, accroc que nous sommes du moindre
objet manufacturé, incapable de faire trente pas sans utiliser nos
véhicules énergivores. Mais ne leur demandez surtout pas d’avancer
des solutions à la pauvreté, ni même l’ombre d’une idée crédible sur
les bases économiques des inégalités. Les socialistes de la nouvelle
religion ne réfléchissent point : ils ont la foi. Toutes discussions
contraires à leurs croyances seront immanquablement accueillies avec
railleries et irritations, telle une superbe blonde en décolleté qui
roule les yeux, exaspérée, lorsque l’on se perd en détails
accessoires : « mais ne voyez vous donc pas que je suis magnifique
!? »
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SUIVI MÉDIAS ET INTERNET
La thérapie cynique, nouvelles, Danny
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AU SUJET DE L'AUTEURE
Danny Lafrance
Né en 1974 dans la
région de Trois-Rivières, l’auteur connaît une enfance sans
histoires et une adolescence silencieuse, régentée par des études
qui, selon ses dires, furent aussi fastidieuses qu’inutiles. Il
choisit d’étudier les sciences, comme on choisirait de travailler à
la ferme : par dépit. Après avoir obtenu une maîtrise en chimie
organique de l’Université McGill, il émigre au États-Unis pour
occuper un poste dans une compagnie pharmaceutique. Il vit
aujourd’hui quelque part en Nouvelle-Angleterre avec sa femme
Caroline et sa fille Chloe.
Après une dizaine d’années passées aux services de multinationales
pharmaceutiques, l’auteur développe un intérêt croissant pour la
philosophie du travail et le destin académique. Observer ses
collègues grimper l’échelle corporative est plus intéressant à ses
yeux que sa propre carrière qu’il juge, comme bien d’autres choses,
inutile. Ses sujets de prédilections incluent l’arrivisme
professionnel, l’abrutissante vie de bureau, de même que le problème
grandissant du culte du diplôme et du crédentialisme obsessionnel.
Sans compter les sciences et la société québécoise. Amateur de
littérature vivante et engagée, il a de plus en plus de difficulté à
trouver des livres qui l’intéresse lors de ses visites dans les
librairies québécoises quand il revient au pays. C’est de cette
façon qu’il a commencé à écrire : « J’ai écrit un livre que j’aurais
eu envie de lire… »
Il croit que la société se dirigera, au cours des prochaines
décennies, vers une autre aventure socialiste désastreuse. Une plaie
qui, selon lui, semble se reproduire à un intervalle aussi régulier
que les pandémies virales. Son plus grand rêve serait de pouvoir
parler à Ayn Rand et lui demander conseil. En attendant, il lit ses
livres.
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Danny Lafrance
Danny Lafrance se fera un plaisir
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