On entend souvent des commentaires indirects, quelques mots en
sourdine, comme si on a peur de le dire clairement, de soulever une
tempête. Je l’entends dans la bouche de jeunes de 20–25 ans : ils
n’ont pas connu ce qui est reproché à cette génération, mais
répètent ce qu’on leur dit bien souvent.
D’autres plus âgés : comme le Dr Chicoine, pédiatre qui, lors d’une
émission sur les enfants en garderie, glisse en sourdine « eux
(les Boomers) ils ont tout gardé », comme une publicité, sans
réplique possible !
Des articles de journaux, parfois des livres. Il y en a un qui
attaque carrément les Boomers, le titre donne le ton : Les
Boomers finiront bien par crever.
Après
leur jeunesse oisive, ils sont devenus compétitifs…
Ils
aiment mieux dépenser qu’économiser…
Ils sont
convaincus que le monde leur doit tout…
Ils
pensent prioritairement à eux et souhaitent voir leurs besoins
comblés instantanément…
Ceux qui
consomment ces médicaments (anti-dépresseurs) sont moins productifs
que leurs homologues, mais comme ils ont souvent plus d’ancienneté
que les travailleurs plus jeunes et en meilleure santé
psychologique, ils conservent des postes mieux rémunérés et
s’avèrent encore plus nuisibles à la productivité des organisations
québécoises…
Il ne
faut pas les haïr, mais surtout les empêcher de nuire.
Alain Samson, Les Boomers
finiront bien par crever,
Montréal, Les Éditions
Transcontinental, 2005, p. 12, 41, 42.
Contre-attaque, défensive ou dialogue ?
En parler permettra de rétablir les faits, de départager les
responsabilités (contexte, économie, gouvernement), d’assumer mieux
ce qui s’est réellement passé.
Je sens souvent du froid dans le dos : comme s’il y avait une
« génération chambre à gaz » qui a hâte qu’on disparaisse. Il
faut éviter une scission avec la génération des Baby-Boomers.
Personne n’y gagnerait : le poids politique des Baby-Boomers (vote)
est là pour plusieurs années encore ! ! ! On sent des effluves de
guerre de générations dans l’air !
Il y a tellement de défis qui nous attendent pour les prochaines
années : endettement et budget des gouvernements, soins de santé
croissants, infrastructures à refaire, la décroissance de population
et du nombre de travailleurs, décroissance économique possible et
l’environnement. Qui y gagnerait à se chicaner pendant que la maison
est en feu ?
Voici pour un premier objectif : se faire une idée, une opinion à
partir de son propre vécu, vu, entendu, opinions des autres,
recherches historiques, se donner la chance de parler, d’échanger,
de chercher, d’écouter, de faire des liens.
Il ne faut pas triturer l’histoire pour la mettre au service de ses
idées pamphlétaires, de ses préjugés !
Vous serez invité à une réflexion personnelle à différents moments
de la lecture.
Je fais le pari que cette réflexion aidera à nous (les Baby-Boomers)
impliquer dans des actions avec des plus jeunes, à se remettre à la
tâche ensemble. Intégrer ces défis dans une vie de retraité,… ou
voyager et s’amuser à l’année longue pendant que la planète est en
danger en se disant « de toute façon moi je ne verrai pas cela de
mon vivant ! ! ! »
Méthode adoptée pour chaque chapitre
Les réflexions-titres de chaque chapitre ont été soumises à un
échantillon de personnes de différentes générations ; cette démarche
n’avait pas la prétention de fournir un portrait à la manière d’un
sondage scientifique.
Il s’agissait de cueillir des réflexions qui vous permettront de
vous identifier ou de vous en faire une autre ; d’autres opinions
ont été tirées d’articles de journaux, de livres. C’est la première
partie identifiée par Opinions et Autres opinions.
La deuxième partie résulte d’analyses et de recherches
Historiques. Les sources et sites WEB vous permettront
d’approfondir selon votre désir.
La troisième partie est la part personnelle de l’Auteur : Mon
Opinion
La quatrième partie consiste en des pistes d’actions suggérées,
à partir de la consultation, en solidarité avec des groupes
existants.
Nombreuses citations
Volontairement, j’ai donné beaucoup de place aux citations, au lieu
de paraphraser ou de résumer selon ma compréhension. La cueillette
de ces textes vous mettra en contact avec plusieurs auteurs.
En mettant côte à côte des réflexions parfois diamétralement
opposées, je voulais éviter la thèse de défense ou d’attaque…et
laisser la plus grande ouverture au document ; ainsi vous êtes
invité à continuer la réflexion avec vos proches, consulter en
détails les sources mentionnées.
L’aspect copié-collé enlève le plaisir de l’uniformité du
langage et la continuité de pensée ; alors vous êtes invité à
prendre un temps après chaque chapitre et vous demander ce que vous
retenez de nouveau. Par après, l’important sera de se demander :
maintenant qu’est-ce qu’on fait ensemble ?
Gérald Guimond, né en 1946,
quatrième enfant d’une famille de huit.
J’ai eu deux enfants, nés en 1982 et 1985.
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