INTRODUCTION
Ce livre se veut une réplique polie à celui de Frank McCourt
(Les cendres d'Angela).
L'auteur y mentionne que l'enfance heureuse vaut rarement
qu'on s'y arrête. Pour ma part, je crois qu'il faut aussi s'exprimer sur le
bonheur.
Je ne suis pas écrivain et je n'en ai pas le talent.
Je veux simplement vous faire partager de bons et moins bons
moments d'un enfant jusqu'à l'âge adulte.
Alors, en ce 6 octobre 2011, je commence l'écriture de mes
souvenirs.
Bonne lecture!
Gilles Comtois
EXTRAIT DU CHAPITRE 1 - 1952
Nous sommes le vendredi 1er février 1952.
Mon grand-père Josaphat, ma grand-mère Régina et leur plus
jeune fils Marcel viennent tout juste d'entrer dans notre maison; ils se
déshabillent en silence.
Puis, mon grand-père dit quelque chose à ma mère. Elle
éclate, elle crie, elle pleure. Je ne comprends pas ce qui se passe. Il lui
a annoncé que mon père, Alfred, est décédé lors d'un accident de travail à
Ste-Justine, il avait 42 ans. Il a été enseveli sous la charge de billots de
son camion.
Ma maman, Lauréanne, se retrouve seule à 28 ans avec trois
enfants: Louise (4ans), Pierre (9mois) et moi Gilles (2 ans et demi). Elle
aura partagé sa vie avec mon père moins de six ans. Elle va devoir se
débrouiller seule pour élever ses marmots.
Heureusement, sa famille habite tout près; sa seule sœur,
Clémence est à vue d'œil de notre maison et ses frères vivent encore à la
maison paternelle. Il y a aussi mon grand-père Arthur qui vit seul dans sa
maison plus au nord sur notre rue.
Lac-Mégantic est une petite ville de 7000 habitants qui se
connaissent.
L'année 1952 se poursuit. Au printemps, mon grand-père Arthur
emménage avec nous; il a vendu sa maison trop grande depuis le décès de ma
grand-mère en décembre 1949.
Il a demandé à ma mère s'il pouvait venir habiter avec nous
et donner un coup de main pour cette marmaille. Il est retraité après avoir
conduit les trains du Québec Central pendant plusieurs années.