L’AN DEUX MILLE ONZE
Ce quinzième jour de décembre
(2011-12-15)
Je, soussigné, Me Guy Bertrand, avocat et
patriote québécois, désire m’adresser comme suit à mes héritiers :
À ma femme Lisette,
que j’aime tant,
Et qui a su, tout au cours de ma vie, parfois
tumultueuse,
Me conseiller, m’encourager et m’inspirer
À mes enfants
: Johanne, Jean-François,
Marie-France et Dominique,
Qui m’ont supporté en toutes circonstances
Et qui ont su, mieux que quiconque
Comprendre pourquoi j’ai choisi pendant cinq
ans
De vivre à la canadienne
À mes petits-enfants
: Stéphanie, Claudia, Mia,
Emmanuelle, Alycia, Xavier, Alexis, William et Victoria;
Qui, un jour, j’en suis convaincu,
prendront le flambeau de ma patrie québécoise
Là où je l’aurai laissée
À mes frères Indiens et autochtones,
Avec qui nous partageons le Québec français,
Eux qui nous ont accueillis et aidés lorsque
nos ancêtres
Ont débarqué en Amérique et fondé notre pays
À mes compatriotes de langue anglaise,
Avec qui nous avons, malgré nos différends,
Édifié la plus grande démocratie du monde
À mes compatriotes allophones,
Qui sont venus de tous les pays de la terre
Pour habiter parmi nous
Apportant avec eux leur richesse culturelle
Ennoblissant ainsi notre culture
Et enfin, à tous mes compatriotes de langue
française,
Qui portent en leur cœur la fierté de l’être
Québécois
Et du vivre en français.
À vous tous,
je lègue l’héritage le plus précieux
Que mes ancêtres et mes parents m’ont donné
Soit la langue française qui est le fondement
même
De l’être Québécois, de son peuple et de son
pays.
Je voudrais que vous soyez conscients de la
nécessité
De protéger et de promouvoir le Québec
français
Qui est fragile comme du verre de cristal
À cause de sa situation en Amérique du Nord.
Sans une langue, l’être humain n’est pas.
Le peuple non plus.
Sans sa langue, l’être Québécois n’existe pas.
Le peuple québécois non plus.
Toute menace à la langue, si minime soit-elle,
S’attaque à l’être Québécois,
Et à son existence-même,
En son cœur et en son esprit.
Sachez que lorsque nous portons atteinte
À l’intégrité de notre langue,
Ou que, sans égard, nous la laissons aller à
l’abandon,
Il y a péril en la demeure.
Péril auquel nous sommes nous-mêmes exposés.
À vous tous,
je lègue aussi
Mon Projet Liberté-Nation,
Et toutes les idées qui y sont contenues
(Ce sont les idées qui mènent le monde),
Pour vous rappeler que rien n’est plus
précieux
Pour soi-même et pour son peuple, que la
liberté.
Pour vous rappeler aussi que la nation
Québécoise,
Minoritaire au sein du Canada, n’est pas
libre,
Puisqu’il lui est interdit par la Constitution
De la nation majoritairement anglophone,
D’adopter toutes ses lois, de percevoir tous
ses impôts,
De signer tous ses traités,
D’être présente dans les instances
internationales,
Et de participer aux Jeux Olympiques
Sous les couleurs du drapeau fleurdelisé.
Je voudrais aussi que mes idées vous
permettent
De trouver ensemble le chemin qui mènera
La nation Québécoise a une véritable liberté,
Liberté qui ne sera plus
enchaînée par la Constitution canadienne.
Enfin je vous implore de trouver un consensus
Au sein de la population québécoise
Qui vous permettra, tous ensemble,
De réaliser l’indépendance du Québec,
Qui n’est rien d’autre
Que la stature du peuple québécois
Devenu adulte, mature, et capable
De prendre ses responsabilités
Et de se libérer de la tutelle canadienne.
Mais pour réussir à parachever le pays
Québécois
Qui existe déjà dans les faits (de facto)
Même s’il est inexistant en droit (de jure)
Je prie les indépendantistes
De cesser de se diviser et de se quereller
Sur la place publique et dans les médias.
Mon père me répétait souvent
Que toute famille divisée sur elle-même
Finit par périr.
Il en va de même de la famille
indépendantiste.
Si elle ne se ressaisit pas, elle finira par
périr.
Et je crois malheureusement que la régression
Est déjà commencée
Avec la création de multiples partis
indépendantistes.
Je suis conscient que ce sont ces querelles
intestines
Qui fatiguent notre peuple,
Lui qui n’a jamais aimé la chicane,
Et non les paroles et les actions de nos
leaders
En faveur du pays Québécois.
Sans un virage radical visant l’union des
forces indépendantistes,
Comme je le propose dans mon Projet
Liberté-Nation,
C’est l’indépendance nationale du Québec
Qui sera retardée
Et la liberté de la nation Québécoise
Qui demeurera enchaînée à la Constitution
canadienne
Pour un long moment encore.
Enfin, je me permets de souligner
Que l’approche du mouvement indépendantiste
Ne respecte pas la structure du Québec
Dans lequel vivent les Québécois.
La base du pays Québécois, son élément
premier,
Ce sont ses régions.
La réalité dans laquelle évolue chaque
québécois
Est d’abord et avant tout régionale.
Ainsi, l’indépendance du Québec ne saurait se
réaliser
Sans l’accord de chacune de ses régions,
Un accord qui devrait être conditionnel
À l’obtention de tous les pouvoirs
Et de toutes les ressources nécessaires
À leur autonomie et à leur développement.
Il revient donc aux régions
D’assumer le leadership
de tout projet d’indépendance du Québec.
Pour ce faire, je propose aux régions
De demander le statut d’État,
À l’image des États américains,
Et de se fédérer dans une république
québécoise indépendante
Où elles seraient représentées dans un Sénat,
Et une Chambre des représentants.
Il appartiendra aux régions elles-mêmes
De se définir dans un Québec indépendant.
Merci à vous tous de m’avoir permis
De travailler toute ma vie durant
À la réalisation d’un idéal collectif et
profondément humain,
Soit celui de donner la pleine liberté à mon
peuple.
Je vous aime et, quoi qu’il arrive, j’ai le
sentiment
Que je dormirai au fond de vos cœurs.
EN FOI DE QUOI j’ai signé à Québec,
Capitale du futur État québécois,
Que j’espère voir se réaliser avant de quitter
ce monde,
Pour rejoindre nos pionniers
Qui ont travaillé à faire du Québec,
Autre chose qu’un pays inachevé.

Me Guy Bertrand
À l’attention des élus de nos municipalités
Il revient désormais aux élus municipaux et à leurs électeurs de prendre
la relève du leadership du projet d’indépendance du Québec afin de
l’axer principalement sur l’autonomie des régions et le développement
régional. Nous devons nous rendre à l’évidence que le succès d’un Québec
indépendant repose avant tout sur des gouvernements régionaux autonomes,
enrichis de tous les pouvoirs et de toutes les ressources utiles au
développement régional.
J’invite les élus de nos municipalités à user de leur pouvoir de
recommandation en adressant à l’Assemblée nationale du Québec une
résolution en faveur de l’indépendance du Québec conditionnelle au
statut qu’elle souhaite pour leur gouvernement régional et à l’obtention
de tous les pouvoirs et toutes ressources qu’elles jugent nécessaires au
développement de leur région dans un Québec indépendant.
Ces résolutions municipales fourniront à notre Assemblée nationale une
nouvelle source de motivation pour fonder le projet d’indépendance du
Québec sur une nouvelle base, sur sa base naturelle, nos régions. Il
faut donc espérer que ces résolutions servent d’étincelle au redémarrage
de notre quête de souveraineté. Si nécessaire, comme je l’écris dans le
texte suivant, il faudra peut-être que nos régions procèdent à un
survoltage en règle du palier de gouvernement provincial.
Me Guy Bertrand