EXTRAIT
L’Orque Gris menace la Terre, roman jeunesse de
science-fiction, Benoît Chouinard, Fondation
littéraire Fleur de Lys
Chapitre 1
(texte intégral)
Dans un futur pas si lointain
alors que le monde vit dans la crainte
de nouveaux attentats terroristes...
À bord d'un F-35
de l’armée canadienne, le lieutenant Marty Tremblay affecté à la base de
Bagotville survolait le massif de Charlevoix dans le périmètre de recherche
fixé par le colonel Marquis. Ce vol avait été organisé suite à une alerte
qui, bien qu’elle ait été très brève, avait mis la base militaire locale en
alerte maximale. Un écho radar avait été détecté là où normalement aucun
engin volant n’aurait dû pouvoir décoller.
Il était pourtant apparu au-dessus de la ville de La Malbaie et avait
disparu très rapidement, trop rapidement en fait, ça évoquait un objet qui
serait tombé du ciel, ou qui se serait élevé à la verticale du sol pour y
retomber aussitôt. L'état major y avait prêté une grande attention et on
avait monté une mission de reconnaissance pour en avoir le cœur net. C'est
ainsi que Marty se retrouvait à passer la région au peigne fin dans l'espoir
de trouver un OVNI hypothétique, aperçu une minute sur un écran radar.
Jusqu'à présent, rien n'apparaissait sur son écran de contrôle, il
commençait à se dire que celui qui avait repéré cet écho devait avoir bu un
coup de trop avant de prendre son poste car la région était on ne peut plus
calme. Si c’était le cas, le pauvre allait en prendre pour son rhume pour
avoir ainsi mis tout le monde sur la Terre en alerte.
Le F-35 survolait maintenant la ville de La Malbaie et Marty s'apprêtait à
recontacter la base pour signaler qu'il allait rentrer car ses réservoirs
commençaient à se vider sérieusement. Il fit faire un virage sur l'aile à
son avion.
C'est alors que sur l'écho radar apparut un point qui se dirigeait vers lui
à une vitesse stupéfiante. Il était à Mach 2 et allait pourtant être
rattrapé par l'appareil qui venait d'apparaître, comme un diable surgi
d’une boîte.
N'ayant pas le choix et en vertu du fait qu'il se trouvait là pour
identifier l'appareil, il se laissa rattraper, allant même jusqu’à ralentir,
même s’il avait peu de chance de pouvoir semer un tel bolide.
L'écho était maintenant tout proche, faisant en sorte d'arriver par
l'arrière du F-35, probablement pour éviter de se faire voir trop tôt, pensa
Marty.
L'appareil le dépassa et calqua sa vitesse sur celle du F-35 et Marty put
enfin l’apercevoir.
Il retint un cri de surprise car il s’agissait d’un appareil de type
entièrement nouveau, à la limite de la science-fiction.
Il se trouvait face à un appareil totalement inconnu, en forme d'orange.
Marty pouvait maintenant l'examiner tout à loisir. L'enveloppe de
« l'orange » était de couleur mate, ce qui l'aurait rendue pratiquement
impossible à repérer si celle-ci n'avait pas fait ce qu'il fallait pour être
vue. Quatre hublots bombés vers l'extérieur étaient répartis sur la
circonférence de l'engin.
Marty Tremblay voulut appeler la base mais il n'en eut pas le temps.
Un trait rouge jaillit d'un point situé sous la sphère et fonça vers
l'avion. Une gigantesque explosion illumina brièvement le ciel de
Charlevoix comme une fusée de feu d'artifice qu'on aurait tirée en plein
jour.
Il ne s'agissait pas d'un vrai feu d'artifice et personne n'était là pour le
voir, mis à part l'étrange appareil qui venait d'abattre sans aucun remords
le F-35 dont les débris rougeoyants descendaient à présent vers le sol.
Marty Tremblay quant à lui mourut sans avoir seulement eu le temps de se
rendre compte de quoi que ce soit.
Le jour même, les secours de la base aérienne ne devaient trouver que les
débris de l'avion qui s'était écrasé. Les recherches révélèrent que le
pilote n'avait pas pu s'éjecter de l'avion et tous se perdaient en vaines
conjectures sur ce qui avait bien pu arriver. La boîte noire quant à elle ne
révélait rien de concret, l'avion avait rencontré un objet volant qui se
déplaçait à une vitesse phénoménale et l'avait abattu froidement quelques
secondes après s'être stabilisé devant lui. Probablement pour pouvoir
ajuster son tir tout à son aise. Marty qui ne s'attendait pas à se faire
canarder sans sommations ne s'était probablement pas méfié et ça lui avait
coûté la vie. Étant donné la trajectoire suivie par l'objet, on pouvait
exclure définitivement l'idée qu'il puisse s'agir d'un avion.
L'hypothèse de l'hélicoptère quant à elle fut rapidement écartée également
car ceux-ci ne peuvent se déplacer qu'à des vitesses réduites et n'ont
absolument pas la capacité de rattraper un avion lancé à Mach 2.
Restait donc une possibilité, mais si invraisemblable que tous se
refusaient d'y croire.
Un OVNI devait se terrer au Massif de Charlevoix. Les commentaires allaient
bon train; certains arguant que c'était l'occasion rêvée d'entrer en
contact avec des extra-terrestres, d'autres, devant la brutalité gratuite
des visiteurs supposés, n'étaient pas très chauds pour entrer en contact.
De fil en aiguille, on en vint à parler d'invasion qui pouvait débuter.
Devant cette éventualité, qui bien qu'apparemment banale pouvait tout de
même être la bonne. On étouffa l'affaire au maximum.
Les journaux jusqu'à Montréal prétendirent que l'accident n'était en réalité
qu'un simple crash survenu suite à une panne de moteur et l'affaire fut
classée officiellement.
Officieusement, l'armée cherchait ce qui
avait bien pu abattre si facilement un avion aussi pointu que le
F-35, mais personne ne devait trouver de réponse à cette question dans la
région de Charlevoix.
Obtenir un
exemplaire