COUVERTURES

PRÉSENTATION

La science se mêle à la fiction dans « L’autre Fenomen », un roman qui plonge le lecteur dans une aventure palpitante, où tout est possible !

Le surdoué inventeur Klaus von Holz, met au point une poupée intelligente robotisée, à l’apparence humaine troublante. L’Allemand quitte Hambourg et part seul en mer avec elle à bord du Musca, un voilier océanique capable de défier n’importe quelles intempéries. Pourtant, il n’est pas à l’abri d’un intrus qui veut lui voler les secrets de son invention et place clandestinement à bord un dispositif lui permettant de connaître la position géographique du voilier, lorsqu’il est amarré dans un port.

Klaus détient le plein pouvoir sur sa créature et veut « sa chose » toujours belle et aguichante pour lui seul. Fenomen subit la domination de son Meister (Maître) jusqu’au jour où, grâce à son intelligence évolutive, elle développe une conscience d'elle-même et des autres et revendique ses droits. Une nuit, la poupée rêve à Bleuette, une boiteuse inconnue qui lui ouvre un horizon nouveau, celui des humains. Ne serait-ce pas formidable de partir avec elle et fuir ce possessif Meister ?

Certains incidents surviennent et von Holz souffre mal de voir sa Fenomen défigurée, pire encore, de la partager avec une femme. Il se voit forcé de recourir aux services d’un vieux professeur sur son île, un lieu isolé et maudit. Ce dernier accueillera le trio et advienne que pourra !

EXTRAIT

« Qu’arriverait-il si l’humanité quittait la planète en oubliant de débrancher le dernier robot. »
 

Andrew Stanton (film Director)
Wall E (Waste Allocation Load Lifter Earth-class) 2008
 

DÉDICACE

Je dédie mon roman aux personnages qui me l’ont inspiré : Ron Mueck et ses sculptures hyperréalistes; le génie inventif de Nikola Tesla; les tenues vestimentaires et les brillantes performances des regrettés David Bowie et Klaus Nomi; « Les Malheurs de Sophie », de la Comtesse de Ségur, un roman qui a peuplé mon imaginaire d’enfant.

PROLOGUE

Un étrange sentiment envahit deux jeunes marins à la vue d’un mystérieux rocher qui pointe au loin. Ils bravent la colère des eaux et la menace du ciel pour s’en approcher. Après avoir solidement ancré leur embarcation, ils grimpent difficilement sur les parois rocheuses, au risque de leur vie. Arrivés au sommet, à bout de souffle et complètement épuisés, il fait presque nuit. Ignorant ce qui les attend, les deux aventuriers s’approchent de la petite habitation défraîchie qui côtoie le phare, sans doute celle du gardien. Derrière la demeure, un jardinet entouré de cailloux, attire leur curiosité. En son centre, repose une pierre plate enlacée d’herbes folles et sur la pierre, un signe maléfique les fait frissonner d’effroi.

Le tonnerre gronde au loin et les deux jeunes ne sont pas au bout de leurs surprises ! L’un d’eux surmonte une peur instinctive et pousse du pied la vieille porte d’entrée couverte de toiles d’araignées, qui grince sur ses gonds. Le rayon lumineux de sa lampe éclaire l’intérieur de la sordide demeure. L’autre hésite avant de pénétrer à l’intérieur, puis plisse les yeux pour mieux voir dans la pénombre.

Soudain, la pluie frappe violemment les carreaux de l’habitation tandis que le ciel s’illumine. Au même moment, les aventuriers aperçoivent ce qui leur paraît être une jeune femme, assise immobile dans un coin, les yeux mi-clos. Ils s’avancent prudemment vers elle et constatent qu’elle ne bouge toujours pas. Ils la croient morte. Pour s’en assurer, le plus brave saisit son poignet. Juste à ce moment, la lueur de leur lampe éclaire l’affreux visage de la chose qui semble observer les étrangers d’un regard vitreux d’où sort une vague d’étincelles inquiétantes.

Terrifiés et tremblant de peur, les jeunes reculent d’un pas et s’enfuient à toutes jambes du lieu maudit ! Ils courent dans la nuit comme des fous sous l’orage sans se rendre compte qu’ils ont atteint les bords du précipice. Un immense cri d’horreur sort de leur gorge lorsqu’ils le constatent. Trop tard ! Ils tombent dans le vide et vont s’écraser sur le rocher parmi un tas d’ossements humains, 40 mètres plus bas.

EXTRAIT DE LA PARTIE III
KLAUS ET MARIO

Chapitre 17
La « Machine humaine » prend le large

Sublime contemplation

Klaus contemple avidement cette belle poupée grandeur nature assise devant lui, immobile, yeux mi-clos, jambes croisées, sans vie apparente. L’Allemand ressent une étrange émotion, une sorte d’attrait angoissant au creux du ventre. Serait-ce parce qu’il se retrouve pour la première fois seul en mer avec elle qu’il la désire tant ? Même s’il sait que Fenomen n’est rien d’autre qu’un ordinateur ambulant, un ramassis de pièces métalliques et de fils recouverts d’une fausse peau, cette poupée au regard étrange le fascine et le torture à la fois.

L’accoutrement de Fenomen illustre bien l’esprit pervers de l’Allemand. La poupée porte des chaussures à talons hauts noirs, une petite robe bleue nuit décolletée et fortement ajustée, un magnifique cercle de métal doré à l’orpiment au cou et un fantaisiste chapeau à rebord mou sur sa flamboyante perruque, réminiscence d’un spectacle de travestis auquel Klaus assista une nuit d’insomnie dans un cabaret de Berlin.

Pourquoi avoir donné vie à cette autre Fenomen ? Il a bien essayé de se convaincre que seul l’intérêt scientifique avait guidé ses actions. Pourtant, il sait que les poupées sont pour lui des objets qui déstabilisent le puissant intellect dans lequel il s’est confortablement installé pendant toutes ces années. N’avait-elle pas vu juste Angélique en offrant à son gamin sa première poupée ? N’avait-elle pas senti le trouble de son fils quand il la regardait avec ses yeux d’enfant ? N’avait-elle pas deviné que tout comme elle, il serait incapable d’établir une relation avec un véritable être humain et que toute sa vie il n’aimerait que les poupées ?

Un fait est maintenant clair pour Klaus. Côtoyer les poupées de sa mère fut sans contredit le seul grand malaise de sa vie, lui qui ne se permet jamais le moindre écart et qui se veut toujours en contrôle sur tout. Créer l’autre Fenomen a été un immense défi, mais maintenant qu’il part avec elle, il pourra peut-être enfin lâcher prise. L’objet tant rêvé et convoité est à lui seul pour toujours. Toutes ses autres poupées ne sont qu’accessoires. Il aime les regarder, mais elles restent immobiles, tandis que celle-ci prendra vie dès qu’il la touchera.

Même si elle réagit aux stimuli verbaux et oculaires des humains, sa poupée tombe automatiquement en mode veille lorsque son ordinateur interne reste inactif suffisamment longtemps. C’est alors qu’elle s’endort pour mieux limiter sa consommation d’énergie. Pendant des jours, voire des années, la poupée restera endormie, jusqu’à ce qu’elle ressente une pression sur une de ses mains, ou quand son Meister lui ordonnera de se réveiller, ou encore, quand sera activée une autre programmation.

Avant de succomber à l’envie qui le tenaille, Klaus asperge Fenomen de ce doux parfum aux odeurs suaves qui le fait tant chavirer.

L'autre Fenomen, roman, Céline Magnan,

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