« Suspendu au temps immobile des heures lourdes et des jours déserts, Il
attendait patiemment, en silence, la minute sacrée où il se retrouverait
enfin face à l’orchestre de ses songes, à lever le bras au rythme des
archets pour délivrer un message sublime d’amour et d’espoir qui ne
serait pas de lui. »
Philippe Ladmirault, jeune chef d’orchestre sans orchestre, c’est-à-dire
pas grand-chose, éprouve un sentiment étrange ; il doute de son destin
et de la valeur de ce rêve musical qu’il poursuit inlassablement et
qu’il a si longtemps confondu avec le sens de sa propre existence. Une
opportunité inattendue de prendre part à une mission humanitaire dans le
nord du Vietnam, trace alors sur sa partition le parcours initiatique
qu’il lui sera nécessaire de suivre au-delà de l’écriture pour
comprendre la philosophie et la sagesse qui sommeille secrètement au
fond de chaque homme.
* * *
TABLE DES MATIÈRES
Chapitre I 9
Chapitre II 19
Chapitre III 35
Chapitre IV 55
Chapitre V 77
Chapitre VI 99
Chapitre VII 117
Chapitre VIII 139
Épilogue 145
Bibliographie 149
Musicographie 157
Au sujet de l’auteur 161
Communiquer avec l’auteur 163
Il avait honte d’écrire. Écrire et ne pas agir,
n’était-ce pas une bien triste preuve de son insignifiance, une bêtise
inavouable, un terrible péché de pseudo intellectualisme ? Si selon
Aristote l’homme se définissait par ses actes, alors Philippe cherchait
encore sa propre définition. Il n’était après tout qu’un nom en haut
d’un curriculum vitae n’offrant qu’une pauvre collection de diplômes et
dont émanait un léger parfum de rêves contrariés. Il aurait tant voulu
être le descendant spirituel de Lord Byron et embrasser toutes les
grandes causes, c'est-à-dire celles qui sont, bien évidement, toujours
perdues. Mais il n’était que Philippe Ladmirault, jeune chef d’orchestre
sans orchestre, pas grand chose. Avant même de tracer la silhouette du
premier mot de son livre, les derniers vers des Stanzas du poète
lui revenaient en mémoire : « To do good to mankind is the chilvarous
plan […]then, battle for freedom wherever you can… ». La tentation était
grande mais il ne s’agissait plus de mourir comme l’auteur à Missolonghi
pour l’indépendance de la Grèce, et même si ce n’était que de fièvre,
mais au Tibet ou ailleurs ; là où la liberté appelait le courage à la
rescousse, et les occasions abondaient plus que jamais. Alors que diable
faisait-il à écrire un livre qui ne saurait être autre chose qu’un
affreux charabia ?
Il avait honte d’écrire aussi pour tous ceux qui avaient
écrit avant lui et mieux que lui. Son panthéon littéraire paralysait le
moindre de ses efforts : comment pouvait-il écrire après Chateaubriand,
Hugo, Flaubert ou Baudelaire ? Même les vers oubliés d’un auteur obscur
comme Jean Lahor auraient pu l’en dissuader. Mais Philippe était têtu et
la devise de Rolland « la première loi est l’effort » n’était
certainement pas pour rien dans son entêtement. Tout de même, quelques
phrases d’Aragon l’avaient longtemps guéri de toute velléités
littéraires, comme quelques mesures de Beethoven auraient dû en
dissuader plus d’un de composer… C’était d’ailleurs en parcourant la
partition de l’adagio de la quatrième symphonie qu’il s’était décidé, et
les mots d’Aragon flottaient dans l’air : « Il était plein du silence
assourdissant d’aimer ».
Suspendu au temps immobile des heures
lourdes et des jours déserts, Il attendait patiemment, en silence, la
minute sacrée où il se retrouverait enfin face à l’orchestre de ses
songes, à lever le bras au rythme des archets pour délivrer un message
sublime d’amour et d’espoir qui ne serait pas de lui.
* * *
En fait, Philippe n’était écrivain que par dépit, son
vrai métier restait celui de chef d’orchestre. Mais finalement,
étaient-ce vraiment là des métiers ? Philippe n’en était pas sûr mais il
ne savait rien faire d’autre. En bon Français, il avait choisi de se
battre sur le vaste champ de bataille du monde des idées : puisqu’il
considérait vain et impossible toutes guerres bataillant pour l’Éthique,
son livre était devenu son combat. Philippe était un Don Quichotte.
Comme la recherche d’un poste de chef
d’orchestre assistant était une entreprise de longue haleine qui
arrivait souvent à bout des patiences les plus tenaces, Philippe
essayait de meubler son emploi du temps du mieux qu’il pouvait pour
combattre l’ennui qui n’est, comme l’écrivait De Montmollin, qu’une
« machine à fabriquer du regret ». Lorsqu’il n’assistait pas aux
répétitions de l’orchestre philharmonique, il étudiait scrupuleusement
les partitions dans sa chambre et lisait tout ce qui avait trait de près
ou de loin aux œuvres en question. Sa soif inépuisable de savoir le
guidait parfois vers des domaines apparemment très étrangers à son art
mais qui se révélaient fort utiles par la suite : les nombreuses
exégèses harmoniques et mélodiques du Sacre du Printemps par Van Den
Toorn ou Boulez ne l’aidaient nullement à diriger l’œuvre, par contre,
l’approfondissement de l’anthropologie structurale de Claude
Lévi-Strauss ou la lecture des essais ethnologiques de Roger Caillois
nourrissaient merveilleusement son imaginaire et son inspiration. En
dehors de son travail de spartiate, il multipliait les rendez-vous, les
prises de contact avec des directeurs d’orchestre ou d’opéra qui
finissaient par entasser son CV sur une pile rarement dépoussiérée sans
lui donner la moindre chance. Alors, les kilos de littérature ingurgités
et les mesures de Stravinsky lui sortaient parfois par les yeux au point
de succomber à la plus fatale des erreurs de notre époque : allumer le
poste de télévision. Son naturel curieux était souvent satisfait des
quelques excellents documentaires diffusés sur la cinquième, mais
partout ailleurs, le divertissement Pascalien offert par les autres
chaînes lui faisait horreur. Un soir, quelques semaines plus tard, sur
un bateau qui l’emmènerait avec son ami Jean à l’autre bout du monde,
tous deux discuteraient du sujet de son livre et Philippe lui ferait
part de son envie d’écrire un pamphlet sur la culture moderne :
« Je sens que l’on va taguer diatribe réactionnaire
sur ma couverture …
– Ne t’en fais pas, il y aura certainement un bordereau
un musicien prend la plume ou quelque phrase du genre commercial
pour recouvrir le graffiti. » Lui répondrait Jean avec sa touche
d’humour habituelle. Prêtant à peine attention à la boutade, Philippe
continuerait à dérouler le fil de ses pensées :
« Avoue tout de même que dans le néant culturel qui nous
entoure, la tentation réactionnaire est très forte. Rien qu’en repensant
à la flûte enchantée et la terrible mise en scène de Lauwers que j’ai vu
récemment, j’ai envie de le gifler. Et cet âne qui prétend « faire
rentrer l’œuvre dans l’immortalité grâce à [son] interprétation », c’est
Ubuesque.
– Une blague belge de mauvais goût, quoique sa mentalité
rappelle plus celle du parisien que du belge et cette tribu ne cesse
malheureusement de s’étendre avec pour seuls cultes le pédantisme et
l’idiotie, toi-même m’as-tu raconté que Berlioz en souffrait déjà de son
temps. Il suffirait d’allumer la télévision pour trouver en ce déluge de
bêtise, la meilleure preuve du marasme universel et son culte du néant.
Je ne supporte plus leurs néologismes et leur style de mauvais goût :
« au jour d’aujourd’hui », la médiocrité « perdure », pour reprendre
leurs termes affreux et s’il n’y avait que ça…
– Enfin quelqu’un qui me comprend !
– Veux-tu savoir le fond de ma pensée ? Ta vie est
fichue : tu n’as pas été sélectionné pour rentrer au Loft ni pour
participer aux jeux hautement intellectuels du moment, au lieu de cela
Monsieur dirige Brahms ou Fauré, comment espères-tu te retrouver un jour
sur le plateau d’une émission « chébran » où tu pourras te donner en
spectacle aux frais du contribuable en imaginant sa face stupide et
béate derrière son écran de télé ?
– Tu as raison Jean, de toute manière, les chefs
d’orchestre ne sont plus à la mode, mais je me suis toujours moqué
éperdument de la mode alors je suppose que c’est mieux comme cela.
– Enfin, il te reste toujours la possibilité de
participer à une émission sur ARTE, à bavasser sur une philosophie
jubilatoire qui cherche à savoir pourquoi la boule est ronde…
– Quel programme ! Je me demande qu’est ce qui peut bien
me retenir… je dois être difficile… »
Face à ce Waterloo culturel, l’humour était encore la
meilleure des armes. Quant au Cinéma, on y voyait des tonnes de navets
pour quelque chef-d’œuvres. Les derniers films qui leur avaient plu
étaient Amélie Poulain, About Schmidt et the Hours.
Autant le dire, rien de très récent. Mais depuis que Jean avait quitté
Nice pour achever ses études de médecine à Paris et qu’Helen était
rentrée aux Etats-Unis, Philippe n’allait plus souvent au cinéma. Il se
souvenait encore de ces après-midi passées à regarder les vieux films
d’Alec Guinness en compagnie d’Helen. Il faisait froid, la neige tombait
sur l’Illinois et tous deux préféraient revoir Our Man in Havanna,
Captain’s Paradise, Malta Story ou Ladykillers,
plutôt que de sortir dans les rues de Chicago. Dire que sa génération ne
se souvenait de l’acteur britannique que pour son rôle anecdotique dans
Star Wars ! Il regrettait Alec Guinness mais en fait, c’était
Helen qui lui manquait terriblement. Il fallait attendre son retour.
Elle était retournée à Chicago pour terminer ses études avant de revenir
en France vivre avec lui. Ils s’étaient rencontrés là-bas, tandis que
Philippe achevait sa formation de chef d’orchestre. Cet amour était le
plus sincère et le plus fort qu’il avait jamais connu et lui donnait
l’énergie d’attendre son heure et de construire son rêve.
* * *
Helen Koestler était une jeune femme très intelligente
et tout à fait ravissante. Elle avait interrompu ses études musicales
après s’être découverte une passion plus forte pour l’environnement et
l’équilibre des écosystèmes. Helen partageait les mêmes idéaux que
Philippe. Elle était née à Chicago mais ses origines d’Europe de l’Est
restaient présentes sur son charmant visage. Elle était brune, elle
avait les yeux verts et Philippe en était fou. Il avait mille et une
raisons de l’aimer mais lorsqu’on lui demandait de les énumérer, il
restait muet devant l’évidence de cet unisson ou il répétait ce
qu’écrivait Jankélévitch : « Celui qui aime pour des raisons ressemble
au cuistre qui lirait les lettres de l’aimée en les jugeant d’après les
règles de la grammaire » Et puis qu’avait-on besoin de commenter la
perfection ?
Philippe s’était trompé bien des fois au sujet des
femmes mais cette fois-ci il était convaincu de la sincérité et de
l’intensité de cet amour. Il avait vécu une longue période de solitude
avant de rencontrer Helen. Il s’était longtemps senti seul sous les
étoiles comme il l’écrivit un jour à la suite d’un concert symphonique
dans le grand auditorium de l’université :
« Mon bras s’élance dans l’espace à la recherche d’un
rêve puis retombe, touché par l’inspiration. Le son s’épanouit : la
musique se met à revivre. Me voilà encore en train de diriger Brahms.
Mes souvenirs teintés de souffrance et d’espoir ressurgissent de
l’ombre. Rien n’est dit, tout est vécu, ressenti au centre de l’âme.
Parfois, des larmes interdites dévoilent mes idéaux. Il me faut alors
combattre, maîtriser l’air, l’espace et le temps, ne point trembler et
faire rêver. Mais que le combat est dur contre le vibrato d’une corde et
la chaleur d’un cuivre ! Tout m’ordonne d’abaisser les armes et de
pleurer d’humilité, car Dieu est là, parmi les musiciens et pointe son
doigt vers les étoiles. Je crois être seul aux côtés de Brahms mais tout
l’orchestre m’a suivit avec enthousiasme et fidélité. Et pourtant son
absence me pèse ; merveilleuse Sylphide de Chateaubriand, tu compterai
plus que tout et les rumeurs passionnées des violoncelles ont du mal à
me consoler de ton inexistence. Puis soudain, universelle et divine
harmonie, tu t’empares de Philippe par tes modulations lumineuses. Tout
se fait plus léger, tout se gorge d’espoir, il se fait jour dans la
petite chambre obscure. Je suis ivre de sons et j’en viens à oublier qui
je suis : Philippe est mort, il ne reste plus que la musique
resplendissante de bonté. Les fenêtres et les portes s’ouvrent ; le vent
s’empare des nostalgies tuberculeuses, il chasse l’air vicié et la
grisaille des chagrins. Seule son image semble résister, agrippée aux
murs de ma mémoire. Les mouvements s’enchaînent ; l’œuvre libère sa
victoire que l’on croit éternelle. Tout s’achève comme en un songe, le
bras s’immobilise, les sons s’évanouissent, le bonheur n’était
qu’éphémère. À présent, que puis-je espérer ? Encore me faut-il vivre
aux côtés des vieilles images et malgré la joie de tous, mon cœur
s’emplit de tristesse. Je me sens à nouveau seul sous les étoiles mais
Brahms reste là, prêt à me consoler et à m’emporter sur les rivages tant
désirés. »
David
Grandis a suivi des études musicales complètes dans plusieurs
conservatoires nationaux français notamment en trombone, discipline dans
laquelle il obtient une médaille d’or en 1997, puis en chant, piano,
violon, harmonie et contrepoint avant de commencer son apprentissage de
la direction d’orchestre avec Klaus Weise. Titulaire d’une licence de
musicologie, il poursuit ses études de direction d’orchestre aux
États-Unis sous l’enseignement de Donald Schleicher et de Gustav Meier
et obtient respectivement dans cette discipline un master à l’université
d’Illinois et un graduate performance diploma au conservatoire de
Peabody à Baltimore, MD.
David
Grandis a travaillé en tant qu’assistant de nombreux chefs parmi
lesquels Klaus Weise, Michel Plasson, Misha Kats, Donald Schleicher,
Vincent Monteil et Marek Janowski. En 1998, il crée l’orchestre de
chambre Maeterlinck avec lequel il donne plusieurs concerts en France,
puis il collabore avec Albert Lance pour ses productions lyriques et
dirige Faust de Gounod et Il Tabarro de Puccini.
Chef
titulaire de l’orchestre des campus de Grenoble en 2004, David Grandis a
dirigé différents orchestres tels que l’Orchestre Philharmonique de
Nice, L’orchestre National du Capitole de Toulouse, le New Symphony
Orchestra de Sofia (Bulgarie), l’Orchestre Philharmonique de Minsk (Bielorussie),
le University of Illinois Symphony Orchestra (USA), le Peabody Symphony
Orchestra (USA)et l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine.
À
l’instar du personnage central de sa nouvelle « La Sagesse de l’océan »,
achevée en 2004, David Grandis a participé à une mission humanitaire
dans le nord du Vietnam en 1994. Outre ses objectifs musicaux et sa
carrière de direction d’orchestre, il a de nombreux projets littéraires
et cinématographiques dont les thèmes convergent vers les mêmes idéaux
que la présente nouvelle.
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