|
Maison d'édition et librairie québécoises en ligne sur Internet avec impression papier et numérique à la demande. |
|
Souvenirs et récits autobiographiques, thèse de
doctorat,
|
|
Cliquez sur la couverture pour agrandir Cliquez sur la couverture pour agrandir |
Exemplaire numérique gratuit-
Un fabuleux retour aux études pour une thèse de doctorat en littérature
Photo : Le Soleil. |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les souvenirs comme tels sont délaissés assez rapidement dans l’élaboration de cette autobiographie afin de permettre au narrateur une plus grande liberté d’action avec l’emploi du fantastique. En effet, le fantastique dévoile des vérités profondes sur l’âme humaine sans toutefois avoir à les nommer. Le lecteur est confronté à des énigmes dont la solution réside justement dans ses capacités empathiques. En somme, le lecteur et le narrateur se trouvent devant eux-mêmes comme Narcisse devant son destin.
La réflexion théorique servira à mettre en lumière les influences de différents auteurs qui transparaissent tout au long des nouvelles. Cette deuxième section se divise aussi en six parties qui ne correspondent pas toujours à celles du volet création, c’est-à-dire: souvenirs, incursion dans le fantastique, variations sur un thème d’Edgar Allan Poe ou relations ambiguës entre deux femmes. La cinquième partie s’intéresse à la genèse des nouvelles qui mettent un terme à cet exposé. Les écrivains mis à contribution ont noms : Daudet, Roy, Sartre, Camus, Sarraute, Zola, Woody Allen ou Edgar Allan Poe, pour n’en nommer que quelques-uns.
Quant à l’étude de la théorie, elle se fera à l’aide de la narratologie avec, notamment, Gérard Genette, du fantastique avec Tzvetan Todorov et de l’insolite avec Louis Vax. Mais comme l’auteur demeure tributaire de ses origines, une grande part de cette étude relève de la Bible et de son critique littéraire Northrop Frye, qui s’est particulièrement intéressé aux Saintes Écritures.
Photo : Le Soleil. Un fabuleux retour aux études pour une thèse de doctorat en littérature
Table des matières
REMERCIEMENTS 11
AVANT-PROPOS 13
PREMIÈRE PARTIE - Souvenirs 15
Daddy 17
DEUXIÈME PARTIE - Le fantastique 67
Le Gerfaut 69 TROISIÈME PARTIE - Variations sur un thème d’Edgar Allen Poe 101
Rendez-vous avec Isabel 103
QUATRIÈME PARTIE - Triptyque basé sur les relations ambiguës entre deux femmes 137
Celle que j’ai envie de bercer
139
CINQUIÈME PARTIE - Autres
histoires 157
Le jumeau prodigue 159
RÉFLEXION THÉORIQUE 209
Prolégomènes 211
entre deux femmes 293
CONCLUSION 317
BIBLI0GRAPHIE 323 COMMUNIQUER AVEC L’AUTEUR 331
Extrait
Avant-propos
Tout au long de ce récit, des citations tirées de la Bible servent à introduire les différentes nouvelles qui composent Souvenirs et récits autobiographiques. À première vue, ces épigraphes peuvent sembler inutiles, voire encombrantes. Pourtant elles sont non seulement utiles, mais nécessaires puisque chaque histoire, si je peux m’exprimer ainsi, illustre l’esprit qui sous-tend l’écriture biblique. Elle en est l’inspiration et, en même temps, le déclencheur. D’ailleurs, plusieurs des nouvelles se révèlent être des transpositions de paraboles tirées des Saintes Écritures. Par exemple, il existe une corrélation directe entre «Ma communion solennelle» et le récit du bon Samaritain, entre « comprendre, oui comprendre» et le cri de Jésus sur la croix : «Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné» ?, entre «Le jumeau prodigue» et la parabole de l’enfant prodigue ainsi que «Pour un plat de lentilles» inspiré du destin d’Esaü et de Jacob, tel que relaté dans la Genèse. Les paroles bibliques représentent le canevas sur lequel le narrateur élabore les éléments qui composent Souvenirs et récits autobiographiques, une sorte d’expérience de type psychanalytique, un lent processus de recherche de soi qui se déroule à partir du connu pour aller vers l’inconnu. Comme la descente dans l’inconscient exige beaucoup d’introspection, il est difficile de s’attarder longtemps dans les profondeurs de l’âme, aussi le narrateur doit-il faire une pause, un peu comme le nageur qui, quelquefois plonge, quelquefois se maintient entre deux eaux, mais revient à la surface pour reprendre son souffle. Par exemple, dans « À la chasse », le narrateur s’abandonne à ses états d’âme, mais bifurque sur une gentille histoire d’un jeune garçon aux prises avec des consignes administratives tatillonnes. De la même façon, les nouvelles relatives au dédoublement de la personnalité comme «Rendez-vous avec Isabel», «Claire ou Jeanne», «La cousine Maryse» ou « La Old Dutch » sont suivies de petites histoires réconfortantes comme «L’automne à Malaga», «Le jumeau prodigue», «Pour un plat de lentilles» ou «Estrellita» dont l’esprit relève d’une diégèse traditionnelle avec une introduction, un nœud et un dénouement. Avec ces nouvelles, se termine ce qu’on peut appeler un retour sur le passé, sa conclusion comme sa résolution. Le narrateur a fait le tour de son jardin et, maintenant, regarde ailleurs. Voilà pourquoi «Le Lac des Anémones» constitue une nouvelle différente des précédentes, une dernière pièce qui marque un changement d’horizon, un élan nouveau. Paradoxalement, «Le Lac des Anémones», rédigé plusieurs années avant les souvenirs et les récits, a contribué à tisser des liens avec le passé par simples associations d’idées. D’ailleurs, il en sera abondamment question dans ma réflexion théorique sur l’intertextualité et les palimpsestes.
* * * Nouvelle extraite de la la première partie
SOUVENIRS
Réflexion sur le voyages à l’Ardoise de l’île du Cap Breton
L’ange lui dit : «Je voyagerai avec lui, sois sans crainte; en bonne santé nous partirons et en bonne santé nous reviendrons vers toi
car la route est sans
danger».
Raymond, à qui je disais toute mon admiration pour le courage de notre père lorsqu’il entreprenait ses voyages pour l’Ardoise, lieu de naissance et patrie de maman où sa mère, donc notre grand-mère, habitait toujours, avait une manière bien à lui de ne pas être d’accord avec moi. En fait, il était en complet désaccord :
− Voyons, y’a rien là !
− Y’a rien là ? Durant les années trente ? À ce moment-là, les voitures roulaient avec des pneus munis de chambres à air !
− Puis !
− Thérèse m’a tracé l’itinéraire de Québec à l’Ardoise.
− J’y suis allé avant elle. Dans le temps, nous partions de Montréal : Lavaltrie, Lanoraie, Berthier-ville, Maskinongé, YamaCliche, Trois-Rivières, Batis-can, La-Pérade, Grondines, Donnacona, Neuville, Saint-Augustin, Québec et j’en passe.
− Ouais ! − La trans-canadienne
n’existait pas. − Je me rappelle d’un voyage
fait à partir de Québec. Les parents s’étaient embarqués dans la
Chevrolet avec cinq des huit enfants. Pas plus loin que le chemin
Saint-Louis, nous avions demandé : « Est-ce qu’on arrive » ? « Oui, oui,
dormez, ce ne sera pas long » Nous traversions le pont de Québec suivi
du vieux pont qui enjambait la Chaudière pour filer vers Lévis,
Montmagny avec une bifurcation vers Cabano et Dégelis avant d’entrer au
Nouveau-Brunswick par Edmunston. Là, maman commençait à regarder et à
inspecter les environs à la recherche de cabines où passer la nuit. Je
n’ai pas de souvenirs du temps passé dans la voiture. Je me vois tout de
même assise sur une petite chaise placée entre les banquettes avant et
arrière. Il y en avait deux dont l’autre occupée par Judith. J’imagine
facilement les grands, derrière nous, les chaises entre les jambes. − En route, il survenait
toujours une ou deux crevaisons. Daddy démontait la roue pour faire
réparer le pneu au garage qui, habituellement, était loin. − L’Ardoise, combien de
kilomètres ? − À ce moment-là, mille deux
cents, mille cinq cents ? Un jour qu’il revenait seul de là-bas, il
était tombé dans un ravin, l’arbre de transmission était sorti de sa
cage. Vivement, sans perdre un instant, il l’avait remis en place. « Tu
ne réussis pas deux fois un truc pareil », lui avait dit le garagiste.
Quand des gens s’étaient précipités pour lui venir en aide, ils
l’avaient trouvé bien assis à sa place à manger un sandwich. − Comme ça, notre père ne
démontrait pas un courage spécial à voyager dans de telles conditions? − Mais non ! C’était comme ça. − Je comprends. Tu es trop comme lui. Tu as passé ta vie un crayon à la main comme ingénieur et, aujourd’hui, à la retraite, tu manipules aussi bien la pelle que le marteau. À sa place, tu aurais fait la même chose.
Au sujet de l'auteur
Bibliographie
Souvenirs et récits autobiographiques
Montréal, Fondation littéraire Fleur de Lys, 2006.
Sophie
Montréal, Fondation littéraire Fleur de Lys, 2006.
Communiquer avec l'auteur
Madame Denyse Désy-Giguère se fera un plaisir de lire
|
Fondation littéraire Fleur de Lys, 31, rue St-Joseph, Lévis, Québec, Canada. G6V 1A8 Tél.: 581-988-7146
Le présent site est géré par la Fondation
littéraire Fleur de Lys inc.
|