Il s'agit d'un
assemblage, de feuillages épars et touffus, qui flotte au gré du temps,
selon l'humeur du temps et la force du vent.
La vie sous forme de paysage, peut être remplie, de contradictions,
d'oppositions, de complémentarité, dans ses différentes composantes et
particules...
Elle peut être un écho d'elle même, tant dans sa simplicité, sa complexité
que son exposition d'elle-même. Cette teneur polysémique peut être
comparable à l'écho du mot lui-même VER(T) DURE, qui en anagramme, évoque
E(T) RUDE § RÊV(E).
Ainsi la coloration de la vie, par des expériences qui s'y rapportent, dans
son habillage vert (naturel, simple), peut devenir de dures expériences,
dans un certain sens ; puis dans un autre sens, si rude soit la vie, elle
est une compilation, un déroulement qui favorise l'exercice de nos rêves,
tout en étant elle-même , comme un rêve à vivre dans une réalité qui est
unique à chacun de nous. Voici quelques synonymes (?) évoquant le mot
verdure : feuillage, parterre, foliation, herbe etc.).
Au-delà de sa dénotation, la Verdure de la Vie (titre de ce tome
2), peut revêtir différentes connotations en fonction de l'expérience
personnelle, du vécu de tout un chacun de nous. Il y va de la relativité de
la vision des choses, de la vie. Cette approche sensorielle de la vie permet
d'évoquer ici le parfum, plus précisément l'odorat. Un parfum peut
faire surgir différentes réactions en fonction des affinités que nous
ressentons face à cette essence ou ces essences composantes. Je ne me réfère
pas à la profondeur chimique, qui n'est point mon domaine, mais je fais
allusion à la réaction (attitude) de l'être, que chacun de nous représente,
de son état intérieur, de ce qu'il est.
Pour revenir à l'analogie de la verdure de la Vie et du parfum, on peut y
retrouver un point commun : l'attitude. Ainsi face à cette confrontation, on
pourrait en dégager cette problématique : Face à la verdure de la Vie,
quelle attitude adoptons-nous ? Il en est de même pour le parfum. Nous
plaît-il ? Un sourire, s'il nous convient. Dans le cas contraire, l'odorat
peut nous incommoder et faire grimacer. Alors, quelle est l'attitude à
adopter ? Rejet ?
Si je compare « la verdure de la vie » au parfum, il y a bien des raisons,
car la vie en elle-même , selon moi, est une multiplicité de parfums,
d'occasions de découvrir, d'aimer ou détester, accepter ou rejeter. Tout est
question de sens ou de bon sens, voire d'acceptation (...)
Sens, sentir, sensation, une série de S ; voilà bien des mots qui
nous lient à ce que nous aimons ou détestons ; puis nous glissons vers
l'attachement, le pire des pièges qui nous fera prisonnier de nous-mêmes.
Comment nous détacher de ses « s » qui s'alignent en nous et hors de nos
mondes clos?
C'est une question de choix ; nous sommes toujours dans une situation qui
nous amène à faire des choix, en fonction de nos priorités. Ce sont ces
dernières qui orientent nos premières et dernières motivations, préférences.
Dans cette verdure de paysage, nous pouvons déterminer notre propre
parcours, le cheminement de notre vie. Peu importe les erreurs, les
souffrances, le plus important est d'avoir le courage de vivre sa vie en
prenant de réelles décisions. Ne pas oser le faire, c'est vivre dans « sa »
prison et choisir le côté « dur » de la vie , c'est fuir les « rêves » qui
sont les occasions que la vie nous offre pour grandir et nous renforcer dans
nos convictions, notre apprentissage, notre connaissance et ouverture vers
le monde extérieur. Il faut oser pour survivre ! Il faut agir pour vivre sa
vie ; la vivre, signifie, l'assumer...
Un autre aspect original de la survie est l'écriture. Dans sa
diversité et ses multiples orientations, l'écriture renvoie à celui qui
rédige une partie, ou tout, de ce qu'il est ou n'est pas , qu’il essaie
d'être (s'il ment), qu'il sera, s'il se projette dans un futur, même
imaginaire ou réel...
Il est fort aise de remplir une feuille, de nombreuses pages, quand on sait
ouvrir les robinets de son cœur, pour laisser couler ce flot de saveurs, de
sens, d'impressions, de joie, de souffrance et en faire sa propre muraille,
ou son édifice, ou son miroir ; ou encore une pure imagination de ce que
l'on n'est pas...
Peu importe que l'on me témoigne peu de compassion... La plume, la mienne,
est libre et créative !
Je ruisselle et m'extasie dans la création poétique. Quelles en sont les
vertus ?
1) LES VERTUS DE LA CRÉATIVITÉ
Les mots peuvent faire des sauts et prendre la forme qui leur plaît,
sublimer, dépasser, vivre l'illusion et transformer les mondes intérieurs de
celui qui écrit (sans être forcément écrivain) ; car, lui seul, est maître
de son destin créatif poétique.
La poésie, de par sa connotation (conception) esthétique, peut ériger des
mondes expressifs imaginaires, déformer la réalité ou la livrer à l'état
brut. Elle est, par essence, un instrument de « dilatation cérébrale » qui
n'a pas forcément de limitation. Seule l'écriture orientée, libre ou
contrôlée du poète, lui permet de créer ses propres frontières, limitations,
en deçà ou au delà, avec ses capacités d'expression libre. Par exemple,
j'étais timide. A cet effet, l'écriture se substituait à la parole et
permettait l'expression de soi : ne plus rester enfermée, emmurée dans un
monde créé par moi, pour moi, dans lequel, toute possibilité de parole
serait un châtiment.
La poésie favorise une certaine liberté d'expression et par extension, la
poésie lyrique, dont les racines peuvent se multiplier et se colorer en
diverses orientations, dans son pur accomplissement, permet d'exprimer les
rêves, fantasmes, tristesse, mélancolie, peur, avec une certaine fantaisie
ou non ; autant de sentiments variés, contradictoires, ou complémentaires.
Il s'agit sans cesse d'un « je » qui évoque, dans un « jeu » des « jeux » et
« je » cachés de nos mondes intérieurs.
2) REGARDS EN PROFONDEUR
Ainsi, la mélancolie des années 80 et la souffrance des années 90, retracent
des poèmes engorgés de tristesse, de « vibrations » désespérante ! Ceux
des années 2015 relèvent d'un autre état de conscience, – et d'analyse de la
vie –, différent.
Le regard vers ce passé lointain est une manière symbolique d'affirmation de
la rupture du « je » que j'étais et du « je » que je suis aujourd'hui.
Ces écrits dont la sensibilité ou la mélancolie, m'interpellent, peu importe
le cri et les sanglots qui s'en échappent, me donnent l'occasion de
construire un édifice de mes chagrins d'antan et d'en faire l'héritage d'un
passé mort. Car j'ai l'impression de lire une « autre ». C'est cela, la
richesse de l'écriture...
Dans une vingtaine d'années, vais-je réécrire ces pages ? Le temps et les
expériences de la vie transforment l'état de conscience.
Mais cette transformation nécessite une prise de conscience personnelle, une
sorte d'éveil. Mais peut-on s'éveiller à la vie sans souffrance ? Une
question à laquelle je ne peux apporter une réponse juste et définitive car
l'expérience est individuelle et fait partie de la vérité de tout un chacun
de nous (…) ; ce qui est intéressant, c'est de pouvoir marquer une pause
pour apprécier les bienfaits de la vie, notre évolution mais aussi de
dégager leçons de nos expériences, aussi amères puissent-elles être, peu
importe !
L'écriture favorise aussi ce bilan sur soi, sur son parcours. La poésie
n'est pas systématiquement liée à une écriture autobiographique, mais elle
peut refléter la vie de l'auteur (e), en prenant dans sa considération les
sentiments développés. Il n'est pas toujours évident de dissocier le regard
d'analyse personnel, détaché de ses propres expériences, étant donné que les
deux sont souvent liés, puisque, sans expérience, on ne peut analyser en
profondeur...
Publier des écrits, entre autres personnels, peut avoir maintes
interprétations. La mienne, ici, est avant tout, la dimension littéraire. Il
s'agit après tout d'un chef-d’œuvre. Qui me dira le contraire ?
La distanciation – par rapport au moment de l'écriture et celui de la
lecture – favorise plus un regard objectif puisque « je » ne suis plus
concernée « émotionnellement » par ces écrits. En effet, aujourd'hui,
certains me font sourire de par leur cri dans une souffrance d'amour ou
d'amitié, ou encore dans un moment de mélancolie lié à l'existence.
A travers ce recueil, je réalise une sorte de frise qui met l'accent sur mon
évolution et, en même temps, je témoigne en quoi l'écriture peut servir à
la vie !
Il est vrai, aujourd'hui, je continue d'écrire, bien que je n'aie plus cette
tristesse dévorante de ma jeunesse et de certains moments de ma vie
d'adulte...
J'aime écrire des réflexions, des poèmes amusants, faire retentir mes
égarements face à la nature, des poèmes de gratitude ou de célébration à la
vie et je demeure toujours comme une étoile filante qui traverse l’univers
en différentes aventures étoilées.
J'incite les personnes qui traversent un moment de douleur, de souffrance,
de questionnement – mais pourquoi pas aussi de joie –, à (s') écrire.
L'écriture permet de se libérer, de soulager ses peines, de couler ses
plaintes et de renaître.
Enfin l'écriture tournée vers soi, vers ses peines, est une manière de
s'aimer sans se faire violence, de se rendre service ; survivre, grâce au
pouvoir miraculeux de l'écriture !