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L'étrange réalité de Paul, roman de science-fiction,
Gilles Côté, Fondation littéraire Fleur de Lys |
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PRÉSENTATION
L'étrange réalité de Paul, roman de science-fiction,
Gilles Côté, Fondation littéraire Fleur de Lys
Disparu depuis trois jours, Paul ne
se doute pas de ce que l’avenir lui réserve. Une
mauvaise manipulation réalisée par un être venu d’un
autre univers le laisse avec des pouvoirs
invraisemblables.
Il devra traverser plusieurs étapes avant de bien
maîtriser ses nouvelles facultés. Cependant, malgré
ses nombreuses expériences pour soulager la misère
humaine et améliorer la condition de ses semblables,
Paul se bute à une certaine réalité.
Pressant sa famille, ses amis, des connaissances et
même des étrangers à lui suggérer des idées, il ne
parvient pas à des résultats probants.
Cependant un espoir subsiste: ses nouveaux alliés y
sont-ils pour quelque chose ? La lecture de ce roman
vous incitera probablement à vous poser, vous aussi,
la question. Mais quelle question ? Et si vous
trouvez la réponse, bien à vous de la transmettre à
Paul.
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COMMENTAIRES DE LECTEURS
L'étrange réalité de Paul,
roman de science-fiction,
Gilles Côté, Fondation littéraire Fleur de Lys
Cher Monsieur Côté,
J'ai passé de nombreuses heures très
agréables à lire votre roman L'Étrange
réalité de Paul sur ma tablette Kindle.
Il n'est pas toujours évident de
s'approvisionner en romans de langue
française à partir de mon pays d'adoption à
l'autre bout de la planète ... le 8ième
univers?
Merci de votre générosité et de celle de la
Fondation littéraire Fleurs de Lys pour
avoir inscrit votre oeuvre dans le domaine
publique.
Mes félicitations pour votre roman.
Pensez-vous que Paul reviendra plus tard à
sa planète bleu? Véronique serait sans doute
très heureuse de partager son secret!
Bien vôtre,
Marie-Claude
Marie-Claude Larivière and André Larochelle
NEW ZEALAND
Website
www.LarochelleLariviere.com
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Bonjour, je m'appelle Richard. J'habite en
Allemagne. Je voulais te dire que j'ai très
bien aimé ton livre
L'Étrange réalité de Paul
édité par la Fondation littéraire Fleur de
Lys. J'espère que tu écriras encore d'autres
livres comme ça. J'adore les histoire
fantastiques comme la tienne et aussi les
voyages dans le temps etc. J'aime bien ton
humour. Voilà mon vieux, bonne chance et
n'arrête pas d'écrire tu es fait pour ça -
ok. Salutations de ma part. Si tu sais ce
qui ce passe après la mort écrit le moi ok.
Moi je n'aurais rien contre une autre
dimension et vivre plus de mille années |
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EXTRAIT
L'étrange réalité de
Paul, roman de science-fiction,
Gilles Côté, Fondation littéraire Fleur de Lys
Chapitre 1 (Intégral)
Les gyrophares, les sirènes, tout ce monde,
tout ce bruit.
— Mais où suis-je donc ?
— Ne bougez pas monsieur, on vous sort de
là.
L’auto est inclinée sur le côté, mais rien
ne semble abîmé.
— Je suis demeuré ici depuis combien de
temps ?
— Ça fait trois jours qu’on vous cherche.
C’est votre conjointe qui a signalé votre
disparition.
Hébété, ayant un mal de tête lancinant et
surtout un sentiment de néant, Paul écoute
l’ambulancier lui poser les questions
d’usage. Avez-vous des nausées ? Avez-vous
mal quelque part ? Pouvez-vous bouger vos
membres ? Quel est votre nom ?… et ainsi de
suite pendant un bon quart d’heure. Devant
les réponses confuses de Paul, l’ambulancier
décide de le transporter à l’hôpital.
Dans la chambre qu’on lui a assignée pour
observation, l’accidenté reprend lentement
ses esprits.
— Bonjour M. Dubé, vous sentez-vous un peu
mieux ?
Le répondant, un mètre soixante-quinze,
cheveux brun clair et grisonnants, yeux
bruns, deux cent douze livres, dans la
cinquantaine, acquiesce.
— Oui docteur, je reviens un peu dans le
monde. Avez-vous trouvé quelque chose qui
cloche chez moi ?
— À vrai dire, non, sauf deux légères
brûlures à la base du cou. Et ce que je
trouve surprenant, vous n’êtes pas
déshydraté après trois jours dans ce fossé.
Avez-vous des souvenirs de ce qui est arrivé
?
Paul creuse sa mémoire, mais rien ne vient.
Claire apparaît dans la chambre. Elle est
presque en pleurs. Il y a à peine une heure
qu’elle sait qu’on a retrouvé son mari.
— Paul, mon doux, qu’est-ce qui t’est arrivé
?
Maintenant, elle est en pleurs et sert très
fort dans ses bras son partenaire de vie, le
bombardant de questions. Âgée d’une
cinquantaine d’années elle aussi et mariée
avec Paul depuis 29 ans, Claire ne gère pas
très bien ses émotions. Depuis trois jours,
elle en a supporté plus qu’elle ne le
pouvait.
— Bonjour madame.
Elle vient juste de remarquer la présence du
Docteur Lavallée.
— Bonjour Docteur. Il n'a rien de grave, mon
Paul ?
— Non madame. Nous allons juste le garder en
observation pour la nuit et si tout va bien,
demain il pourra sortir. Maintenant, il faut
le laisser se reposer.
Claire consent et, après un baiser sur la
joue de Paul, elle quitte la chambre.
Paul, seul dans sa chambre d’hôpital,
respire un peu mieux. Il a besoin de
retrouver ses esprits. Le lit d’à côté est
vide, ce qui fait son bonheur pour
l’instant. Un léger sommeil le gagne. À
semi-conscient, il se laisse aller à la
détente. Soudain, sans prévenir, il reçoit
une décharge électrique au cerveau. La
douleur n’est pas vive, mais le surprend. Au
même moment, il a un flash. Des images
confuses lui apparaissent comme dans un
rêve. Des symboles, des personnages
étranges, des malaises. En sueur, un peu
hébété, il fait venir l’infirmière.
— Oui M. Dubé ?
— Est-ce que je pourrais avoir une aspirine
? J’ai mal à la tête.
— Je vérifie avec le médecin et je vous
reviens tout de suite.
À peine quelques minutes plus tard, le
docteur arrive auprès de Paul.
— L’infirmière m’a dit que vous aviez mal à
la tête ?
— Oui un peu et je n’arrive pas à me
re-poser.
— Demain matin, nous vous ferons passer un
scanner. En attendant, je vais vous donner
quelque chose pour vous détendre.
Paul avale le médicament et s’endort. À son
réveil, un septuagénaire occupe le lit d’à
côté.
— Bonjour, je m’appelle Paul.
— Moi c’est Léo, pierres au rein, et vous,
sans être indiscret ?
Paul allait lui répondre lorsqu’on vient le
chercher pour son examen.
— À tantôt.
Et il part pour le scanner. Il y a plusieurs
personnes dans la salle.
— Bonjour Paul.
— Bonjour Docteur Lavallée. Il y a beaucoup
de monde pour moi.
— Ce sont des stagiaires, ils observent, si
ça ne vous dérange pas.
— Pas du tout.
— Merci, on commence.
Les images se succèdent sur l’écran à un bon
rythme. À l’une d’elles, le médecin fronce
les sourcils.
— Dites donc, Paul, avez-vous déjà eu une
opération à la tête ?
— C’est la première fois que je suis
hospitalisé.
— Ah bon, ce n’est rien, probablement
l’écran.
Le reste de la journée se déroule simplement
: retour à la chambre, dîner léger, une
visite de Claire en après-midi, une petite
jasette avec Léo son compagnon de chambre,
souper, puis dodo. Aux abords de minuit,
Paul se réveille. Il ressent une grande
soif. Le somnifère reçu au coucher le laisse
léthargique. Qu’il semble loin, ce verre
d’eau. Il le fixe, tout endormi, puis se
convainc qu’il n’a pas le courage de se
lever pour aller le chercher. Un effort, se
dit-il, puis soudain l’impossible arrive. Le
verre se rapproche seul, sur la table de
nuit, à portée de main. L’hospitalisé le
saisit et en boit la moitié. Il a
l’impression que c’est lui qui a rapproché
ce verre et en même temps, son cerveau lui
dit que c’est impossible. Bon, je ferais
mieux de me rendormir, se dit-il.
Au même instant, du côté de la face cachée
de la lune.
— Tu es bien sûr que tu n’as pas endommagé
la barrure ?
— J’ai fait attention comme tu me l’as dit.
— Bon, de toute façon, on doit retourner
chez nous.
Léo se réveille le premier, vers six heures.
Il regarde dormir son compagnon de chambre,
tout en se remémorant la conversation de la
veille. Étrange, cet accident. Paul lui
avait dit qu’il était resté trois jours dans
son auto, dans un fossé, ne se rappelant
rien. Il est perdu dans ses pensées lorsque
Paul se réveille.
— Bonjour Léo.
— Bonjour Paul, vous avez bien dormi ?
— Oui, je me sens beaucoup mieux ce matin.
Vous allez me trouver un peu drôle, mais
j’ai eu une vision de mon cerveau comme s’il
était un lavabo.
— Un lavabo ?
— Oui, un lavabo plein d’eau de vaisselle,
auquel on vient de rajouter un liquide pour
le déboucher, mais qui, au lieu de laisser
des traces de gras en se vidant, laisse la
partie libre super brillante.
Léo se demande si son compagnon aurait plus
de séquelles qu’il ne le pense.
— Vos pierres se désagrègent, les ultrasons
font effet.
Le médecin de Léo continue en lui disant
qu’il aura probablement son congé dans deux
jours si tout va bien. Après le petit
déjeuner, on vient chercher M. Dupras pour
un dernier traitement. Seul dans la chambre,
Paul se sent mieux que la veille. Une
sensation de bien-être et d’extase s’est
emparée de lui. Il ne se souvient toujours
pas de ce qui lui est arrivé, mais ça n’a
pas d’importance. Il attend la visite du
docteur Lavallée d’une minute à l’autre et
espère avoir son congé.
— Bon matin.
— Bon matin à vous aussi.
— Je peux vous examiner si vous n’avez pas
d’objection ?
Paul fait signe de la tête et le médecin
commence son examen. Après avoir pris sa
température, vérifié son pouls et sa tension
artérielle, il demande à Paul d’enlever le
haut de sa jaquette.
— Je vais regarder vos brûlures dans le cou.
Le médecin approche sa main pour tâter la
légère blessure. Au toucher, tout semble
normal. Cependant Paul sursaute.
— Je vous ai fait mal ?
— Non Docteur, j’ai eu une vision lorsque
vous avez touché les brûlures.
— Ah bon. Et quel genre de vision ?
— Je ne sais pas trop, c’est flou.
— Il se peut que votre amnésie cause ces
hallucinations. Ça devrait disparaître avec
le temps. Par contre, je vous repose la
question. Vous êtes sûr de n’avoir jamais eu
d’intervention chirurgicale au cerveau ?
— Sûr Docteur. Il y a quelque chose qui
cloche ?
— Non, pas vraiment. Notre tomodensitomètre
date de plusieurs années et quelquefois, il
nous joue des tours.
— Votre quoi ?
— Notre scanner. Je vous prescris une crème
pour vos brûlures, et je vous demanderais de
prendre un rendez-vous avec votre médecin de
famille pour voir où vous en êtes avec votre
amnésie. Je vais lui transmettre mes
résultats entre-temps. Eh bien, bon retour
chez vous, je vous signe votre congé.
— Merci Docteur, je me sens beaucoup mieux
aujourd’hui.
Après le départ du médecin, Paul s’empare du
téléphone et compose son numéro.
— Bonjour Minou, t’as bien dormi ?
— Paul ! Toi, tu vas bien ?
— Je vais tellement bien que si tu n’es pas
à l’hôpital d’ici une heure pour venir me
chercher, je me lance par la fenêtre.
— Grand fou, j’arrive et on se contera ça à
la maison.
— Dis donc Micho, je ne voudrais pas
t’embêter avec ça, mais avant de passer à la
vitesse stellaire, tu es bien sûr que tu
n’as pas touché à la barrure ?
— Bien oui, je suis sûr.
Faris n’est pas rassuré. Depuis le temps
qu’il voyage avec Micho, il le connaît bien.
Son insouciance a toujours été sa marque de
commerce. Bah, se dit-il, il faut faire
confiance. Il sait que si Micho a fait une
erreur, les cinq univers peuvent en
souffrir.
— Tu es prêt pour Éxna, notre bonne vieille
planète ?
— Oui, je passe à la vitesse stellaire.
Planté devant la porte, Paul attend. Léo
arrive enfin.
— Je t’attendais. Je veux te saluer avant
mon départ et vérifier si c’est bien à
Val-David que tu demeures ?
— Léo Dupras, c’est dans l’annuaire. Et j’aimerais
ça avoir de tes nouvelles.
— Bien sûr, répond Paul.
Léo tend la main. Paul la saisit. Au même
moment, une autre vision, inattendue et
désagréable. Paul retire sa main.
— À bientôt, peut-être.
— Oui, c’est ça, à bientôt.
Paul se dirige vers la sortie en marchant.
Ce n’est pas l’envie de courir qui lui
manque. Enfin dehors, il reprend ses
esprits. Que signifie tout ça ? La vision,
les ressentis, le verre qui bouge tout seul.
Je suis dû pour des vacances, se dit-il.
Une Honda Civic se stationne près de
l’entrée. Claire en descend. Elle n’a pas vu
Paul qui l’attend.
— Je suis ici.
— Paul, que je suis contente de te voir!
Vite, embarque, on s’en va chez nous.
La demeure Dubé-Labonté, un joli cottage
blanc, avec une toiture en tôle noire, des
jalousies et une bordure rouge, lui apparaît
très accueillante. L’acquisition avait été
faite au début de leur mariage. C’est le
père de Claire, M. Labonté, qui leur avait
prêté les sous pour l’achat, à l’époque.
Paul ne voit pas tout de suite sa fille
Véronique qui l’attend avec ses trois
enfants; Alexandre, neuf ans, Noémie, sept
ans, et Mélissa, un an. Il y a aussi
Mathieu, le mari de Véronique, Vincent, le
deuxième enfant de Paul, et sa conjointe,
Amélie. Il ne s’attendait pas à un tel
accueil et sent monter quelques larmes.
— Pour une surprise, c’est une réussite. La
dernière fois que l’on s’est retrouvé tous
ensemble, c’est à Noël.
— Tu aurais peut-être aimé mieux te re-poser
?
— Mais pas du tout, je me sens en pleine
forme et heureux d’avoir tout mon monde
autour de moi.
Claire et son gendre Mathieu s’affairent
autour du barbecue. On est au début de
septembre, et une magnifique journée
ensoleillée agrémente la fête. Paul se
repose dans une chaise longue. Autour de
lui, ses petits-enfants le harcèlent de
questions. Au bout d’un moment, ils se
lassent et vont jouer dans les balançoires
que Paul leur avait installées l’an dernier.
Véronique en profite pour se rapprocher.
— Tu es sûr que tu vas bien, Papa ?
— Bien sûr que je vais bien.
Sa fille aînée a toujours été pour Paul une
fierté. Elle est belle, une bonne mère, une
bonne épouse et a trouvé le temps d’écrire
un livre. Mais ce qui rend Paul si fier
d’elle, c’est la grande bonté et la
générosité de Véronique.
— Papa, est-ce que tu te rappelles ce qui
est arrivé ?
Paul connaît la réponse. C’est non.
— Non ma chouette, mais le docteur m’a dit
que ça me reviendrait.
Au même moment, Vincent, qui joue au soccer
avec les enfants, envoie le ballon sur Paul
par accident. Paul le saisit, se lève et dit
à sa fille.
— Tu vas voir si je suis en forme.
Il botte le ballon. Celui-ci prend de la
hauteur, virevolte, traverse le terrain,
puis celui du voisin et atterrit dans la
piscine du troisième voisin, à environ cent
mètres de son lieu de départ. Bouche bée,
les spectateurs de cet événement n’en
croient pas leurs yeux. Claire, qui en fait
partie, ne sait quoi en penser. Mathieu,
l’esprit scientifique du groupe, trouve
facilement l’explication :
— Il a dû y avoir une bourrasque soudaine
qui a emporté le ballon à cette distance.
L’explication de Mathieu satisfait tout le
monde. La fête se termine, et tous doivent
retourner à leur petit bonheur, beaucoup
moins inquiets qu’à leur arrivée.
— Grosse journée, tu dois être heureux
d’aller au lit ?
— Oui. Demain je vais appeler mon patron
pour lui donner de mes nouvelles et lui dire
que le médecin m’a mis en congé de maladie
pour deux semaines. Et je pense que je vais
prendre une ou deux semaines de vacances
avec ça.
— Tu fais bien, bonne nuit.
— Bonne nuit.
Cinq heures du matin, deux œufs grésillent
dans la poêle, accompagnés de quatre
tranches de bacon. Paul, énergiquement,
introduit deux tranches de pain dans le
grille-pain. Son café commence à infuser et
il se sent bien. Matinal de nature, c’est le
moment de la journée qu’il préfère. Alerte
et efficace, c’est dans une harmonie de chef
d’orchestre que le bacon, les œufs, les
rôties et le café aboutissent tous ensemble
sur la table de la cuisine. Normalement,
c’est l’instant que choisit Paul pour
écouter les infos à la radio ou à la télé.
Ce matin, il a besoin de calme. Les derniers
événements l’ont secoué. Il mange avec
appétit et prépare mentalement le plan de sa
journée. Appeler Roger, son patron et ami,
refaire du café pour Claire qui travaille ce
matin, contacter la clinique médicale pour
un rendez-vous avec le docteur Roy. Paul se
dit qu’il ferait mieux d’écrire tout cela.
Et il rajoute : aller chercher le journal,
prévoir le dîner, et le souper, conduire
l’auto au garage pour l’inspection. Bon,
c’est assez.
« Je suis malade après tout. Malade de quoi
? Ah oui, amnésique. Trois jours vides. Je
trouverai bien ce qui est arrivé pendant ces
trois jours. »
Une autre magnifique journée. Le soleil
apparaît rond et jaunâtre. Paul décide de
boire son deuxième café à l’extérieur,
laissant ses notes dans la maison. Assis
confortablement, quelques souvenirs lui
reviennent : sa conversation avec son
compagnon de chambre d’hôpital, le lavabo
qui se vide et qui laisse un bout de surface
brillante. Paul frissonne. Il se rappelle le
rêve qu’il vient de faire : un lavabo
presque vide, de l’eau de vaisselle sale au
fond, et cet éblouissement. Quel rapport
avec ses trois jours manquants ?
« Bon, pense à autre chose. »
Il regarde sa montre, 6h30.
« J’ai le temps d’aller chercher le journal
avant que Claire se lève. Une petite marche,
ce sera le début de mon régime. »
De retour avec l’édition du jour, Paul
commence à la parcourir, sachant qu’il lui
reste une bonne demi-heure avant le réveil
de Claire. Il lit les grands titres, puis
quelques articles qui parlent du prix du
papier qui est en baisse depuis que la Chine
fait partie des partenaires économiques.
Comme il avait rapporté aussi le journal
local, il y jette un coup d’œil. En page
trois, on peut y lire qu’hier est décédé un
de nos citoyens reconnus pour ses
publications sur les phénomènes inexpliqués.
Le service aura lieu vendredi matin à
l’église de Val-David. Paul s’arrête un
moment, puis continue sa lecture avec
appréhension. Léo Dupras laisse dans le
deuil son épouse Lise et ses enfants Marie,
Yolande et Pierre. Paul fige. Il se revoit
serrant la main de Léo et se remémore cette
étrange sensation qui l’avait envahi à ce
moment.
— Chéri, tu as oublié tes lunettes. Ce n’est
pas pratique pour lire.
Paul n’avait pas entendu Claire se lever.
— Bonjour, je rentre à l’intérieur de toute
façon.
« Je viens de lire pendant une demi-heure
sans lunettes, j’avais pressenti la mort de
Léo, j’ai attiré un verre d’eau vers moi par
la pensée et botté un ballon à cent mètres.
Je dois absolument prendre du temps pour moi
aujourd’hui. »
— Un ou deux cafés ?
— Deux, j’en pendrai un en route.
Paul s’affaire devant la cafetière.
« Je crois que je vais en préparer trois,
j’en ai besoin d’un autre. »
— Tu pars à quelle heure ?
— Tu as hâte de te débarrasser de moi ? Je
blague, je quitte dans vingt minutes, je
dois prendre Christine.
Paul, soulagé, prépare les cafés. Il a hâte
de se retrouver seul.
— Tu commences de bonne heure ?
— Nous avons un séminaire à Laval
aujourd'hui.
— Je m’occupe du souper.
— Tu peux me préparer mon café pour la route
?
Paul acquiesce. Il regarde Claire monter au
second étage. Élancée, belle comme à vingt
ans. Il doit définitivement se mettre au
régime. C’est la deuxième fois aujourd’hui
qu’il y pense.
Enfin seul, il hésite à exécuter sa liste.
Faire une sieste ou une randonnée pédestre ?
La sieste l’emporte, quoique ce ne soit pas
dans ses habitudes. Étendu sur le lit,
mi-conscient, au bord du sommeil, Paul
ressent une décharge électrique indolore lui
traverser le cerveau. Une décharge
reconstituante. Assis sur son lit, la tête
entre les deux mains, il se questionne à
nouveau sur ce qui lui arrive. Une idée lui
vient.
« Je vais aller voir la femme de Léo. Je ne
sais pas pourquoi, mais je dois commencer
quelque part. »
Il reprend le journal local. La dépouille
sera exposée au salon Vannier mercredi matin
à compter de 10h00.
« Bon, c’est décidé, demain j’irai au salon
funéraire. »
Paul reprend sa liste.
« Ah oui! Appeler Roger. »
Il signale le numéro à son travail.
— Compagnie de Papier La Chute bonjour.
— Roger Tremblay, s'il vous plait.
— Un instant, s'il vous plait.
Un déclic et quelques secondes plus tard :
— Bureau de Roger Tremblay.
— Manon, c’est Paul. Ça va ?
— C’est plutôt à moi de vous poser la
question. On était très inquiet à votre
sujet.
— Ça va, rien de grave, je vous raconterai à
mon retour. Roger est là ?
— Non, il est parti pour deux jours, mais il
m’a laissé une note, au cas où vous
appelleriez. C’est simple : prendre tout le
temps qu’il vous faut.
— Merci Manon. Je vais prendre deux semaines
de maladie puis un autre deux semaines de
vacances. S’il y a une urgence, dites-lui de
me téléphoner chez moi. Vous lui faites le
message ?
— Bien sûr, et faites attention à vous.
Paul, comptable à l’usine Papier La Chute, à
Ste-Adèle, sait qu’il peut se permettre ce
repos. Bon, se dit-il, la clinique médicale.
Il obtient un rendez-vous pour la semaine
suivante avec le docteur Roy, son médecin de
famille. Un autre crochet sur sa liste. Le
garage, maintenant. Là aussi, il obtient un
rendez-vous pour la semaine suivante.
Ensuite, se dit-il. Il ne reste sur sa liste
que le dîner et le souper.
« Le dîner; comme je suis seul, j’irai au
restaurant. »
Un autre crochet.
« Le souper; si je dégelais des poitrines de
poulet, accompagnées de légumes et de riz ?
Ce sera parfait. »
Dernier crochet. Paul se sent mieux. Il est
dix heures, deux bonnes heures avant le
dîner.
Après la décongélation des poitrines et une
douche, il enfile un jeans, un coton ouaté
et des espadrilles. Il n’a pas souvent
l’occasion de s’habiller ainsi et il en
retire une certaine satisfaction.
« Je vais marcher jusqu’au centre-ville. »
Deux kilomètres et demi sépare sa résidence
du centre. En route, il essaie de nouveau de
faire le point. Il se remémore les
événements bizarres depuis deux jours, sans
trouver d’explication. Déjà au centre
d’achats! Il n’a pas vu la route, perdu dans
ses pensées. Paul regarde sa montre, il a
mis vingt minutes pour parcourir le trajet
qui lui en prend d’habitude quarante. Il se
dit qu’il n’en est plus à un phénomène près.
Au bureau de poste, il aperçoit son
garagiste.
— Philippe!
— M. Dubé, ça va ?
— Oui Philippe. Je voudrais savoir si c’est
toi qui as remorqué mon auto chez moi ?
— Oui, c’est moi, mais j’ai fait une
inspection rapide au garage avant de la
transporter chez vous. Je crois que vous
avez pris un rendez-vous pour la semaine
prochaine ?
— Oui, mardi.
— O.K., faites-moi penser de vous parler de
quelque chose de curieux que j’ai remarqué
lorsque votre auto a été remorquée.
— De quoi s’agit-il ?
— Je ne sais pas au juste. C’est que votre
auto aurait dû être beaucoup plus endommagée
qu’elle ne l’était. Je vous en reparlerai
mardi.
Bon, se dit Paul, encore une surprise. Au
restaurant, assis confortablement à une
table près d’une fenêtre, Paul feuillette le
menu. Ses côtes levées habituelles ne lui
disent rien. Il regarde la page des salades.
— Bonjour Monsieur, vous avez choisi ?
— Une salade au poulet et un Seven-Up diète.
Les mots sont sortis de sa bouche presque
involontairement. Voilà autre chose; son
sub-conscient commande pour lui maintenant,
d’autant plus qu’il vient de lire le menu
sans lunettes.
— Bien mangé ? Voulez-vous un dessert et un
bon café ?
— Non merci, je prendrais un thé vert si
vous en avez.
— Bien sûr.
Un thé, ça doit bien faire dix ans qu’il
n’en a pas bu, et vert en plus. Sa
belle-mère lui en servait à l’occasion avant
qu’elle ne décède. Elle lui disait que
c’était bon pour son cœur.
Le chemin du retour à la maison se fait d’un
pas alerte et encore en vingt minutes.
« Cette fois, je fais ma sieste. »
Sans plus attendre, il s’installe dans son
lit et s’endort.
Le lavabo est vide, une lumière intense l’imprègne.
« Je suis moi, non la lumière est moi, non
je rêve, non c’est moi. »
Paul se réveille. Il se souvient de son
rêve, mais n’arrive pas à l’interpréter.
« Un lavabo brillant, non plutôt éclatant.
Qu’est-ce que cela peut bien vouloir
signifier ? Par contre, je me sens toujours
bien, pas comme après un cauchemar. »
Il a une envie soudaine de revoir l’endroit
où on l’a retrouvé. Arrivé sur les lieux,
Paul peine à reconnaître l’emplacement où il
a passé trois jours. Finalement, il y
arrive. Assis sur une roche, tout près d’où
reposait son auto, Paul ne comprend pas.
Comment a-t-il pu se retrouver à cet endroit
avec sa voiture ?
« Philippe, le garagiste, avait raison.
L’auto aurait dû être en bien pire état.
L’accès à cet endroit est impraticable pour
un véhicule. Il a dû travailler fort et
avoir beaucoup d’imagination pour la sortir
de là. Bon, si j’allais préparer le souper.
»
Faris et Micho assistent à un séminaire au
vieil édifice de la ville.
— Regarde, Micho, le vieil écran qui
annonce notre séminaire, il est en
nanotechnologie. Une vraie antiquité, on
n’en voit plus.
Le séminaire porte sur les dangers que les
explorateurs courent durant leur voyage.
— Mes amis, comme vous le savez, nous
n’insisterons jamais assez sur la
responsabilité que vous devez assumer lors
de vos expériences dans les autres univers.
Souvenez-vous de la destruction du sixième
univers.
Nos deux voyageurs connaissent bien ces
dangers.
Suite à la réunion, le patron des deux
voyageurs accorde à Faris et Micho des
vacances bien méritées.
— Qu’est-ce que tu fais durant tes vacances
?
— Je reste sur Éxna, je vais me reposer.
Ensuite, je verrai. Tu sais, à quatre cent
trente-six ans, je peux me permettre ça.
Toi, vas-tu sur une des lunes, au bord d’un
lac ?
— Oui, même si je suis ton cadet de
quatre-vingts ans, j’aime errer de temps en
temps. On se revoit dans un mois.
Repose-toi, tu as l’air fatigué.
Faris n’a pas seulement l’air fatigué : en
effet il est malade et décède deux jours
après cette conversation.
Assis sur la véranda du chalet, Micho, qui
ignore le décès de Faris, met un peu d’ordre
dans ses constats de voyages.
Bon, se dit-il, il me manque une clef sur
les dix boîtes qui représentent mes
dernières expéditions. Je dois l’avoir
égarée dans l’aéronef ou perdue ailleurs
entre deux transferts. Mieux vaut ne pas en
parler, je vais avoir un blâme de la
Fédération.
La situation passe aux calandres grecques et
Micho, un peu la tête en l’air, oublie
l’incident.
— Bonjour chéri, tu n’embrasses pas ta femme
d’amour ?
— Allô, je ne t’ai pas entendu arriver.
— Tu as eu mon message sur le répondeur ?
— Non, je n’ai pas regardé.
— Je te demandais si Christine pouvait
souper ici. Ton cellulaire était fermé.
Paul aime bien Christine, l’amie de Claire.
— Pas de problème, j’en prépare pour trois.
En attendant, tu peux servir les apéritifs
pour toi et Christine ?
Confortablement assis, les trois comparses
discutent à bâtons rompus, jusqu’au moment
où ils abordent l’accident de Paul. Claire
anime la conversation et raconte sa
déclaration de disparition, les étranges
questions que les policiers lui posaient,
ses moments de découragement et enfin, la
découverte de Paul. Christine questionne
Paul, mais celui-ci demeure vague dans ses
répliques. D’ailleurs, il n’a pas de
réponses à ces questions. L’amie de Claire
les quitte de bonne heure; sa journée l’a
épuisée.
— Si on montait se coucher ?
— Tout de suite ?
— Oui, tu ne t’es pas ennuyé de mon beau
corps durant ces trois jours ? À moins que
tu aies été voir ailleurs ?
Claire rit de sa blague, et le couple monte
se coucher.
— Wow, Paul, tu as retrouvé tes vingt ans,
en tout cas, ta vigueur!
Ils ont fait l’amour comme au début de leur
mariage, et c’est épuisés mais euphoriques
qu’ils se préparent à dormir.
Le téléphone sonne : c’est Véronique qui
veut des nouvelles de son père. Claire, qui
a répondu, rassure sa fille. Elle lui
explique qu’elle n’a pas à s’en faire, son
père va très bien. Elle a des arguments pour
étayer son discours. Après avoir raccroché,
nos deux acolytes se couchent et tombent du
sommeil du juste.
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L'étrange réalité de Paul,
roman de science-fiction,
Gilles Côté, Fondation littéraire Fleur de Lys
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BIOGRAPHIE
Gilles Côté
Né
en 1951, l’auteur a connu le juvénat des Frères Maristes à son début du cours
classique. Ayant constaté assez rapidement qu’il n’a pas la vocation, il termine
ses études secondaires à la polyvalente de Mont-Rolland. Puis il suit des cours
de spécialisations et universitaires. Il exerce par la suite plusieurs métiers
et professions. D’agent d’assurance à mécanicien en automobile, de technicien en
équipement sportif à commerçant, il travaille maintenant dans un Centre Jeunesse
comme surveillant en institution. Cette polyvalence, involontaire au début puis
cultivée intentionnellement, lui ouvre plusieurs voies, dont celle de
l’écriture. C’est lors de longues nuits de surveillance, baignée dans la
solitude, qu’une page à la fois il en arrive à écrire ce roman.
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Gilles Côté
Gilles Côté
se fera un plaisir de lire
et
de répondre personnellement à vos courriels.
Adresse
de correspondance électronique :
gilcot88@gmail.com
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