Deuxième partie - Chapitre dix-huitième
(Intégral)
Deux semaines se sont écoulées depuis le
départ de Lara et Christophe pour le
Cambodge. Richard, quant à lui, aborde sa
dernière semaine de travail à la Maison, à
titre de travailleur social, l’usure et la
fatigue étant venues à bout de l’homme de 56
ans. Gabrielle, pour sa part, est devenue,
tel qu’elle l’avait souhaité, consultante
senior pour la firme de publicité pour
laquelle elle travaille depuis plusieurs
années.
En ce qui a trait à Laurence et Sébastien,
ils occupent maintenant seuls leur vaste
maison depuis que Sophie s’est établie dans
son studio du Vieux Québec. Depuis lors, le
portrait de Luce réalisé par Sophie est venu
agrémenter le mur de la salle à manger,
derrière la grande table en chêne massif, à
coté du portrait de Bernadette Vachon que
Ludger Simard avait réalisé et offert à sa
femme pour ses 76 ans.
Ce soir-là, les deux sœurs Durand,
accompagnées de Richard et Sébastien, ont
organisé un petit souper en famille chez
Laurence et Sébastien.
─ Je ne sais pas si tu ressens la même chose
que moi, Laurence, mais je me sens toute
drôle depuis que Lara est partie !, aborde
Gabrielle.
─ Pour moi, c’est un peu différent puisque
ça fait un bon bout de temps que William est
parti !… Pour ce qui est de Sophie, ça fait
déjà deux fois qu’elle quitte le nid
familial !
─ Peut-être, mais rien n’empêche que nous
nous retrouvons seules toutes les deux !
─ Eh bien ! C’est très gentil pour toi et
moi, n’est-ce pas, Sébastien ?, réplique
Richard, sur un ton ironique.
─ Mais voyons, mon grand comique ! Tu sais
très bien ce que je voulais dire !
─ Bien sûr que je le sais, maman poule !
─ Eh bien, là-dessus, je peux te dire, mon
petit beau-frère, que je suis pas mal mère
poule moi aussi !, réplique Laurence.
─ Tout à fait d’accord avec toi !, poursuit
Sébastien.
─ … Sais-tu, Sébastien, je regarde les deux
portraits au mur !, poursuit Gabrielle.
─ … Et puis ?
─ Je trouve que ta grand-mère et ta mère se
ressemblent beaucoup ! Tu ne trouves pas ?
─ En effet, et le plus drôle, c’est que les
deux portraits ont été peints par mon
grand-père et Sophie !
─ Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle
là-dedans, Sébastien !, réplique Richard.
─ Eh bien voilà ! Je ne sais pas pourquoi,
mais je crois que Ludger aurait beaucoup
aimé Sophie !
─ Ah oui ! Et qu’est-ce qui te fait penser
ça ?, demande Gabrielle.
─ Ça doit être le Petit Prince de
Saint-Exupéry !, répond Sébastien, tout en
levant les yeux en l’air.
─ J’avoue que je ne comprends pas plus !,
poursuit Gabrielle.
─ Selon les pensées que mon grand-père a
écrites dans son petit calepin noir, j’ai
cru deviner qu’avec le temps, il avait
compris que les personnes proches de lui
étaient vraiment importantes, tout comme la
Rose pour le Petit Prince…et tout comme
Sophie est en train de le découvrir !
─ Ça a bien de l’allure, ce que tu dis,
Sébastien !, réplique Laurence.
─ Sais-tu, mon petit beau-frère, tu deviens
philosophe avec le temps !, poursuit
Gabrielle.
─ Je ne sais pas, mais il y a une chose que
je sais !…
─ …
─ Je sais que je suis très heureux de voir
l’évolution de mes enfants, de devenir
grand-père bientôt et surtout, d’avoir une
femme extraordinaire à mes côtés !
─ En bien moi, je sais une chose aussi !… Je
suis comblée d’être ta compagne de vie et la
mère de tes enfants, Sébastien !, réplique
Laurence, tout en s’approchant de Sébastien
pour lui donner un tendre baiser.
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