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personnelle de l'auteur Jean-Louis Bergeron
Vivre avec un cancer
Témoignage et journal
quotidien publié sur Internet par l'auteur
Autobiographie, 398 pages
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Jean-Louis Bergeron est surpris par un cancer en 2001 à
l’âge de 64 ans, trois ans après sa retraite. Que faire ?
Suivre les traitements proposés ? Oui. Mais encore faut il
garder le moral.
L’auteur se lance alors sur Internet et ouvre un site
personnel. Il y tiendra un journal quotidien sur tous les
aspects de sa vie chambardée par le cancer. Il lui arrive de
garder silence quelques jours mais il ne cesse de revenir en
ligne. Au début de l’été 2003, son site compte plus de 300
pages de texte. Il souhaite les réunir dans un livre.
En juillet, il contacte la Fondation littéraire fleur de lys
en vue de soumettre son manuscrit virtuel. Son projet est
accepté.
Le 29 septembre, Monsieur Bergeron est hospitalisé car son
état de santé se détériore rapidement. Madeleine, son
épouse, prend la relève du site Internet. Elle y ajoute les
textes dictés par son mari de son lit d’hôpital.
Monsieur Bergeron décède des suites de sa maladie le 9
octobre 2003, quelques mois avant l’édition de son livre.
François, son fils, prend à son tour la relève du site
Internet.
Vous trouverez dans ce livre le témoignage complet d’un
homme courageux devant le cancer, une réelle source
d’inspiration.
* * *
COMMENTAIRES DE LECTEURS
Yvette Forcier, Drummondville : J'ai trouvé le livre très émotionnant. J'ai
trouvé que l'auteur avait un grand courage; il ne se décourageait pas face à sa
maladie. J'encourage fortement la lecture ce livre parce qu'elle fait réfléchir.
Je suis très contente de me l'être procuré et, comme preuve, j'en achète un
autre exemplaire pour le donner en cadeau à une amie.
Céline : Cher Mado (épouse de l'auteur), J'ai déjà commencé à lire le livre de
Jean-Louis. C'est passionnant, assez touchant par bout. C'est très différent
lorsqu'on a connu la personne. Je t'assure que tu as été son grand amour et
l'amour de vos enfants. Je me suis permise de lire quelques courriels à la fin,
encore une fois, très touchant. Tu pouvais être fier de ton homme et tu le
resteras toujours je crois. Je suis contente pour toi et ta famille que vous
puissiez avoir ce si beau et précieux souvenir, en plus que vous soyez capables
de nous le partager. Merci beaucoup. Ta copine.
Claude Asselin: Premièrement, j'ai adoré le livre je voulais enfin voir le
cheminement d'une personne avec la même maladie que moi et surtout voir
quelqu'un qui avait suivi ses traitements de chimio. Votre mari était un homme
très courageux, positif et il aimait la vie de famille. Je crois qu'il a bien
vécu sa maladie, il a profité de tous les moments et surtout il était bien
entouré. Moi quand j'ai eu terminé le livre je me suis dit, j'ai ma réponse,
j'ai pris une bonne décision en arrêtant mes traitements de chimio. Je voulais
profiter de la vie, être en forme avoir de la force ne pas vivre dans les
hôpitaux à toutes les semaines, aucune prise de sang, aucun traitement, être
comme tout le monde. Votre mari rêvait de faire un autre voyage je trouve
dommage pour lui, car il rêvait de terminer ses traitements, prendre des forces
et faire son voyage. Il croyait en la chimio et je trouve que c'est bien pour
lui. Moi j'ai choisi la qualité de vie et je ne pense pas à la quantité, je suis
bien, je suis heureuse, je profite de la vie comme tout le monde. Pour mes
enfants ils ne voient aucune différence avec la maman d'il y a 2 ans. Je voyage,
je vais à des spectacles et je m'amuse. Merci à vous et à votre mari, j'ai aimé
apprendre à connaître votre mari tout en lisant son livre. C'était un homme
merveilleux et je crois que son livre va aider des gens comme moi.
Soeur Alice Brie, s.a.s.v.: Je viens de terminer la lecture du livre de
Jean-Louis, votre cher époux, vous dire comme j'ai aimé cet ouvrage est presque
impossible à bien le dire. Je savais Jean-Louis un bon Monsieur, mais j'ignorais
tellement de belles choses de sa personne. Quel grand coeur? On y découvre sans
cesse le souci des autres, faire plaisir, faire rire, encourager etc. Je le prie
comme un bienheureux, je crois que ce sont des personnes comme il a été qui
peuvent changer le monde. Un humain cachant un échantillon de Coeur de Notre
Père du ciel. Comme Sr Réjeanne ne pouvait lire n'ayant pas de lunettes et bien
je fus la première à parcourir le volume avec toujours plus hâte de voir la
suite. Quelle bonne idée d'avoir pensé d'écrire si je puis dire "ses dernières
Mémoires" Je le félicite et je vous remercie pour ce que vous avez accompli
vous-même avec lui et pour lui. C'est beau une belle vie amoureuse vécue avec
le Seigneur. Merci! Merci!
Hélène C. Lebel (Drummondville). Après avoir lu le livre écrit par Jean-Louis
Bergeron " Vivre avec un cancer " je peux dire que c'était un homme courageux et
positif face à la maladie. Au lieu de s'apitoyer sur son sort, il a su vivre
pleinement le temps qui lui restait avec sérénité et dignité en remerciant tout
le monde qui l'entourait et qu'il aimait. Chapeau à cet homme, à son épouse et à
ses enfants qui on su cheminer avec lui dans la foi, l'espérance et
l'acceptation.
Frère Lionel Goulet, SC. Bonjour, Mme Bergeron. Je suis Lionel Goulet, un Frère
du Sacré-Coeur de Rimouski, qui apparaît à la page 365 de votre livre, Vivre
avec un cancer. Félicitations. Votre livre recueille des témoignages dont nous
avons besoin à un moment où la famille se disloque. François nous a mis sur la
piste quand il a dit que votre mari était un homme sage, un homme courageux et
un homme de foi. Votre mari a bien fait son pèlerinage terrestre et l'a terminé
en beauté, sachant que
le meilleur est invisible et plus loin... Merci bien et bon courage. Un bonjour
à François.
Diane B. - Je viens de compléter la lecture du "Journal de Jean-Louis" Quel être
exceptionnel !Quel privilège tu as eu de vivre pendant 40 ans auprès d'un mari
aussi aimant et d'un père attentif pour ses enfants! J'admire Jean-Louis pour
son grand courage, sa foi, son abandon, sa sérénité, sa ténacité, son sens de
l'humour. Il a fait de sa vie une belle et grande réussite.
* * *
COUVERTURE DE PRESSE
©
2004
L'Express de Drummondville
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Mot de l’éditeur
Dédicace
Témoignage de l’épouse
Témoignage de la fille Diane
Témoignage du fils François
Témoignage du fils Michel
Témoignage de la bru Diane
Introduction
Autobiographie
Madeleine
Vie de couple
Nos trois enfants
Ma vie sentimentale et spirituelle
Mes deuils
Ma vie active
Mes passe-temps
Mes voyages
Mes 65 ans
Mon cancer
Année 2001
Année 2002
Année 2003
Hommages & Témoignages
INTRODUCTION
|
Je suis Jean-Louis Bergeron, résident propriétaire à
Drummondville, province de Québec, au Canada. J'ai construit ce site.
Tout ce que je veux, c'est vous faire
connaître ma famille, moi-même et le métier que j'ai exercé pendant
quarante-trois ans. |
J'étais conducteur de camion. J'ai conduit des petits et des
plus gros camions. Je suis à la retraite officiellement depuis le 1er
mai 1998 et j'ai arrêté de travailler le 2 avril 1998, les semaines de
différences étaient des semaines de vacances qui m'étaient dues. Je profite de
mon temps pour m'amuser à bâtir ce site WEB. J'aime me rappeler de bons
souvenirs et à l'occasion les raconter. Depuis le premier mars 2001 j'inclus mon
cancer. Soucieux de m'exprimer selon un français le plus correct que possible,
je vous prie d'excuser mes fautes d'orthographe et de grammaire. Merci! De votre
compréhension et bonne visite.
Comme mon site devient de plus en plus gros, mon français laisse
souvent à désirer, j'ai souvent besoin d'aide pour la correction de mes textes
et mon orthographe. Je suis choyé, j'ai dans ma famille plusieurs soeurs qui
étaient professeurs et qui m'aident. Il m'arrive souvent de communiquer par
téléphone avec une de mes sœurs : Rolande, ma soeur aînée ou ma cadette Marie
Marthe, pour savoir comment j'écris un mot en particulier. J'ai aussi la chance
d'en avoir une qui prend mes textes et me les corrige au complet. C'est ma
petite sœur Réjeanne qui fait cela pour moi et je m'en voudrais de ne pas lui
rendre justice, car je sais qu'elle y met du temps. Merci à ma soeur Réjeanne et
aussi à mes autres soeurs qui m'aident. Je ne dois pas oublier mon épouse
Madeleine qui met aussi la main à la pâte pour ne pas dire les deux mains.
* * *
CHAPITRE 1 - Mon cancer
« Je ne m'y attendais pas du tout, mais pas du tout! »
Hé Oui! J'avais le cancer et je ne le savais pas, qu'est-ce que ça m'a fait? Je
suis resté assez surpris, je savais que quelque chose n'allait pas en moi, un
cancer c'est la dernière chose à laquelle je me serais attendu. Parce que je
croyais que j'avais une bonne santé que j'avais un corps sain et je ne faisais
rien pour que ce soit possible. Je ne fume plus depuis 20 ans, je n'ai jamais
abusé de boisson ou drogue quelconque. Je suis maintenant retraité depuis pas
tout à fait deux ans et je prends cela en douceur (cool), je visite mon médecin
régulièrement pour un problème d'arythmie qui est contrôlé, j'étais sûr que
jamais il ne pouvait y avoir place pour un cancer en moi.
Quand mon médecin m'a annoncé cela, quelques instants de silence se sont passés,
j'imagine qu'il attendait ma première réaction, comme il me connaît bien je l'ai
probablement surpris par mon sang froid, bien sûr j'ai eu un serrement quelque
part en moi mais rien que je n'ai pas contrôlé. Je lui ai posé cette question :
est-ce que je suis encore récupérable? ou si tout est terminé pour moi
(généralisé). Il a aussitôt dit que la bonne nouvelle, justement c'est que tout
paraissait local, que c'était un cancer du côlon ce dont je souffrais et vu la
hauteur où il était situé, mes chances de ne pas porter de sac était à 90 %.
L'important je devais être opéré sans trop attendre. À partir de ce moment nous
avons discuté de cette opération sa durée et les conséquences sur ma vie future,
etc. ...
Nous avons découvert le cancer en moi le premier février 2001 et le 14 février
2001 on m'enlevait ce cancer avec environ 10 pouces de Côlon. Présentement je me
remets de cette opération, avec un peu de temps tout devrait être chose du
passé. Aujourd'hui le 27 février, j'ai encore une boule dans le bas ventre qui
m'enlève le goût de courir et sauter. Je constate déjà une bonne amélioration de
mon état, la douleur est moins vive, les premiers jours quand je posais certains
gestes ou mouvements, j'avais une douleur cuisante à l'intérieur qui est pas mal
disparue maintenant. Ça me permet de mieux dormir et de pouvoir me tourner dans
mon lit plus facilement et surtout moins douloureusement. C'est encourageant,
c'est bon signe, sûrement que d'ici quelques temps cette douleur va disparaître
et je continuerai ma convalescence en douceur.
Je me considère très chanceux, car même si je n'ai pas encore reçu les résultats
des analyses de mon côlon et de mon foie, je m'attends à des nouvelles plutôt
bonnes de ce côté et on verra bien dans le temps. En attendant ça va bien ç’est
ce qui importe.
Les choses qui m'ont beaucoup aidé à vivre ce passage plus difficile à ce que je
suis habitué à vivre habituellement. Tout d'abord j'ai subi quelques petites
opérations auparavant, celle-là est de loin, la plus grosse opération que j'ai
subi de toute ma vie. Jamais on avait enlevé quelque chose d'aussi volumineux
dans mon organisme. J'ai eu le support de celle qui à mes yeux a le plus de
valeur et m'a été le plus important, mon épouse qui m'a gâté. Elle s'est chargée
de me laver les premiers jours, j'ai beaucoup apprécié ce geste, il me rappelait
un geste maternel qui était dans les circonstances capital pour moi, ces petits
soins particuliers me permettaient de mieux me reposer à ce moment-là, car je
dois dire que ces jours-là, je pouvais plus difficilement m'occuper de mon
bien-être physique. Mes trois enfants ont aussi été très présents, même si
l'aîné demeure en Hollande en quelques jours, il était là avec les autres tous
réunis ainsi que mes petits-enfants. Beaucoup d'amies ont fait acte de présence
avec toutes sortes de formes d'encouragement et de compassion.
Comme je suis croyant et pratiquant, je m'étais préparé au pire si je peux
m'exprimer ainsi. Pour moi toujours être prêt est un peu mon emblème, j'avais
demandé à recevoir le sacrement des malades, qui fut fait par le curé de ma
paroisse, il l'a fait le soir de son jour de congé. J'étais sûr que trop
préparer ne pouvait me nuire et que cela ne rendait pas l'opération plus
dangereuse pour cela. Je suis aussi aspirant associé avec la communauté des
Soeurs de L'Assomption de la Sainte-Vierge, des religieuses près de chez moi.
Mes petites soeurs n'ont pas oublié le petit frère hospitalisé et ont prié pas
mal fort. Ce que je peux dire, c'est que le médecin a bien fait son travail. Mon
fils qui est en communauté chez les Frères du Sacré-Coeur m'a fait porter dans
leurs prières. Avec toutes ces prières mon opération ne pouvait être un échec.
Même qu'à mon réveil, comme je sentais mon corps tout chaud et sans aucune
douleur, j'ai cru un instant que l'opération avait été cancellée ou que j'avais
trépassé sans m'en apercevoir tellement je me sentais bien. Ce qui m'a fait le
premier prendre conscience que quelque chose s'était bien passé, c'est dans les
instants qui ont suivi mon réveil, j'ai eu envie d'uriner et j'ai demandé si je
pouvais avoir un urinoir ou quelque chose pour le faire. L'infirmière présente
m'a dit de laisser aller que j'avais une sonde et que tout fonctionnait bien je
n'avais qu'à me relaxer et prendre cela cool, que c'était normal. Moi ma
première impression était que j'allais mouiller mon lit? Quand même à 63 ans et
10 mois ça ne se fait pas vraiment consciemment. Mais après quelques instants,
j'ai réalisé que ce n'était pas le cas. Je pense que les trois premiers jours
ont été les plus ardus, après que j'ai eu commencé à m'alimenter je me suis
senti remonter la pente. 5 jours après mon opération j'ai eu mon congé de
l'hôpital et je suis rentré chez moi et depuis 7 à 8 jours, je reprends des
forces à vue d'oeil. Mon système reprend vie la douleur s'atténue et je commence
à faire un peu plus d'exercices, je crois bien que je suis sur la bonne voie.
Premier mars 2001, je rentre à l'instant de chez mon médecin, je me sens plutôt
abasourdi par la nouvelle que j'ai eu sur les analyses de mon foie, etc. ...
Ç’est pas ce à quoi je m'attendais, je croyais que j'allais pouvoir dire que je
l'avais échappé belle, mais ce n'est pas encore le cas. Je viens d'apprendre que
la maladie s'est répandue pour le moment dans le foie mais tout est possible et
je devrai prendre des traitements de chimio pour tenter de faire fondre les
métastases cancéreux dans mon foie. Je n'ai pas encore paniqué, mais je vole de
surprise en surprise et elles me semblent plus grandes d'une à l'autre. D'ici
deux semaines je dois rencontrer un oncologue pour la suite des traitements de
mon cas. Entre-temps je fais des recherches sur les informations que j'ai, des
métastases ça mange quoi en hiver?
16 mars 2001 aujourd'hui j'ai su, oui! j'ai su le fond de l'histoire. J'étais
atteint d'un cancer des intestins généralisé et j'étais loin de m'en douter.
Aujourd'hui! L'oncologue m'a expliqué l'évolution de ce cancer, quand j'ai eu
mes maux de ventre à m'en déchirer les entrailles, c'était causé par une tumeur
maligne qui s'est développée dans mon côlon et l'obstruait presque totalement
laissant passer très peu les selles sans pour autant que je sois constipé
(selles dures et sèches) c'est ce qui me donnait ces maux de ventre. Mais ce
sont mes intestins qui ont tout contaminé mes organes atteints, tels le foie, ou
tout autres organes où un petit cancer peut se manifester. C'est heureux que
j'aie eu ces maux de ventre, car cela m'a permis de découvrir le ‘’ pot aux
roses ‘’ (cancer). Le médecin m'a présenté quelques solutions tout en
m'avertissant que je ne devais pas m'attendre à une guérison. Tout ce que je
dois espérer de ces traitements de chimio c'est un prolongement de mes jours.
Prolonger mes jours à quel prix? Je n'aime pas les aiguilles tellement, les
examens physiques, enfin tout ce qu'un malade doit subir comme examens de toutes
sortes souvent désagréables. Je me demande encore si en pensant seulement à moi,
je n'aurais pas été tenté de dire on laisse tout tomber et ça durera le temps
que ça durera. Comme on dit, moi j'ai toujours pensé que je n'avais pas la
vocation pour être malade. J'ai été cherché ma motivation, les yeux fermés en me
retournant vers mon épouse qui était là et que je voyais pleurer à la suite de
cette nouvelle que nous venions d'apprendre, a été le choc qui m'a fait prendre
ma décision vite. Pour moi à cause de ma peur de la souffrance que j'anticipais,
j'aurais le goût de dire j'abandonne. Pour elle et aussi mes enfants et
petits-enfants, je me suis dit je n'ai pas le droit de leur faire cela. Je n'ai
pas pris un mois pour y penser, le médecin nous avait laissés seuls tous les
deux pour environ deux minutes pour que nous y pensions. Tout en ayant mentionné
que le temps était important et qu’en acceptant, je hâtais la suite des
événements. J'ai dit oui on y va pour les traitements que vous croyez qui me
conviendraient le mieux mais en même temps j'avais, en bon québécois, la
"chienne" de subir ces dits traitements. Je me suis aussi souvenu qu'un jour à
un de mes enfants qui vivait une grande épreuve et qui n'arrivait pas à
l'accepter, qu'il devait trouver sa motivation dans la peine qu'il causerait aux
autres de son entourage qui l'aiment beaucoup s'il abandonnait. Voilà pourquoi
j'ai dit "Oui" à la chimio malgré mes peurs.
Ce traitement que j'ai choisi commencera jeudi prochain le 22 mars, un mois
avant mon 64e anniversaire de naissance. C'est un traitement qui est donné par
intraveineuse et devrait durer environ 3 heures au total, à raison d'un
traitement toutes les semaines pendant 4 semaines et 2 semaines de relâche ainsi
de suite durant 4 mois. À cela il y a des effets secondaires qui peuvent
survenir, certains que je devrai les endurer, la fatigue anormale, maux de
coeur, sensibilité accrue des os ou membres, système immunitaire affaibli donc
plus de risques d'attraper grippe, etc. ...Plus sensible aux rayons du soleil,
obligation de me protéger avec de la crème solaire même en auto, au vent, etc.
...Tout cela pour dire que les 4 prochains mois et plus seront pas
nécessairement de tout repos, je devrai être sage ou sinon???
J'aurai aussi la liberté de tout arrêter si cela devait être trop pénible pour
moi. J'espère pouvoir recevoir la première série de 4 mois au moins, car après
cela je repasserai des examens pour évaluer et voir si cela m'a été bénéfique.
C'est pour cela, que j'espère pouvoir recevoir la première série au complet,
mais après je ne sais pas, tout dépendra des effets secondaires et des
résultats. Il se pourrait aussi que j'abandonne après un ou deux traitements, si
cela s'avérait trop difficile ou trop souffrant. J'ai rencontré une partie de
l'équipe qui va me traiter et tous m'ont assuré de leur écoute envers mes
doléances, souffrances ou peurs. J'avais hâte de rencontrer le médecin qui va
s'occuper de moi et présentement j'ai hâte de recevoir le premier traitement,
question de voir comment mon système va réagir à cela.
En attendant la vie continue, mon entourage s'habitue tant bien que mal à cette
idée. Moi pour le moment, je me contente de profiter de mes journées qui
s'ajoutent une après l'autre. Comme nous le faisons presque tous les dimanches,
nous nous sommes retrouvés au restaurant après la messe dominicale, avec le
dernier confrère de travail avec lequel j'ai travaillé les cinq dernières
années. En plus des membres de ma famille qui se sont joints à nous, deux de mes
soeurs, un beau-frère, un neveu et sa petite amie. Si ce n'était de savoir ce
que je sais, je ne me sens pas plus malade que je me sentais il y a trois mois.
La seule différence, c'est que je sais et je me dis que le savoir ce n'est pas
cela qui va changer quelque chose. Si ce n'eut été de mon cancer du côlon que
nous avons découvert et qui a été opéré, je ne saurais rien, je vivrais dans
l'ignorance du mal qui m'habitait et m'emporterait sûrement pareil et peut-être
de façon plus brutale. Les traitements que je dois subir ne m'auraient peut-être
pas été donnés ou trop tard pour être bienfaisants pour ma maladie.
Aujourd'hui le 19 mars 2001, c'est la fête à St-Joseph, c'est un anniversaire
spécial pour moi et mon épouse. Il y a 41 ans nous nous rencontrions pour la
première fois. Le 19 mars 1960, commençait cette belle aventure que nous vivons
mon épouse et moi. Je peux dire que depuis ce temps-là, il en est passé de l'eau
sous les ponts. Il y a 41 ans nous nous préparions pour une vie à deux.
Aujourd'hui! Nous devons nous préparer pour une nouvelle vie séparés de corps
mais sûrement pas de coeur. C'est probablement ce passage qui sera le plus
difficile, car je crois que c'est bien humain de ne pas vouloir perdre une vie
bien remplie comme nous vivons depuis 41 ans. Il m'est sûrement plus facile d'en
parler présentement avec encore pas mal de temps, lorsque la fin sera plus
proche, j'imagine que ça deviendra plus pénible un peu comme quand nous quittons
notre fils, son épouse et notre petit-fils qui vivent en Hollande, car nous
savons que nous serons plusieurs mois sans leurs présences, surtout notre
petit-fils qui nous séduit toujours par ce qu'il nous apporte et son
comportement avec nous. Les mots pour exprimer ce que je peux ressentir face à
cela ne sont pas suffisants, mais face à mon impuissance à changer cela, je
préfère accepter cela et aider mes proches à en faire autant. Me révolter ne
ferait que me faire perdre du beau et bon temps, en plus de gaspiller mes
énergies. Donc je préfère ne pas m'arrêter à cela, j'aurai sûrement bien le
temps de le faire. Sur cela je n'ai pas de contrôle, c'est pourquoi je préfère
m'en remettre à la volonté de mon créateur, je suis sûr qu'il sait ce qui est
bon pour moi. Les prières que je demande sont surtout pour que je trouve cette
force pour accepter tout cela, aussi que mon épouse et mes enfants trouvent eux
aussi cette force. De cette façon comme mes jours sont comptés, nous aurons
mieux l'occasion de mieux en profiter et de moins en perdre inutilement.
Aujourd'hui! J'ai eu aussi l'occasion de jaser avec un de mes voisins qui lui
aussi a été opéré pour un cancer, il y a quelques mois. Lui il a toutes les
raisons de croire à une rémission et même plus si c'est permis de le croire, car
il n'a pas eu besoin de traitement de chimio ou de radio, etc. ... Donc pour lui
c'est bon. Nous avons aussi parlé de moi bien sûr et je lui ai fait valoir ma
façon d'envisager la situation. Je crois qu'il est bien d'accord avec moi, car
comme moi refuser d'accepter la réalité, ça serait gaspiller de la belle énergie
qui peut être employée à rendre les jours qu'il me reste plus profitables et
plus agréables pour moi et les miens. Nous sommes aussi bien d'accord que moi,
je suis peut-être limité mais je le sais. Combien de gens de mon âge et même
plus jeunes vont partir sans le savoir, soit par accident ou subitement sans
aucun avertissement? Je n'ai qu'à penser au nombre de mes ex-confrères qui sont
décédés soit au travail ou chez eux brutalement sans avoir le temps de dire quoi
que ce soit. Face à cela je me dis chanceux, car moi je pense bien avoir le
temps de dire au revoir à tous ceux que j'aime et à tous ceux qui m'entourent.
Je crois que pour faire tout cela, je dois bien me mettre dans la tête que je
n'ai pas le choix de faire autrement et que ce serait néfaste pour moi et les
miens si j'essayais de me révolter face à cela. Je viens de m'engager dans le
dernier droit de ma vie et c'est à sens unique, donc une seule chose à faire, en
tirer le plus possible et pour cela je ne dois pas tenter de faire marche
arrière. Toujours de l'avant jamais plus de l'arrière, c'est une parole que j'ai
déjà entendue au cours de ma vie et c'est très vrai, dans mon cas c'est très
bien ainsi. Même si je suis dans le dernier droit il peut être assez long, je ne
connais pas sa longueur et de toute façon je la connaîtrai bien assez vite.
Cet après-midi, j'ai assisté à une réunion des associées des Soeurs de
L'Assomption et encore là j'ai donné la même image de moi et de mon acceptation.
Dire que je serai toujours capable de le faire, ce serait cracher en l'air comme
dit si bien l'expression. C'est comme cela aujourd'hui et je ne cherche pas à
savoir si ce sera comme cela demain, etc. ... Je vis aujourd'hui le plus
sereinement possible et j'espère être capable de le faire demain. Je pense que
chaque jour subit sa peine et je ne veux pas savoir qu'elle sera la peine de
demain, je le saurai bien assez vite. Je profite de beaucoup de compassion de la
part de tous ceux qui me côtoient et cela me suffit pour aujourd'hui. Je tente
surtout d'aider mon épouse à accepter elle aussi, puisqu'elle aussi ne peut rien
y faire. Je crois que c'est elle qui a le plus à accepter, c'est elle aussi qui
a besoin le plus de courage car après, elle devra vivre et réorganiser sa vie.
J'ai pas besoin de vous dire que nous en discutons beaucoup ensemble. Moi plus
de problèmes quand je n'y serai plus mais elle, elle les aura tous à affronter.
Ces derniers jours, je me suis préparé mentalement et physiquement à aller
recevoir mon premier traitement de chimio. Je suis un peu nerveux, je crois que
c'est bien normal, je ne sais pas ce qui m'attend exactement et comment mon
corps va réagir à ce traitement. J'ai hâte de le savoir tout en étant un peu
inquiet, j'espère que tout ira bien, que je n'aurai pas trop d'effets
secondaires.
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Je suis né le 22 avril 1937, à Baie-du-Febvre. Mon nom est Jean-Louis et j'ai
vécu toute mon enfance sur la ferme familiale de mes parents. C'était une ferme
du bas du rang du Pays-Brûlé, à environ quatre milles et demi du village. Nous
étions une famille de neuf enfants : cinq filles et quatre garçons. Nous
demeurions à environ deux cent cinquante pieds, de l'école.
C'est là que j'ai fait mon cours primaire. Pour le secondaire, je n'en ai pas
fait, j'ai travaillé avec mon père sur la ferme. Ma mère était une enseignante.
Elle a enseigné quelques années avant de se marier. Elle est née sur une ferme à
St-Bonaventure, près de Drummondville. Mon grand-père paternel est décédé quand
j'avais environ neuf ans. Je n'ai pas connu ma grand-mère paternelle. Par
contre, j'ai connu mes deux grands-parents maternels.
Nous étions une famille bien ordinaire, dans les années 1945. Mon enfance a été
assez calme, je crois que j'étais plutôt tranquille et obéissant. Les revenus
familiaux étaient assez modestes. Nous vivions surtout des fruits de la ferme.
Beaucoup de produits y étaient récoltés. Mes parents faisaient beaucoup de
conserves pour nourrir la petite famille qui grandissait de un, presque tous les
ans. Les légumes venaient du jardin. La viande était celle des animaux que nous
élevions : bovins, porcs, volailles, etc. J'étais le deuxième enfant, j'avais
une sœur aînée. Mon enfance se passa sans histoire. J'allais à l'école près de
chez nous. Je travaillais avec mes parents surtout avec mon père, dans les
moments de loisirs (entre les heures de classe). Je n'étais pas le seul dans
cette situation car c'était la mode dans le temps. Les filles travaillaient avec
la mère et, les garçons avec le père, malgré que presque la majorité des filles
travaillaient avec les deux mais rarement les garçons. Au début, je faisais des
petits travaux en respectant mes capacités. Plus je grandissais, plus les
travaux devenaient importants. Comme nous vivions à la ferme, il y avait des
travaux qui étaient journaliers et même deux fois par jour. Les soins des
animaux occupaient beaucoup de temps et moi, ce que je trouvais le plus
emmerdant, c'était la traite des vaches qui se faisait à la main deux fois par
jour. Nous ne possédions pas de trayeuses mécaniques comme aujourd'hui. Cela
demandait la participation de tous. Les plus jeunes comme les plus vieux
trayaient les vaches à la main. Nous en avions tout près d'une vingtaine donc
plus nous étions pour traire mieux c'était. Notre emploi du temps était à peu
près ceci : après la traite du matin, c'était le déjeuner, la toilette, puis,
nous mettions des vêtements propres et on partait pour l'école. Comme nous
étions près de l'école, nous revenions dîner à la maison. Ensuite, nous
retournions pour l'après-midi et après le retour, en fin d'après-midi, c'était
les devoirs. S'il restait un peu de temps, on pouvait jouer avant la traite et
la besogne du soir. Après cela, c'était le souper, les leçons et le coucher. La
télévision n'existait pas encore. Quand elle est arrivée, comme nous n'étions
pas riches, nous n'avions pas la télévision. Les dernières années de mon
primaire, j'allais souvent à l'école l'avant-midi et l'après-midi j'aidais mon
père durant certaines périodes de l'année. Par exemple, en hiver, nous allions
couper le bois de chauffage qui servait à chauffer la maison. Au printemps,
c'était les semences et à l'automne, c'était les récoltes qui se faisaient après
la rentrée des classes au début de septembre.
À seize ans, j'ai laissé l'école, pour travailler avec mon père àplein temps.
J'ai travaillé deux ans et demi environ avec mon père. Comme mon frère cadet
avait lui aussi terminé ses études, il a pris ma place sur la ferme avec mon
père. C'est à partir de ce temps-là, que je commençai à travailler à
l'extérieur. Au début, ça devait être temporaire, c'était pour aider à la vie
familiale et avec le temps, le temporaire est devenu permanent.
À
l'âge de vingt-deux ans et onze mois, j'ai fait la rencontre de celle, qui est
devenue mon épouse, Madeleine. Il y a déjà plusieurs années de cela, c'était en
mille neuf cent soixante, au début de ma vie active. J'étais un gars plutôt
ponctuel, je conduisais un camion depuis environ trois ans déjà, j'étais affecté
à une route régulière, donc il y avait des endroits ou forcément je passais tous
les jours.
Moi pour mon travail, je passais là tous les matins, elle aussi
faisait le même bout de chemin, pour aller prendre son autobus. Elle faisait ce
trajet à pied, c'est là, je crois bien que sans le savoir j'ai eu le coup de
foudre pour elle. Un samedi du mois de février 1960, comme à l'habitude j'allais
chez mon patron prendre ma paye de la semaine, au moment où j'ai entrouvert la
porte à mon départ, c'est vraiment là que j'ai été frappé en plein coeur, je
suis resté figé dans la porte, en l'apercevant pendant quelques instants, assez
pour que l'épouse de mon patron s'en aperçoive et ait le temps de venir voir ce
qui se passait. J'ai eu droit à de petites taquineries et je crois que c'est là,
que j'ai eu discrètement des renseignements précieux qu'il me manquait, si
j'avais voulu savoir, j'aurais eu à ce moment-là tous les renseignements si
j'avais demandé. Mais quelque chose m'en empêchait, ma fierté et j`étais trop
gêné pour me dévoiler comme ça. Je l'avais découverte et je comptais bien
arriver jusqu'à elle sans aide et subtilement à l'insu de tous. Je peux vous
dire qu'elle était pas mal à mon goût, comme on dit elle m'était tombée dans
l'œil. C'était un bel après-midi de février le soleil et la neige lui servaient
de décors. Moi de chez mon patron qui habitait un 2e étage et elle qui
descendait la côte du village, nous étions à environ 75 à 100 pieds l'un de
l'autre, une chance que je n'étais pas petit oiseau, je crois que j'aurais été
me poser pas très loin d'elle pour mieux la voir. J'ai de la difficulté à
décrire ce que j'ai ressenti à ce moment-là, mais c'était quelque chose que je
n'avais jamais ressenti auparavant. Croyez-moi j'avais l'œil du chasseur, comme
dans mes projets, la vie de couple, la vie familiale était ce que je voulais,
donc je recherchais une femme dans le but d'en faire mon épouse, j'étais assez
sérieux dans mon comportement et mes ambitions. Elle arrivait juste au bon
moment. Elle était professeur et enseignait dans une localité voisine St-Gérard
de Magella je crois. Ce qui était le plus difficile pour moi, c'était que je ne
savais rien d'elle, tout ce que je savais, c'était ce que je voyais, j'avais un
petit problème pour aller plus loin. Fallait que je me débrouille. Je voulais
faire cela mine de rien. Je ne voulais pas que l'on s'aperçoive de mon intérêt
pour elle, j'avais peur de me la faire piquer ou encore qu'elle soit déjà prise.
Donc??? Je faisais toutes mes recherches discrètement, car je n'aurais pas aimé
être inscrit comme un soupirant sur sa liste de ceux qu'elle a refusés. Je pense
bien encore aujourd'hui que j'étais vraiment chasseur et elle la proie
convoitée. Je ne savais rien d'elle, je ne savais pas si elle était libre et si
elle était intéressée par un gars comme moi. Comme je ne voulais pas attirer
l'attention, j'ai surtout tendu bien grandes mes oreilles, pour recueillir des
indices à son sujet, qui m'ont servi pour arriver à mes fins. Je l'ai découverte
à peu près vers la fin de l'année mille neuf cent cinquante-neuf et j'ai dû
patienter environ trois mois au total pour en savoir assez pour passer à
l'action.
Quand j'ai eu en ma possession, assez de renseignements sur elle, savoir où elle
demeurait, le nom de son père, etc, ... c'est là que tout a commencé, j'ai mis
en place une stratégie, pour organiser ma première rencontre avec elle. J'étais
très nerveux, le jour où j'ai décidé de faire le premier pas, téléphoner pour
prendre mon premier rendez-vous, quelque chose me disait que le temps pressait,
que je risquais de voir l'oiseau s'envoler, ce qui m'aurait beaucoup peiné.
J'avais un avantage sur elle, moi je la connaissais déjà de vue, tandis qu'elle
ne me connaissait pas du tout. Ça semblait un avantage que je croyais, mais cela
aurait pu m'être néfaste, car pour elle, c'était accepter de rencontrer,
quelqu'un même si elle en ignorait l'existence. J'ai eu quelques moments
d'hésitation, comme on dit "la patate se débattait", ce qui me faisait peur,
c'était d'essuyer un refus de sa part. Je craignais la liste des soupirants
rejetés, sur laquelle je ne voulais pas figurer. Je ne savais rien d'elle, sa
vie, si elle avait quelqu'un, etc. Cela me rendait très inquiet, un refus
m'aurait sûrement été très pénible car j'étais déjà accroché. Comme j'avais mis
beaucoup d'énergie, j'attendais beaucoup de cette rencontre. Je pense encore
aujourd'hui, que je me préparais à vivre, la plus importante étape de ma vie. Je
ne saurai jamais, ce qu'aurait pu avoir comme conséquence, un "non" de sa part,
car ce que j'ai eu c'est un OUI. J'étais dans une boîte téléphonique, j'avais
pris soin d'attendre d'être seul, qu'il n'y ait personne d'assez près pour
entendre la conversation. Quand j'ai raccroché le téléphone, j'ai cru un
instant, perdre mes jambes, j'étais vraiment heureux, c'était très important
pour moi et ça commençait bien. C'était le commencement et déjà je venais de
commettre une bourde. Comme au téléphone c'était sa mère qui m'a répondu, tout
bonnement elle a demandé, de la part de qui et j'ai aussitôt répondu que cela
n'avait pas d'importance, je voulais parler à Mademoiselle sa fille. Ouf!
aujourd'hui quand j'y repense cela aurait pu être la fin de ce début tant
espéré. C'est que plus tard que j'ai su que je l'avais échappé belle, j'ai été
chanceux que la future belle-mère ait été de bonne humeur et aussi que quelqu'un
devait appeler et qu'elle avait imaginé que j'étais ce quelqu'un, qui appelait
pour je ne sais quoi. Ce n'est que plusieurs mois après quand nous nous sommes
mieux connus qu'elle m'en a fait la remarque. Je peux dire que je ne sais pas si
c'est à cause de cela mais j'ai eu une belle-mère en or, le beau-père aussi. Ils
ont vite pris auprès de moi la place de deuxièmes parents et je n'hésitais pas à
me confier à eux quand j'en sentais le besoin.
La chance m'a souri, et cette rencontre mémorable a eu lieu le jour de la fête à
St-Joseph, je suis sûr qu'il était avec moi ce jour-là, toute ma vie je ne l'ai
pas oublié. Comme St-Joseph, j'ai toujours voulu être l'époux parfait ou du
moins le plus possible! Je venais de remporter une première manche, il
s'agissait pour moi, de ne pas faire d'erreurs par la suite, car je savais que
ces liens, étaient très fragiles, une erreur et tout pouvait finir vite. J'avais
peur et j'étais très nerveux, je crois que le coeur m'avait rapetissé de moitié
en tout cas le lendemain, quand je me suis présenté chez elle à l'heure fixée,
pour mon premier rendez-vous, je n'étais pas gros, "J'étais pas gros dans mes
souliers".
Quelle rencontre!! je me revois encore le grain plutôt serré, j'avais peur de
dire des conneries, faire des choses pas correctes. Ce qui mettait encore plus
de pression, c'est qu'à ce moment-là, je vivais que pour la réussite; cette
rencontre, en autant que je me souvienne, c'était la rencontre de ma vie, ma vie
se serait écroulée si j'avais manqué mon coup. C'est comme si tout d'un coup
toutes les autres femmes, avaient disparu de la planète. Je me devais de réussir
à la séduire car c'était elle que je voulais. Il était clair en mon esprit
c'était elle ou rien du tout. Je suis sûr que St-Joseph y était pour quelque
chose. Elle m'a bien accepté, tout ce qui me manquait je le voyais en elle, moi
j'étais gêné, elle pas du tout, moi pas très parlant, elle avait beaucoup
d'entregent, elle semblait très à l'aise, moi??? plutôt petit dans mes souliers.
Pour faire une histoire courte, l'après-midi s'est passé très bien, mais comme
mon projet était pas seulement pour un après-midi, je n'osais pas crier victoire
trop vite, car je savais que le vent qui semblait bon, pouvait tourner vite. Il
me fallait prendre un autre rendez-vous, si je voulais que ça continue, ce que
je fis et elle a accepté gentiment. Ce dimanche-là, le dix-neuf mars mille neuf
cent soixante, je ne l'ai jamais oublié et cette année en l'an deux mille ça va
faire quarante ans de cela. P.S. : je vous raconte un petit incident qui aurait
bien pu tout faire foirer. Remarquez que moi je ne me souviens pas de cela car
ce n'est que plus tard au cours de nos fréquentations qu'elle me l'a confié.
Nous étions allés voir un film au cinéma, paraît-il que j'ai gardé mon chapeau
durant la projection; dans le temps ç’était assez grave ou du moins assez pour
qu'elle se pose des questions, au sujet de nos fréquentations. Il me semble que
je l'ai échappé belle, je peux dire merci à sa maman qui l'a encouragée à me
donner une chance et à faire preuve de tolérance, lui faisant remarquer que
j'avais une bonne réputation dans la paroisse, sûrement j'en valais la peine,
etc. ... Ouf! je venais de l'échapper belle. Je pense qu'après cela, j'ai eu une
conduite qui l'a sûrement rassurée, puisque cela a toujours continué.
À
la suite de trois ans et demi de fréquentations, je la prenais pour épouse, ça
dure depuis ce temps-là, trente-six ans, le vingt-quatre août mille neuf cent
quatre-vingt-dix-neuf. Nous avons eu trois enfants, deux garçons et une fille,
qui sont notre plus grande raison de vivre. Nous sommes aussi les grands-parents
d'un petit-fils et d'une petite-fille.
Madeleine Bergeron, l'épouse de l'auteur, se fera un plaisir
de lire et de répondre personnellement à vos courriels.
Adresse de correspondance électronique :
madeleine3@cgocable.ca
Site Internet original tenu par l'auteur :
http://iquebec.ifrance.com/autobiographie/
Lettre d'appui de l'auteur à la fondation
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Bonjour,
Bonjour, je trouve l'idée
très intéressante. Ça fait
assez longtemps que j'y
pense et je trouve que c'est
une belle opportunité pour
des personne qui ont des
choses à dire (partager).
Moi, comme le temps commence
à me presser, je ne sais pas
si je l'aurai pour aller
jusqu'au bout. Comme je suis
cancéreux, avec une
espérance de vie de
peut-être une douzaine de
mois ? Le défit toutefois
m'intéresse. Mais je n'ai
aucune expérience en ce
domaine, je pense qu'un peu
d'aide me soit nécessaire.
Bonne chance à votre projet
même si je ne réussi pas à
en faire partie.
Jean-Louis Bergeron, Drummondville, Québec.
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