Les livres de Pierre Crépeau
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COUVERTURES
Cent contes du Rwanda, Contes - Histoires, Pierre
Crépeau,
Fondation littéraire Fleur de Lys |
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PRÉSENTATION
Cent contes du Rwanda, Contes - Histoires, Pierre
Crépeau,
Fondation littéraire Fleur de Lys
Anthropologue spécialisé dans les systèmes de
représentation et dans les arts et traditions
populaires, Pierre Crépeau a séjourné au Rwanda de
1962 à 1969, principalement à titre de vice-recteur
de l’Université nationale du Rwanda, et de 1972 à
1974 uniquement comme chercheur. Fort d’une longue
expérience de terrain et d’une connaissance de
première main du Rwanda, de son histoire, de ses
institutions, de sa langue et de sa culture,
l’auteur nous livre une adaptation française d’un
choix de contes du Rwanda dans une langue souple et
vivante qui a su conserver la saveur exotique de ces
récits.
Marqués d’un sceau culturel spécifique, ces 100
contes du Rwanda n’en représentent pas moins, à leur
manière, la sagesse des nations. Les vérités qu’ils
énoncent, les vices qu’ils réprouvent et les
comportements qu’ils proposent sont ceux de tous les
hommes de tous les temps. On y loue le courage, la
prudence et la fidélité. On y fustige la jalousie,
la bêtise et la trahison. On y recommande la
discrétion, la docilité envers le sage, l’entraide
et l’assistance au faible. Récits tantôt purement
imaginaires, tantôt rudement réalistes, ils
étonnent, émerveillent et amusent. Ces récits
enchanteront les petits et fascineront les grandes
personnes en les conduisant aimablement à la
rencontre de l’Autre. Le lecteur rwandais s’y
retrouvera, le lecteur francophone s’y reconnaîtra.
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EXTRAIT
Cent contes du Rwanda, Contes - Histoires, Pierre
Crépeau,
Fondation littéraire Fleur de Lys
Introduction
Quand la parole se perd le conte la
retrouve
Le voyageur, qu’il soit touriste ou journaliste, colon ou
missionnaire, agent commercial ou politique, à son arrivée dans
un pays étranger, a souvent tendance à se montrer arrogant et
impertinent. Quelques jours passés dans les bars de la capitale
ou un dimanche à la piscine, selon le titre d’un récent roman
d’un journaliste québécois (Gil Courtemanche, Un Dimanche à la
piscine à Kigali, Les Éditions du Boréal, Montréal 2000),
assurent la compétence et le droit de pontifier au sujet d’un
pays que l’on feint de connaître comme le fond de sa poche.
Cette insolence culturelle découle de l’orgueil de la richesse
et de la puissance. L’arrogance est fille de l’or et de l’épée.
Elle conduit à la volonté de faire de sa propre culture la
culture universelle, l’aune de toute humanité.
Si, par contre, mu par une empathie naturelle, le voyageur
prolonge son séjour et se donne le temps de se mettre à l’écoute
du peuple qu’il visite, sa présence se fera plus discrète, plus
modeste, plus respectueuse des gens qu’il côtoie. Il commencera
alors à se poser des questions sur sa propre culture, ses
propres usages, ses propres valeurs. Il n’ira pas jusqu’à renier
sa propre culture, mais n’osera plus prétendre, comme le
colonisateur du XIXe siècle, que la Providence l’a
investi d’une mission civilisatrice universelle. Certains
croient que le nivellement des cultures conduira l’humanité à
l’apogée de la civilisation. Je ne suis pas sûr que troquer son
plat de haricots ou son plat de riz pour le Big Mac puisse
assurer aux générations montantes une meilleure humanité. Si
l’on considérait plutôt l’intérêt et la richesse que représente
la diversité, peut-être serait-on mieux en mesure d’accepter
l’autre pour ce qu’il est, tel qu’il est, sans vouloir le
changer, tout en restant soi-même, tel que l’on est, refusant de
croire qu’on y gagnerait à se blanchir, ou à se négrifier, ou à
se brider les yeux. Là où il y de l’humain, il y a de la culture
et toutes les cultures sont éclairantes. Il y a de la lumière
partout. Allume une seule petite bougie, elle éclairera toute la
pièce. La plus petite parole, d’où qu’elle vienne, même celle
qu’on n’est pas habitué d’entendre, contient assez de
connaissance et de sagesse pour éclairer toute la maison.
Dès mon jeune âge, j’ai voulu aller voir ce qu’on faisait et
entendre ce qu’on disait ailleurs et cherché à découvrir ce
qu’on avait fait et ce qu’on avait dit avant moi, même longtemps
avant moi. Cette curiosité de l’ailleurs, de l’avant-moi, de
l’autrement, ne m’a jamais laissé depuis. Où que je sois, je
cherche toujours à saisir la différence, à comprendre l’inouï, à
percer l’inconnu. Appelé à participer à la fondation de
l’Université Nationale du Rwanda dans les années 60, je n’ai pas
voulu restreindre mon action aux charges administratives qui
m’étaient confiées. Je suis d’abord allé à l’école durant un an
où j’ai appris la langue rwandaise; j’ai lu à peu près tout ce
qui se publiait sur son histoire et ses institutions; j’ai
beaucoup questionné missionnaires, colons et chercheurs qui se
trouvaient dans le pays depuis plusieurs années; j’ai surtout
regardé les gestes et écouté les paroles des Rwandais, du geste
le plus humble à la parole la plus profonde.
Le Rwanda est un pays d’une relative pauvreté au plan des arts
plastiques. Point de sculpture comparable aux fabuleuses
traditions de l’Afrique occidentale; point de peinture aux
spectaculaires chatoiements des peintres congolais. Mais au plan
de la parole, c’est le foisonnement, la luxuriance tropicale.
Maître du verbe, le Rwandais s’est forgé une langue d’une
richesse inouïe, unique dans l’univers des langues bantoues. Il
s’est doté d’une littérature orale qui n’a rien à envier aux
littératures écrites les plus sophistiquées. Des genres dits
mineurs, devinettes, proverbes, contes, aux grands poèmes
guerriers, pastoraux et dynastiques, en passant par les mythes,
les légendes et les grands récits historiques, il a traité de
tous les aspects de la vie coutumière dans un style qui lui est
propre où l’on retrouve la fantaisie et l’inventivité des pays
de lumière.
Lorsque je pris ma retraite en 1991, j’entrepris de traduire et
d’adapter en français le recueil des contes de Mgr Bigirumwami,
ce grand évêque rwandais, qui n’a jamais cessé de se tenir à
l’écoute de son peuple et de ses traditions. Trois ans plus
tard, je proposai ce travail à plusieurs éditeurs qui
paniquèrent devant l’ampleur du projet dont la rentabilité
économique était loin d’être assurée. En bout de ligne, les
Éditions David acceptèrent de publier, en l’an 2000, un
florilège de 65 récits sous le titre Paroles du Soir. Le reste
fut relégué au fond d’un tiroir sans espoir d’en livrer
davantage au public. Puis je fus mis au courant du projet de
publication en ligne de la Fondation littéraire Fleur de Lys où
l’on peut déposer un manuscrit et ceux qui s’intéressent à
l’œuvre peuvent en commander une lecture sur écran ou sur papier
moyennant une contribution financière. Ainsi, grâce à la
Fondation littéraire Fleur de Lys, ces 100 nouveaux contes
rwandais seront conservés pour les générations futures et seront
accessibles à un public élargi.
Ces 100 contes du Rwanda se regroupent en trois livres: les
contes d'animaux, les contes sociaux et les contes merveilleux.
Récit parfois purement imaginaire, parfois rudement réaliste, le
conte rwandais étonne, émerveille et amuse. La parole du conteur
métamorphose le monde: les hommes deviennent agiles, rapides et
forts comme les bêtes; les bêtes parlent, pensent et rusent
comme les hommes. Le conte juge aussi: il louange, condamne et
ricane. L’homme y est mis à nu, dans toute sa beauté, dans toute
sa laideur aussi. Et si le conte rwandais porte la marque d’un
sceau culturel spécifique, il n’en représente pas moins, à sa
manière, la sagesse des nations. Les vérités qu’il énonce, les
délits qu’il condamne, les comportements qu’il propose sont ceux
de tous les hommes de tous les temps. On y loue le courage, la
prudence et la fidélité. On y fustige la jalousie, la bêtise et
la trahison. On y recommande la discrétion, la docilité envers
le sage, l’entraide et l’assistance au faible. Quelques traits
spécifiques à la culture rwandaise conservent à ces contes leur
caractère exotique. La vengeance est nécessaire, mais elle doit
laisser un peu de place au pardon. La justice, souvent
expéditive, n’est pas toujours exempte de vengeance. Si un homme
peut épouser plusieurs femmes, une femme ne peut avoir plusieurs
maris. La polygamie semble toutefois se limiter aux mieux
nantis. Le rapt d’une jeune fille se présente comme un moyen
légitime de forcer les épousailles. La marâtre et le traître
sont perçus comme particulièrement odieux. Dans les contes
merveilleux surtout, le monde des esprits tient une place
prépondérante. La plupart du temps, un drame trouve sa
résolution par une sorte de Deus ex machina. Les
métamorphoses sont monnaie courante. La rivière constitue
parfois une sorte de passage interdit qu’on ne peut franchir
sans un recours à un pouvoir magique.
Toute traduction est à la fois une science et un art. À la
rigueur du linguiste, il faut joindre la liberté créatrice du
poète. L’intérêt du présent recueil est d’élargir l’expérience
particulière de la culture rwandaise aux dimensions d’une
expérience plus générale et de la rendre, par le fait même,
accessible à des gens de culture française. Il s’agit de
comprendre et de sentir en français des formes et des contenus
culturels rwandais avec leurs caractéristiques originelles. J’ai
d’abord fait de tous ces contes une traduction littérale tout en
conservant, dans la mesure du possible leur ambiance
particulière et leur climat exotique. Puis, durant de longs
mois, je me suis imprégné de leur atmosphère, de leur
originalité, de leur beauté, de leur douceur, de leur violence
aussi. J’en ai longuement admiré l’imagination prodigieuse, la
délicatesse des sentiments, l’ironie subtile, l’humour noir
(sans jeu de mots) et l’exquise sensibilité. J’ai rêvé aux
exploits de Sans-Peur, ce héros gargantuesque, aux fourberies de
la foudre, aux ruses du lièvre, à la grenouille matoise, au
voleur téméraire, au pacifique obligé d’aller en guerre, à la
jalousie des rivales et des marâtres, à la jolie fiancée
habitant une calebasse, au roseau qui chante, au soleil et à la
nuit qui se disputent la reconnaissance et l’amour des hommes.
J’ai aussi fait des songes terribles de violence, de justice
expéditive et de vengeances sanglantes. Et puis, un jour, j’ai
tout récrit, comme si j’inventais moi-même ces contes. J’avais
allumé ma lampe à la lampe rwandaise et cette flamme était
devenue mienne, puisée à la source commune de toute lumière
humaine. Le lecteur francophone s’y retrouvera et le lecteur
rwandais s’y reconnaîtra. Dans l'adaptation des chants, j’ai
visé non pas tant à reproduire qu'à évoquer des rythmes, des
assonances, des refrains, des incantations et parfois même de
simples jeux verbaux. Malgré toutes les libertés que je me suis
permises, une lectrice rwandaise m’a certifié que, en lisant ces
chants français, elle entendait la voix de sa mère qui les lui
avait chantés dans son enfance en kinyarwanda, sa langue
maternelle.
Depuis l’hécatombe de1994, les Rwandais ne se voisinent plus,
comme jadis, le soir auprès du feu, en pompant au chalumeau la
bière de l’amitié. Ils ne chantent plus dans leurs contes un
destin bénéfique. Ils se terrent désormais dans leur honte, leur
peur et leur rancune. Certains ruminent de terrifiantes
vengeances. Les familles ont tant de morts à pleurer et les
cicatrices des survivants sont si profondes que la
réconciliation tardera encore longtemps. Assez longtemps
peut-être pour qu’on oublie ces jolis récits. Car dire des
contes, ça n’assouvit pas les vengeances. Ce recueil aura
peut-être le mérite de sauvegarder dans notre patrimoine
universel une mince parcelle de l’héritage culturel du peuple
rwandais. On y retrouvera le charme bucolique des mille
collines, charme qui m’a séduit au point de me faire oublier
parfois le fragile équilibre de ce petit Éden d’Afrique
centrale. J’ose espérer qu’il aidera, à sa manière, à la
réconciliation nationale rwandaise. Comme le dit si bien
Montaigne, « Nous ne sommes hommes et ne nous tenons les uns aux
autres que par la parole ». Quand la parole se perd, le conte la
retrouve.
Livre I
Contes d’animaux
Le chat sauvage ne se souvient pas
de l’endroit où il a volé une poule.
1. La complainte d'Antilope
Un jour, un homme appelé Tourment trouve un chien errant. Il
l'amène à la maison, le domestique, en fait son fidèle compagnon
et lui donne le nom d'Antilope.
Or, sa femme se ronge d'envie.
− J'ai vu, dit-elle, non loin d'ici, un joli petit chiot. Viens
avec moi, allons le chercher tout de suite.
De retour à la maison, la femme dit à son mari:
− Tu as donné à ton chien le nom d'Antilope; au mien, je donne
le nom de Chacal.
Le temps vient pour Tourment d'aller prendre du service à la
cour du roi. Avant de partir, il recommande à sa femme de
nourrir les chiens en commençant toujours par Antilope.
− Sinon, dit-il, Antilope refusera de manger.
Le mari parti, la femme ignore ses recommandations et sert
Chacal en premier lieu. Antilope refuse de manger. Mais la femme
persiste à nourrir Chacal en premier. Antilope s'entête et
refuse toute nourriture.
Se sentant mourir de faim, Antilope décide d’aller se plaindre à
son maître. Chemin faisant, il aperçoit, dans la cour d'une
maison, des enfants qui mangent de la viande. Il s'approche et
essaie d’en saisir un morceau, mais les enfants le chassent à
coups de bâton. Il s'éloigne un peu et entonne une complainte:
Chacal mange à ma place
Et moi, je meurs de faim.
Je sens déjà la mort
là, dans mon ventre.
Je veux vivre!
Je vais chez le roi,
trouver mon père,
mon père, Tourment,
lui dire toute ma peine.
Après avoir ainsi chanté son chagrin, Antilope poursuit sa
route. Il passe près de cultivateurs en train de labourer leurs
champs. Flairant leurs provisions, il découvre de la viande, en
saisit un morceau et se sauve. Les laboureurs se fâchent.
Antilope leur chante sa complainte:
Chacal mange à ma place
Et moi, je meurs de faim.
Je sens déjà la mort
là, dans mon ventre.
Je veux vivre!
Je vais chez le roi,
trouver mon père,
mon père, Tourment,
lui dire toute ma peine.
Enfin parvenu à la cour du roi, Antilope voit des enfants
occupés à se gaver de viande. Il leur en vole un morceau et le
dévore. Les enfants le chassent à coups de pierres. Antilope
s'éloigne un peu et reprend sa complainte:
Chacal mange à ma place
Et moi, je meurs de faim.
Je sens déjà la mort
là, dans mon ventre.
Je veux vivre!
Je vais chez le roi,
trouver mon père,
mon père, Tourment,
lui dire toute ma peine.
Antilope retrouve enfin son maître. Il court vers lui, lui met
les pattes sur les épaules et lui lèche la figure. Tourment
devine que quelque chose ne va pas chez lui. Il dit au roi:
− Sire, voici Antilope, mon chien, que j'avais confié à ma
femme. Il est venu me trouver ici. Quelque chose ne va pas chez
moi.
Le roi ordonne d'abattre un mouton et de donner à manger à
Antilope.
Tourment prend ensuite congé du roi. Au moment de partir, le roi
lui dit:
− Va derrière la maison, tu y trouveras un groupe de jeunes
filles. Choisis celle qui te plaît et emmène-la avec toi, je te
la donne pour épouse. Va aussi dans le clos, choisis-toi un
taureau et amène-le.
Tourment rentre donc chez lui avec son chien Antilope, en
compagnie d'une belle jeune fille et d'un magnifique taureau
reçus en cadeau du roi.
Avant même d'entrer dans la maison, il dit à sa femme:
− Je te chasse. Prends ton bâton et tout ce qui t'appartient et
fous le camp, toi et ton chien Chacal. Je ne veux plus jamais
vous revoir ici.
La femme retourne chez ses parents avec son chien.
Tourment a épousé la fille qu'il a reçue du roi. Ils eurent de
nombreux enfants et vivent dans la prospérité et le bonheur.
Ce n'est pas moi qui m'arrête, c'est le conte qui s'achève.
2. L'aïeule des hyènes
Un pauvre paysan menait paître son unique mouton. Chemin faisant, il
rencontre l'aïeule des hyènes qui lui dit:
− Salut, paysan!
− Salut, hideuse! répond le paysan.
− Ton mouton, où passe-t-il la nuit?
− Mon mouton passe la nuit derrière ma maison.
− Ce truc que tu portes, qu'est-ce que c'est?
− C'est une massue.
− À quoi ça sert une massue?
− À frapper le voleur qui s'introduit chez moi la nuit.
− Et ça, qu'est-ce que c'est?
− C'est une lance.
− À quoi ça sert une lance?
− À transpercer le voleur qui s'introduit chez moi la nuit.
− Mouais! fait l'aïeule en s'éloignant d'un pas incertain.
À la tombée de la nuit, le paysan ramène son mouton et l'attache à
son pieu derrière la maison. S'étant assuré que la barrière est bien
fermée, il va s'asseoir au coin du feu, sa lance et sa massue à
portée de la main, et reprend ses rêves d'innombrables troupeaux de
moutons bien gras et bien forts.
Or pendant ce temps, l'aïeule des hyènes, de retour parmi les siens,
les excite à la chasse:
− Je connais, leur dit-elle, un endroit où il nous sera facile de
voler un mouton. Venez! Ne tardons plus!
Fébrile, la troupe se rend en toute hâte chez le paysan pour lui
voler son mouton. Arrivée près de la maison, l'aïeule fait signe à
la troupe de s'arrêter et chuchote:
− Attendez ici en silence, je dois d'abord reconnaître les lieux.
Elle enjambe la clôture et se retrouve dans la cour sans avoir
éveillé l'attention du paysan. Elle contemple un instant le mouton
attaché à son pieu. Puis elle se glisse tout près sans faire de
bruit. Au moment où elle va bondir sur la pauvre bête sans défense,
elle reçoit un coup terrible sur la tête et un fer de lance lui
perce la hanche. Blessée, elle réussit néanmoins à sauter la clôture
et rejoint les siens qui l'attendent hors de la cour. Tous
s'empressent autour de l'aïeule et lui demandent:
− Qu'est-ce qui se passe?
− Taisez-vous! rugit l'aïeule. Laissez-moi tranquille, bande de
lâches! Je vous ai appelées pour m'aider à transporter le mouton, et
personne n'a bougé.
− Ne mens pas, réplique une vieille rivale. Tu n'as même pas touché
au mouton. Tu t'es fait rosser, voilà tout. Tu es blessée à la
hanche d'un coup de lance. Nous, nous rentrons chez nous. Toi,
débrouille-toi toute seule.
Et la meute de rentrer chez elle, abandonnant l'aïeule à son triste
sort.
Ce n'est pas moi qui m'arrête, c'est le conte qui s'achève.
3. Fausse alerte
Bouquin le lièvre, vagabondant un jour à travers collines et
vallons, aperçoit un homme en train de cultiver son champ et lui
demande:
− Homme, comment t'appelle-t-on?
− Légionnaire est mon nom, répond le paysan.
− Et que fais-tu là, Légionnaire?
− Je sème de l'éleusine.
− Quand l'éleusine aura levé, que feras-tu d'autre?
− Je la sarclerai.
− Après l'avoir sarclée, que feras-tu d'autre?
− Je la protégerai des oiseaux jusqu'à ce qu'elle soit mûre.
− Lorsqu'elle sera mûre, que feras-tu d'autre?
− Je la récolterai.
− Après l'avoir récoltée, qu'en feras-tu?
− Je la battrai et la moudrai pour me faire des galettes.
− Avec quoi mangeras-tu ces galettes?
− Je les mangerai avec de la viande.
− M'en donneras-tu?
− Pourquoi t'en donnerais-je? Suis-je en dette avec toi?
− Ça n'a rien à voir, réplique Bouquin. Si tu ne me donnes rien, je
mangerai tout, la viande et les galettes. Tu ne pourras même pas y
goûter.
Et Bouquin laisse Légionnaire à son travail.
Le temps passe. Arrive le moment des récoltes. Bouquin descend du
sommet de la colline et vient s'installer près de la maison de
Légionnaire, attendant le jour où le paysan préparera la viande et
les galettes.
Le jour venu, voyant que tout est prêt et que Légionnaire s’apprête
à servir, Bouquin se met à battre le tambour en criant:
− Oh! Gens de céans! Oh! Légionnaire!
Et Boum! Boum! sur le tambour.
Légionnaire demande ce qui se passe.
− Aux armes! crie Bouquin. Le pays est envahi! Le pays est en
guerre! Aux armes!
D'un saut, Légionnaire est dehors, armé de sa lance et de son arc.
Il s'élance sur le sentier de la guerre, en si grande hâte qu'il
oublie de prendre ses provisions de route.
À peine Légionnaire et ses gens ont-ils disparu derrière le sommet
de la première colline que Bouquin se glisse dans la maison et se
gave de viande et de galettes. Puis il disparaît.
Légionnaire ne trouve aucun champ de bataille. Il finit par se
rendre compte que l’alerte était fausse et fait demi-tour. À son
retour à la maison, il constate que Bouquin a tout mangé, la viande
et les galettes. Il ne lui a rien laissé. Ainsi qu'il le lui avait
annoncé.
Ce n'est pas moi qui m'arrête, c'est le conte qui s'achève.
4. Dame Léopard prend servante
Il était une fois une chienne qui alla offrir ses services à
Dame Léopard. Au cours de la négociation, Dame Léopard dit à la
chienne:
− Vous les chiens, vous aimez bien les os. Mais chez nous, les
léopards, les os sont tabous. On ne peut pas toucher à un os. Et
tu voudrais que je te prenne comme servante?
La chienne lui répond:
− Peut-être ignores-tu pourquoi nous, les chiens, nous rongeons
les os? C'est parce que nous ne trouvons pas de viande. Moi, si
j'avais de la viande à manger, penses-tu que je rongerais les
os?
− Bon, fait Dame Léopard. Je t'engage, mais garde-toi bien de
toucher à un os! De la viande, je t'en fournirai autant que tu
en voudras.
Dès ce jour-là, la chienne devient la servante de Dame Léopard
et habite avec elle.
Dame Léopard a trois petits. Elle dit à la chienne:
− Voici mes trois petits. Je t’engage pour que tu les gardes.
Lorsque je partirai à la chasse, tu resteras à la maison et tu
en prendras soin. Tu les occuperas et tu les feras jouer pour ne
pas qu'ils s’ennuient. Tu veilleras à ce qu'ils ne vagabondent
pas dans le voisinage et qu'ils soient toujours près de toi. Et,
je te le rappelle, pas d'os! Mes petits pourraient en crever.
Lorsque je rentrerai de la chasse, tu me les apporteras pour
leur tétée.
La chienne assure Dame Léopard qu'elle a bien compris et qu'elle
fera tout selon ses désirs.
Chaque jour, Dame Léopard va à la chasse. La chienne reste à la
maison. Elle mange la viande que sa maîtresse lui donne et
s’occupe des petits. Puis, à son retour de la chasse, Dame
Léopard donne de la viande à la chienne. Ensuite, elle lui
réclame ses petits pour leur donner la tétée. La chienne en
amène d'abord un. Puis lorsqu'il a terminé sa tétée, elle en
amène un second et, quand il a fini, elle amène le troisième.
Dame Léopard est très satisfaite de sa servante. Chaque jour, la
chienne mange de la viande à satiété et elle jette les os loin
dans le champ. Les choses se passent bien durant un bon bout de
temps.
Mais un jour, Dame Léopard revient bredouille de la chasse. Il
n’y a pas de viande pour la chienne. Tôt le lendemain, Dame
Léopard repart à la chasse et la chienne reste à la maison pour
garder les petits comme d'habitude. Mais, se mourant de faim,
elle se rend à l'endroit où elle a jeté les os, en déterre un et
commence à le ronger. Crunch, crunch, crunch!
Soudain, tabou de malheur, un éclat d'os s'envole pfuit! Et pink!
dans l'œil d'un petit léopard! La chienne accourt et trouve le
petit agonisant, l'œil arraché. Elle lui coupe la tête d'un coup
de crocs, et l'enterre. Puis elle dévore le corps. Rassasiée,
elle s'assoit dans la cour en attendant le retour de Dame
Léopard.
De retour de la chasse, Dame Léopard réclame ses petits pour la
tétée. La chienne lui amène le premier petit, ensuite le second.
Puis elle reprend le premier et le ramène à sa mère pour une
seconde tétée. Dame Léopard est satisfaite à l'idée que ses
trois petits sont rassasiés. Mais, ce jour-là encore, elle n’a
pas rapporté de viande pour la chienne.
Le lendemain, Dame Léopard retourne à la chasse. Torturée par la
faim, la chienne se dit en elle-même:
− Si hier un éclat d'os a tué un petit de Dame Léopard, c'est
que je rongeais trop près de la maison.
Elle va donc déterrer un os et court le ronger sur l'autre
versant de la colline. Crunch, crunch, crunch!
Soudain, tabou de malheur, un bruit sec se fait entendre, pfuit!
La chienne croit qu'un éclat d'os vient de s'envoler vers un
petit de sa maîtresse et qu’il le tuera. Elle descend la colline
à la course et, de fait, trouve un petit de Dame Léopard
baignant dans son sang. Sans hésiter, elle lui coupe la tête et
l'enterre. Puis elle dévore le corps et s'assoit dans la cour en
attendant le retour de sa maîtresse.
De retour de la chasse, Dame Léopard réclame ses petits pour la
tétée. La chienne lui amène le seul petit qui reste. Après sa
tétée, elle le ramène une deuxième puis une troisième fois. Le
petit n'y comprend rien, trois tétées d'affilée! La chienne le
ramène à la niche. Dame Léopard se réjouit que sa servante sache
si bien élever ses petits.
Le lendemain matin, Dame Léopard s'en va chasser au loin.
Sachant maintenant que des éclats d'os peuvent voler très loin,
la chienne se dit:
− Deux petits sont morts parce que je rongeais les os trop près
de la maison. Aujourd'hui, je vais aller ronger mes os par delà
deux collines. Aucun éclat ne pourra venir jusqu'ici.
Elle se hâte, passe deux collines, trouve un trou de fourmilier
abandonné, s'y enfouit avec son os et se met à ronger. Crunch,
crunch, crunch! C'était compter sans le tabou de malheur. Le
même bruit sec se fait entendre, pfuit! Un fragment d'os vient
de voler et plane jusqu'au dernier petit de Dame Léopard. La
chienne sort aussitôt la tête du trou, mais elle n'entend plus
rien, ne voit plus rien. Elle s'inquiète:
− Tabou de malheur! Vite, vite! Le dernier petit!
Enfin revenue à la maison, elle trouve le petit hébété, un œil
pendant hors de son orbite. Elle se dit:
− C'est le seul qui restait. Qu'est-ce que je vais dire à ma
maîtresse lorsqu'elle rentrera de la chasse?
Elle achève le petit et le dévore. Et, prenant ses jambes à son
cou, elle s'enfuit chez les hommes.
Dame Léopard rentre de la chasse et réclame ses petits pour la
tétée. Pas de réponse! Elle va voir dans la niche et la trouve
vide. Folle de rage, elle hurle:
− Cette maudite chienne m'a volé mes petits! Elle me le paiera!
Et, d'un bond, elle s'élance à la poursuite de sa servante. En
passant devant une maison, la chienne entend Dame Léopard qui
s'approche à toute vitesse. Morte de peur, elle se précipite
dans la cour. Un devin est assis près de la porte avec sa boîte
de dés à deviner. La chienne lui dit dans un souffle:
− Homme, cache-moi! Vite! On veut me tuer!
− Va dans la chambre du fond, dit le devin sans même se
retourner.
Apercevant une grande corbeille appuyée contre le mur, la
chienne supplie:
− Vite, cache-moi dans cette corbeille!
Le devin cache la chienne dans la corbeille et revient s'asseoir
près de la porte avec sa boîte de dés.
Au même moment, Dame Léopard surgit et demande au devin:
− Sais-tu où se trouve cette chienne maudite qui m'a dévoré mes
trois petits?
− Je ne sais pas, répond le devin.
− Peut-être ne l'as-tu pas encore vue, reprend Dame Léopard.
Lance tes dés pour moi. Je veux connaître le moment propice et
la manière la plus efficace de me venger de cette chienne.
Le devin ouvre sa boîte et jette les dés sur sa planchette. Puis
il dit son oracle:
− Tu seras bientôt vengée.
− Dis-moi où la trouver, demande Dame Léopard haletante.
Sachant que les voisins se préparent à offrir un sacrifice aux
défunts, le devin annonce à Dame Léopard:
− Tu la trouveras en train de fouiller dans les entrailles d'une
vache offerte en sacrifice.
Dame Léopard remercie le devin et s'en va rôder dans la
bananeraie, derrière la maison où on prépare le sacrifice. Le
moment venu, on immole une vache. Du fond de sa corbeille, la
chienne flaire l'odeur du sang chaud. Elle demande au devin de
la sortir de la corbeille pour lui permettre de humer l'odeur du
sacrifice.
− Tu n'as donc rien compris? lui reproche le devin. Lorsque j'ai
lu les dés, j'ai pourtant parlé à haute voix pour t'avertir du
danger que tu cours.
− Je ne passerai pas le seuil, promet la chienne. Sors-moi tout
simplement de la corbeille.
De guerre lasse, le devin sort la chienne de la corbeille. Elle
tend les narines, elle flaire, elle hume, elle renifle. Elle
sort dans la cour, mais prise de peur rentre aussitôt dans la
maison. Pendant ce temps, Dame Léopard rôde silencieuse tout
près du sacrifice. La chienne sort de nouveau dans la cour et se
hasarde jusqu'à la barrière. Mais le cœur lui saute dans la
poitrine et elle revient se cacher dans la maison.
Finalement, n'y tenant plus, elle se glisse hors de l’enclos,
s'approche des bouchers, rafle un morceau de viande et revient
en toute hâte dans la maison du devin. Puis, se rendant compte
qu'elle est sortie sans dommage, elle s'imagine qu'il n'y a
aucun danger. Elle retourne donc dans la bananeraie et se met à
fouiller les entrailles de la victime du sacrifice. C'est le
moment que Dame Léopard attendait. Elle lui saute dessus, lui
brise la nuque et la réduit en charpie. C'est ainsi que Dame
Léopard a vengé la mort de ses trois petits.
Ce n'est pas moi qui m'arrête, c'est la chienne dévoreuse des
petits de Dame Léopard qui est morte.
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Cent contes du Rwanda, Contes - Histoires, Pierre
Crépeau,
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AU SUJET DE L'AUTEUR - BIOGRAPHIE
Pierre Crépeau
Élevé
au sein d’une famille de cultivateurs, Pierre
Crépeau fréquente l'école du rang et obtient son
certificat d'études primaires à l'âge de 13 ans.
Après avoir travaillé sur la ferme familiale durant
cinq ans, il entreprend, à l'âge de 18 ans, ses
études classiques au Séminaire du Sacré-Cœur, à
Saint-Victor de Beauce et obtient son baccalauréat
ès Arts de l'Université Laval en 1953. À l’automne,
il entre au noviciat des Dominicains à
Saint-Hyacinthe. Après deux années d'études
philosophiques au Collège dominicain d'Ottawa, il
entre en Faculté de théologie à l'Université
Saint-Thomas d'Aquin à Rome, dont il obtient en 1961
la licence et le lauréat en théologie ainsi que le
baccalauréat ès Sciences bibliques. Suit un stage de
six mois en archéologie palestinienne et histoire du
Moyen Orient ancien à l'École française
d'Archéologie à Jérusalem.
Arrivé au Rwanda en janvier 1962, il est délégué dès
le mois de septembre par le gouvernement rwandais à
la conférence de l'UNESCO sur l'enseignement
supérieur en Afrique tenue à Tananarive au
Madagascar, dans le but de préparer le terrain pour
la création de l’enseignement supérieur au Rwanda.
De 1962 à 1969, il est employé par le Bureau d’Aide
Extérieure et l'ACDI pour la planification, la
fondation et l'organisation de l'Université
nationale du Rwanda. Outre ses charges
d’administrateur académique de cette université, il
enseigne l'anthropologie au grand séminaire local et
à l'Université nationale du Rwanda tout en
poursuivant des recherches sur les proverbes
rwandais.
Au terme d'un séjour de deux ans au pays, il obtient
sa maîtrise en anthropologie de l'Université de
Montréal en 1972. De 1972 à 1974, il complète ses
recherches sur le terrain et la mise au point du
manuscrit sur les proverbes du Rwanda. En 1978, il
obtient son doctorat en anthropologie de
l'Université de Montréal.
De retour au Canada en 1975, il quitte les ordres et
entre au Musée national de l'Homme à Ottawa, devenu
depuis le Musée canadien des civilisations à
Gatineau, comme chargé de la gestion et de
l'administration du programme franco-roman du Centre
canadien d'études sur la culture traditionnelle. Ses
recherches portent surtout sur les traditions orales
populaires, les histoires de vie et l'art populaire.
De 1977 à 1991, il est l'éditeur de la Série Mercure
du Centre, dont il fut le chef de 1978 à 1983. À la
retraite depuis mars 1991, il a produit une
adaptation française d'un imposant recueil de contes
rwandais et publié quelques nouvelles et romans.
|
|
DU MÊME AUTEUR - BIBLIOGRAPHIE
Pierre Crépeau
 |
Le novice malgré
lui
PIERRE CRÉPEAU
Roman
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis, 2005, 306 pages.
ISBN 2-89612-112-9
http://manuscritdepot.com/a.pierre-crepeau.1.htm
|
 |
Cent
contes du Rwanda
PIERRE CRÉPEAU
Contes - Histoires
Fondation littéraire Fleur
de Lys,
Lévis, Québec, 2006, 494
pages.
ISBN 2-89612-142-0
http://manuscritdepot.com/a.pierre-crepeau.2.htm |
 |
Amadou
PIERRE CRÉPEAU
Roman
Fondation littéraire Fleur de Lys
Lévis, Québec, 2008, 300 pages
ISBN 978-2-89612-346-9
http://manuscritdepot.com/a.pierre-crepeau.3.htm
|
 |
Xylophonie sur mes
vieux os
PIERRE
CRÉPEAU
Essai,
Fondation littéraire Fleur de Lys,
Lévis,
Québec, 2012, 264 pages.
ISBN
978-2-89612-396-4
http://manuscritdepot.com/a.pierre-crepeau.4.htm |
Autres titres
-
Classifications raciales populaires et
métissage : essai d'anthropologie cognitive. Centre de recherches caraïbes,
Université de Montréal, 1973.
-
«La définition du proverbe», Fabula 16
(1975) : 287-304.
-
«La variation dans les proverbes du
Rwanda», Anthropos, Vienne, 72 (1977): 413-432.
-
«The Invading Guest : Some Aspects of Oral
Trans-mission», The Yearbook of Symbolic Anthropology, E. SCHWIMMER éd., C.
Hurst & Company, Londres, 1978 : 11-29. Repris dans The Wisdom of Many :
Essays on the Proverb, Wolfgang MIEDER, & Alan DUNDES éd., Garland
Publishing Inc., New York, 1981 : 86-110
-
Voyage au pays des merveilles : quatre
autobiographies d'immigrants. Collection Mercure No. 25, CCECT, Musée
national de l'Homme, Ottawa, 1978
-
Proverbes du Rwanda (en collaboration avec
Simon Bizimana). Annales du Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren,
Belgique, 1979. Ouvrage qui s'est mérité le prix Georges Bruel 1980 de
l’Académie des Sciences d’Outre-Mer de Paris
-
Du fond du coeur : l'art populaire au
Canada. Musée national de l'Homme, Ottawa, 1983 , en collaboration et sous
ma direction
-
From the Heart : Folk Art in Canada.
National Museum of Man, Ottawa, 1983 (version anglaise du précédent)
-
Parole et sagesse : valeurs sociales dans
les proverbes du Rwanda. Annales du Musée Royal de l'Afrique Centrale,
Sciences humaines, No 118, Tervuren, Belgique, 1985
-
Médecine et religion populaires. Folk
Medicine and Religion (éditeur). Coll. Mercure, No 53, CCECT, Musée national
de l'Homme, Ottawa, 1985.
-
«La mythologie selon Lévi-Strauss et
Dumézil», Canadian Folklore Canadien 5 (1983 ):
21-37
Danseries. Portrait de notre culture. En
collaboration avec Carmelle Bégin. Musée canadien des civilisations, Hull,
1989
Dance. Roots, Ritual and Romance. With
Carmelle Bégin. Canadian Museum of Civilization, Hull, 1989 (version
anglaise du précédent).
Signes des Vents. La collection de
girouettes du Musée canadien des civilisations. Musée canadien des
civilisations, Hull, 1990
Pointing at the Wind. The Weather-Vane
Collection of the Canadian Museum of Civilization. Canadian Museum of
Civilization, Hull, 1990 (version anglaise du précédent)
Jeux de vent. La collection des vire-vent
du Musée canadien des civilisations. Musée canadien des civilisations, Hull,
1991
Playing with the Wind. The Whirligig
Collection of the Canadian Museum of Civilization. Canadian Museum of
Civilization, Hull, 1991 (version anglaise du précédent)
− «Le Credo de la Quasimodo». Nouvelle
publiée dans Les Saisons littéraires, Solstice d’été 1995, Guérin, Montréal,
171-180.
Rwanda : le kidnapping médiatique. Vents
d’Ouest, Hull, 1995
KAMI : mémoires d’une bergère teutonne. Les
Éditions David, Orléans, 1999
Le grand livre des patiences. Les Éditions
de l’Homme, Montréal, 1999
The Complete Book of Solitaire. Firefly
Books, Willowdale, Ontario, Buffalo et New York, 2001 (traduction anglaise
du précédent)
Paroles du soir. Contes du Rwanda. Les
Éditions David, Orléans, 2000 (adaptation française de contes rwandais).
Le novice malgré lui. Fondation littéraire
Fleur de Lys, Québec, 2005
Cent contes du Rwanda. Fondation littéraire
Fleur de Lys, Québec, 2005 (adaptation française de contes rwandais).
Madame Iris et autres dérives de la raison.
Les Éditions David, Orléans, 2007
Préfaces, recensions et articles divers.
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Pierre Crépeau
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