EXTRAIT
Mamours de
Françoise à Émile Nelligan, essai,
Pierre H Lemieux,
Fondation littéraire Fleur de Lys
Préavis
Le présent ouvrage mène à terme les recherches
entreprises en 2004 dans
Nelligan et Françoise chez
Fondation Littéraire Fleur de Lys, par moi-même, en 530p.
IL complète aussi le thème de l’amour laissé en plan dans la grosse
Biographie de Nelligan publiée par Paul Wyczynski chez Fidès en 1987, 632p.
IL répond enfin aux questions sur l’amour
posées par la biographie
récente de Françoise en 2 tomes par Sergine Desjardins aux éditions
Trois-Pistoles en 2010 et 2011.
CHAPITRE 1
Le décès en 2008 du biographe de
Nelligan et professeur Paul Wyczynski ne ferme pas du tout le dossier
Nelligan. Au contraire, la liberté nous est donnée de publier maintenant et
l’on doit se reposer la grande question non résolue : Où
donc en sont rendues les études sur les
mamours de Françoise à Nelligan ?
Tout le travail de ce petit livre portera sur les efforts de
Françoise pour ramener Émile à l’état conjugal.
Mais auparavant, parlons de la carrière
littéraire de Françoise.
Fleurs champêtres
S’il n’y avait rien à penser ou
repenser sur le poète lui-même, il y en aurait eu encore moins sur la
compagne écrivaine de Nelligan, soit
Françoise, que, pourtant la critique française et canadienne a
joliment encensée à propos de ses ‘Fleurs champêtres’ de 1895 :
Léon de
Tinseau, écrivain trouve «dans ces Fleurs champêtres,
la dernière touche d’un chef-d’œuvre»
(Gilles Lamontagne, «Françoise, Fleurs champêtres, suivi
de....» 1984, p.13 et 32).
Juliette Adam, écrivaine de
Paris, aime «son esprit si alerte, si vivant, si spirituel, où tant
d’aisance littéraire s’allie à tant de bon sens» (ibid. p.29).
Le poète
canadien Albert Lozeau ajoute : « femme de lettres
supérieures» (ibid p.23).
Le poète
Louis Fréchette en dit plus : «Elle ressemble à Balzac
par son habileté à peindre en quelques traits la nature, les échos des
grands bois ou des falaises sonores, aussi bien que le caractère ou la
physionomie d’une génération. Elle peut être comparée à George Sand pour la
richesse de l’imagination, et l’émotion communicative qui remplit son
ouvrage avec, en moins, ses embardées romantiques. Son style porte
l’empreinte de la vérité, de la noblesse, et de l’élégance.»
Or ce
jugement si louangeur, que l’on trouve dans la récente
biographie de «Robertine Barry, la femme nouvelle», par Sergine
Desjardins (aux Éditions Trois-Pistoles,
2010, p.318), est absent du livre de Gilles Lamontagne.
Devant ces
louanges si franches, comment expliquer le silence
de Gilles Lamontagne sinon par une tradition de silence qui pèse comme une
chape de plomb sur Nelligan et Françoise depuis l’internement du jeune poète
le 9 août 1899 quand il avait 19 ans?
Cette question n’est pas qu’un
procédé, quand on a bien lu l’Introduction des proses fictives de Françoise
par Gilles Lamontagne (G.L.) d’U. Laval. On y relève des interventions
fracassantes. Les voici :
a)
Celui-ci s’infiltre
dans le texte et alors il blâme les ‘jugements par trop admiratifs ou
obliques’ (G.L, p.15) de la critique française ou canadienne. Du jamais vu
en notre histoire!
b)
M. Lamontagne, plus
loin, se questionne sur les ‘hésitations
de Françoise devant le mariage’ (p.19).
Sa réponse suit, cinglante, «Nous n’en savons rien»,
malgré tout ce que notre actuel chapitre
apportera, car nous en «savons» beaucoup en fait.
c)
M. Lamontagne
traite aussi du thème de ‘l’amour impossible’ (ibid) et sa liste des contes
n’inclut pas les 2 contes les plus éloquents sur l’amour de Françoise pour
Nelligan, soit ‘Lamento’ (publié 2 fois) et ‘Restitution’.
Quant au conte ‘L’amour passa’,
M. Lamontagne note que les ‘artifices littéraires’ d’une fiction y
paraissent cousus de fil blanc, ce qui signifie que le conte est une
confidence de Françoise sur son sentiment véritable pour Émile. Est-ce aussi
une concession ? En tout cas, merci à M. Lamontagne.
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