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Le
quatrième automne, roman, Yan-Éric de Frayssinet
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Ce roman témoigne de la difficulté à vivre bègue dans un monde où l'échange et
la communication sont essentiellement parlés.
Julien est un être sensible, tourmenté. Un accident de la route, à l'âge de
quatre ans, déclenche son bégaiement. Ce défaut d'élocution, transforme petit à
petit sa vie en cauchemar.
Julien s'isole du monde avec lequel il communique difficilement. Ecoles,
copains, toutes les situations sont sujettes aux moqueries. Son bégaiement est
un fardeau que la disparition de son père rend insupportable.
Mais boiter dans son langage, n'est pas vivre humilié. Julien saura-t-il exister
malgré sa différence ?
Chapitre I - Intégral
La porte claque sèchement sur son chambranle. Le plancher de la chambre grince
sous mes pas. Plongeon sur le lit, regard hébété vers le plafond. Un voile
sombre devant les yeux, l’horizon devient glauque.
« En finir maintenant ! »
Je suis allongé, les yeux ouverts, prisonnier du drap froissé qui me couvre le
buste. Je ne pense pas, je ne bouge plus. Après un long moment, je me lève en
jetant l’étoffe contre le mur et me dirige vers la grande armoire. J’ouvre les
deux battants et tends ma main vers une boîte à chaussures. Je soulève le
couvercle et j’en retire un revolver. Je le tourne dans ma paume, l’examine en
détail, en explore chaque courbe. Je fais pivoter le barillet sur son axe, le
sort de son logement, l’approche de mon oeil, le fais tourner lentement, regarde
défiler
chacune des balles puis d’un coup sec le remets en place et arme le chien.
Mes journées sont calmes, elles se ressemblent toutes. Je ris, participe à la
vie de famille, donne du sourire à mes proches et fais des projets pour mes
études. Le soir venu, je m’abandonne à mes songes. Si seul.
La nuit, je ne dors pas, je construis des jours heureux, ceux que je ne vivrai
jamais. J’imagine des dialogues infinis où je suis libre de parler. Dans mes
rêves, je suis un haut-parleur.
Je ne ressens pas la moindre émotion à l’idée de me donner la mort. Jamais je ne
me suis senti si proche de la délivrance. Je renonce à ce monde qui ne veut pas
de moi et aux autres dont je ne veux plus. Renoncer au silence sera sans
importance.
Tel est mon existence, si frêle, qu’elle vacille dans le vent. Amandine, ma
jolie voisine m’a dit « Mon pauvre Julien, tu es gentil, mais je n’ai pas envie
de sortir avec toi ». Elle me refuse les portes de son coeur et ajoute en excuse
« Je veux bien t’avoir comme ami, mais pas plus, tu comprends ? ». Oui j’ai bien
compris, je suis trop différent des autres, incapable d’ouvrir la bouche pour
parler correctement. Vu de l’extérieur je suis laid et bien pire, de l’intérieur
aussi.
À quoi sert de vivre si le regard des autres me liquéfie le cerveau, si je vois
une arme dans chaque main tendue. En finir maintenant, laver l’affront dans le
sang, mourir. L’existence ne m’a apporté que désillusions, souffrances,
moqueries. Je me sens inadapté, sale, incompris, en trop sur cette planète, prêt
à disparaître pour ne plus subir d’humiliations. Amandine sera ma dernière
épreuve. Je garde en moi l’image de ses grands yeux rieurs, qui auraient pu me
dire Oui, si j’avais su lui parler d’amour.
Le barillet s’arrête de tourner, une balle se fige devant le canon, le doigt
presse la détente, le chien claque, la poudre rugit.
Toulouse. Le bar Basque en terrasse, par une chaude après midi de printemps.
Nous venons de nous installer et le serveur qui s’est approché, se plante devant
nous. Il dévisage mon ami. Bizarre cette façon qu’il a de le regarder, cette
insistance frise l’impudeur.
- Un café s’il vous plaît,
- Tout de suite.
L’indécent se dirige vers le comptoir à grandes enjambées. Tasse sous le perco,
soucoupe sur le plateau, il continue, l’œil en coin, à le dévisager.
Retour à notre table où il dépose avec délicatesse le précieux breuvage, tourne
les talons et se ravise.
- Pardonnez ma question mais on ne vous a jamais dit que vous ressemblez à Jean
Réno ?
La destinée de l’auteur est collée à l’image de cette icône du cinéma. Il
voudrait exister par lui-même, mais la signature audiovisuelle de ce géant le
suit partout.
La ressemblance est frappante sous certains angles, surtout du côté droit qui
affiche un nez puissant et déterminé. De face, le crâne dégarni annonce la
similitude, qu’il complète sciemment d’une paire de lunettes rondes cerclées
d’acier fin bleuté, plantées sur un regard perçant.
Il donne dans la magnificence.
Force est de constater qu’il n’a ni la carrure ni le charisme de son égérie,
mais globalement il a d’elle comme un parfum de Rivière Pourpre.
Parlons un peu de lui. Né en 1958 dans une paisible ville du paysage culturel
Francilien, Saint Germain en Laye, bon chic bon genre. Il y fut intronisé à
l’esprit religieux lors de son baptême. Rendu furieux par cette contrainte
exercée à son corps défendant, il déféquait le jour de la célébration, d’un
puissant jet liquoreux sur la robe d’apparat de son aïeule. L’esprit vengeur le
plongea en immersion totale dans les fonds baptismaux.
L’initiation à l’apnée commençait.
Il vécu sa destinée scolaire soudée à celle d’un radiateur de fond de classe.
Pour mettre fin à cette idylle désespérée, il orientait son laborieux cursus
vers des études pratiques dans l’agriculture. La ruralité fit de lui l’homme
vigoureux que l’on retrouve le jour de son mariage. En fin d’office, troublé par
l’évènement, il paraphe le registre d’un «Godefroy de Montmirail». Confusion de
bon aloi, qui lui vaut de traverser les années en Visiteur averti.
La vie de l’auteur s’épanouit avec Nikita. La belle héroïne refroidit ses
clients au restaurant des Bons Amis, alors que l’Effaceur sévit dans une
baignoire, en déversant de l’acide sur des macchabées encore tièdes. Lui, veille
au confort d’une famille de cinq, nourrit d’un amour paternel sans faille.
Le ciel est chargé de lourds nuages noirs. Le tonnerre déchire les tympans, des
gouttes éclaboussent le perron.
- Il pleut, lui dit sa femme, mets ton imperméable !
- Celui-ci ?
- Non ! Pas le petit noir, plutôt le Grand Bleu.
Il laisse tomber l’agriculture, sous la pression de la petite moutarde qui lui
monte au nez et hurle « Wasabi ». Changement de boulot, il assure dans le
bâtiment et rénove les vieilles façades rongées par l’acidité de la pollution
urbaine. C’est un entrepreneur heureux.
Mais la vie n’épargne pas les âmes sensibles, son carnet de commande vire au
rouge. L’argent vient à manquer, les dettes s’accumulent et le bâtiment déprime.
Il plonge en Subway direction le couloir du chômage.
Sa femme lui dit :
- J’ai une Mission pour toi et crois-moi elle n’est pas Impossible.
- Mais ma mie, j’ai rancard à la demie !
- Prends tes cliques et tes claques et va chercher du boulot.
- Comment ! Du travail mais tu me veux m’achever !
- Si tu ne l’acceptes pas, notre mariage s’autodétruira dans 10 secondes.
Sous la pression, il chausse ses runnings et part se ressourcer. Retour du beau
temps. Sécurité, calme et douceur sont à nouveau ses maîtres, qu’accompagnent
les délicatesses d’un patron bienveillant. Il officie en technicien de la
prévention. Entre briques et mortier, il élimine le risque, les égarés de la
sécurité l’appellent Léon.
Serein, il découvre sur son chemin la source du bonheur. Un stylo incidemment
jeté sur son passage par le Baron Bic et un parchemin que la bonne fortune du
vent fit atterrir à ses pieds. Sur un banc public il s’installe et se met à
écrire.
Finies les ressemblances troublantes avec le quidam ensorceleur, il tourne un
nouveau film où il est seul acteur d’une pièce écrite avec ses maux.
ADRESSE ÉLECTRONIQUE
Yan-Eric de Frayssinet se fera un plaisir de répondre
personnellement à vos courriels.
Voici son
adresse électronique :
yaneric@le4automne.com
SITE INTERNET
Yan-Eric de Frayssinet se fera un plaisir
de vous accueillir sur son site
Internet personnel.
Voici l'adresse du site :
http://www.le4automne.com/
Vous pouvez obtenir un exemplaire papier traditionnel en vous rendant sur le
site Internet personnel de l'auteur à cette adresse:
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