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LA LIBERTÉpar Jean-Pierre BaconTéléchargementVous pouvez télécharger cet article en format pdf en cliquant ici © 2019 Jean-Pierre BaconAu sujet de l’auteurDiplômé de deuxième cycle de la faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, où l’ingénieur et philosophe Jean-Claude Brief lui a fait découvrir un ouvrage de B. F. Skinner, Jean-Pierre Bacon a été professeur de physique et de mathématiques au Collège de Montréal ainsi qu’aidant auprès d’élèves en difficultés scolaires. Le problème philosophique de la liberté a clairement à voir avec des oppositions sociales comme celle, antique, de l’esclave et du maître. Mais il fut le dilemme, métaphysique, entre l’immanence et la transcendance. De nos jours, il est plutôt en termes, d’apparence scientifique, entre le déterminisme (dit « de fait » ou « de droit ») et l’indéterminisme (dit « de fait » ou « de droit ») ou de l’opposition entre le fait et le droit (ici, le légal). Ce premier dilemme, celui métaphysique, peut se poser ainsi : ou bien la liberté est immanente, et elle n’a pas une essence différente des autres choses, ou bien elle est transcendante, et on ne peut en rendre compte. Ce dilemme est proche du suivant : ou bien la liberté est transcendante, et on ne peut pas en parler, ou bien elle est immanente, et il n’existe aucune chose de ce nom qui aurait une essence différente de celle des autres phénomènes. (Noter que de tels dilemmes peuvent être construits pour chaque prétendue chose métaphysique, surnaturelle, paranormale, etc. dont on postule l’être.) La difficulté métaphysique est de convaincre de l’existence d’une Raison, qui livrerait la cause et la fin de la vie, ou de fonder des règles méthodologiques. Le problème philosophique est celui de construire une notion de liberté véritable ou la plus utile possible. Pour sa part, la perspective scientifique est « par-delà l’idée de liberté », comme on le verra. Dans cet article, nous présenterons (1) le point de vue du philosophe de la science des contingences de renforcement sur ces idées, puis (2) une vingtaine de propositions établies à leur sujet, au cours de l’Histoire. La conclusion du texte dirigera l’attention du lecteur vers un tout nouveau système de « valeurs », montrant qu’il y a, là aussi, du neuf en philosophie!
(1) Le point de vue behavioriste radical
Pour le philosophe de la science des contingences de renforcement (appelée également « analyse expérimentale du comportement » ou « analyse opérante »), la découverte d’une nouvelle causalité est un des apports caractéristiques de cette science. Celui-ci est théorique et pratique. Certaines conséquences d’un comportement « volontaire » émis par un organisme affectent la fréquence de son émission ultérieure. Cela est une donnée scientifique, découverte au sujet des êtres humains mêmes[1], non uniquement chez les organismes comme les chimpanzés, les chiens ou les rats[2]. Or pour le philosophe de la science impliquée ici, ces conséquences transforment cet organisme et font en sorte que des stimuli présents dans les circonstances de son émission acquièrent pour lui le rôle de conditions de production d’un acte de la même classe dans de telles situations futures. Les comportements « volontaires » ne sont pas explicables présentement en termes de variables « causales ». Néanmoins, on peut en rendre compte, en faisant appel aux variables « historiques », c’est-à-dire aux éléments représentatifs des conditions acquérant leur rôle dans l’histoire personnelle, comme mentionné. Par comparaison, les causes des physiciens sont effectives spontanément et en tous les cas, selon des lois déterministes. Bien que les comportements « volontaires » (certains disent « intentionnels ») soient des produits d’un mécanisme issu de l’évolution des êtres vivants et que celle-ci dépende peut-être, elle-même, d’un mécanisme, engendré par l’histoire universelle, ces comportements (techniquement appelées « opérants ») sont à différencier des réponses organiques plus primitives, appelées techniquement « réflexes » et, particulièrement, « répondants ». Et chacun d’eux est à distinguer d’un phénomène physique. De là on peut dire, dans l’éventualité, qu’un comportement « volontaire » émis a été « libéré » par les stimuli présents dans le milieu, quand on veut mettre l’attention sur les conditions externes de sa production. En d’autres circonstances, l’individu en cause aurait peut-être agi différemment. On peut aussi dire, éventuellement, que cet acte émis « résulte » de l’organisme tel qu’il est au moment où il agit, quand on veut mettre l’accent sur le fait qu’un autre aurait peut-être agi, là, autrement. Il est question de l’expression de deux points de vue, partiels, de l’événement. Toujours pour un behavioriste radical, l’état d’un organisme au moment où il agit est le produit de son exposition antérieure à l’environnement, en tant que membre d’une espèce et en tant qu’individu. Cette idée, très réaliste, implique qu’une telle conduite peut être émise en l’absence de certaines « contraintes » ou « coercitions », dans le milieu environnant, mais non en l’absence de toute « détermination » préalable. Ajoutons que tout comportement émis est d’abord inconscient. Un sujet en prend conscience au moment où il lui réagit (lui répond, se comporte sous son contrôle). Aussi, un homme se sent libre et se dit tel quand il ressent les conditions d’un comportement récompensé (ici renforcé positivement).[3] Des termes communs comme « volonté » ou « choix », « intention », « but », « motif » ou « projet », « personne », « âme » ou « personnalité », que l’on rencontre souvent dans les contextes du mot « liberté », ont été brièvement analysés dans un article précédent[4]. Pour un behavioriste radical, ce qui est communément appelé « le choix » ou « la volonté » n’est un événement ni causal, ni intentionnel, ni spontané : la notion est à remplacer par la probabilité d’émission de comportements (opérants). Les mots « intention », « but », « motif » et « projet » tournent certes l’attention vers l’avenir, mais, pour expliquer ce qu’il en est, il faut considérer le passé de conséquences ultérieures à des actions faites par l’individu en cause ainsi que l’idée que ces effets soient dans l’environnement, non dans l’esprit ou dans le cerveau de cet homme. Pour sa part, « la personne », « l’âme » ou « la personnalité » d’un être est un répertoire de comportements, et on comprend qu’un particulier puisse avoir des personnalités multiples, par exemple, avec des « intentions », « volontés », « choix »… différents, pour un même acte, bien que le nombre de ces répertoires soit, forcément, limité. De cela il découle que la responsabilité est une propriété non pas d’un individu autonome, mais d’un ensemble d’expériences (contingences) établies et maintenues par une communauté, à des fins de contrôles sociaux. Par extension des idées proposées ci-dessus, notons, en principe, que tout phénomène est constitué par ce qui existe au moment où il se produit. Trivialement parlant, soulignons qu’il n’est pas fait par des choses qui n’existent pas, incluant par celles dont on peut dire qu’elles n’existent plus et par d’autres dont on pourra affirmer qu’elles n’existaient pas encore! Bien sûr, certaines de ces choses pouvaient exister auparavant, elles peuvent y avoir été modifiées et il arrive que des régularités permettent qu’elles « annoncent » des phénomènes ultérieurs. Le principe de raison relatif à l’existence d’une quelconque chose peut s’énoncer ainsi : tout ce qui existe a une raison d’être. Or disons que sa mention peut être éclairée par le précédent, que l’on peut appeler « le principe de la suffisance du présent ». Aussi, il apparaît sensé, cohérent, rationnel et réaliste de penser que ce qu’on appelle « les lois de la Nature » dirigent les comportements non pas de la « Nature », mais des hommes qui s’intéressent à elle. Cette proposition implique, par exemple, que Dieu ne joue pas aux dés, ni la Nature. C’est plutôt le physicien qui « le fait » quand il essaie de prédire, statistiquement, les phénomènes du niveau fondamental, subatomique, pour lequel il est plausible d’imaginer qu’il y ait moins de régularités ou d’invariances et plus de purs et simples hasards (ici rencontres d’événements indépendants) qu’à l’échelle des phénomènes complexes. De plus, la matière n’y est accessible que par des manifestations irrégulières, observées par l’intermédiaire d’appareils complexes, dont certains penseurs, théoriciens de la physique, avancent qu’ils interfèrent et interféreront toujours avec l’objet à connaître. Or tout cela empêche d’établir des « lois déterministes ». Cela dit, comprenons que le mot « indétermination » qui est approprié à ce propos sert non pas à identifier une propriété universelle, mais à écarter la suggestion de l’existence de la détermination que ce mot suggère, à savoir « la précision des propriétés et limites des phénomènes ». Terminons cette section en notant que, pour un behavioriste radical, nulle description n’est parfaite, du simple fait qu’une telle chose (comportement ou stimulus verbal descriptif) n’est pas ce qui est à décrire. Ce « postulat » peut être appelé « le principe d’imperfection de la connaissance ». Il est distinct du principe d’indétermination, lequel pourrait certes avoir un équivalent en psychologie expérimentale. Il interdit entre autres de considérer la réalité d’une parfaite connaissance d’un état de l’Univers, qui permettrait de prédire ses états futurs, par les lois universelles. Ce qui précède a des répercussions même sur « le fait » et sur « le droit (ici le légal) » qui sont proposés en relation avec ces doctrines. Ce qu’il vaut mieux considérer, c’est que le comportement impliqué à la base soit modelé directement par un ensemble d’expériences positives (contingences de renforcement) ou, à l’autre extrême, dirigé par des règles. Entre les deux, on peut considérer de multiples répertoires mixtes, avec les avantages respectifs de « la motivation à agir » et de « l’évitement d’effets nuisibles ». Pour expliquer les phénomènes humains, effectivement à distinguer des phénomènes physiques, un behavioriste radical n’a donc nul besoin de faire appel à la transcendance, à l’indéterminisme ou à la contingence opposée à la nécessité des principes et des vérités établies dans le cadre logique d’un système de lois. Des exemples de ces systèmes sont ici la physique de la mécanique classique, vraie au sens de la plus utile possible en son domaine, et la métaphysique suggérant l’existence d’un droit « idéal » (transcendant ou immanent, lequel, en ce cas-ci, ne serait pas à confondre avec « le fait » qui comporterait les Lois de son « développement naturel »). (Pour approfondir le tout, voir les ouvrages qui sont indiqués dans le texte.)
(2) Quelques propos historiques au sujet de la « liberté »
Dans cette seconde partie, nous énonçons vingt-six grandes propositions relatives à la « liberté ». Chacune peut être séduisante, par un de ses aspects, mais elle s’avère être incompatible avec les autres, en raison d’au moins un de ses caractères essentiels. Or cela implique qu’aucune n’est vraie au sens de « la plus utile possible ». Nous laissons au lecteur l’exercice de les examiner du point de vue décrit à la section précédente.[5] Il réalisera que la « position » soutenue de ce point de vue est la plus cohérente qui soit.
Ajoutons que, dans l’Histoire, le mot « liberté » a été mis en équivalence avec d’autres termes également, comme « substance », « faculté », « état », « acte », « droit », « attitude »,[6] mais il l’a été dans des contextes similaires à ceux auxquels les propositions précédentes renvoient.
CONCLUSION
Les idées ci-dessus sont souvent résumées ainsi : la définition négative de la liberté est en termes de l’absence de contraintes, de soumission, de détermination…, et sa définition positive est en ceux de l’indépendance, de l’autonomie, de la spontanéité, etc. Mais dans les deux cas, les mots servent à écarter la suggestion de l’existence d’une chose[7], non à identifier un concept. Or comprendre cela contribue à écarter les problèmes en question. Communément, il peut être approprié de répondre « Je suis libre. » à une question comme « Êtes-vous en couple, de fait ou de droit? ». Dans l’éventualité, la réponse est « vraie » : elle y dirige des comportements renforcés. Or c’est le sens de la proposition : la liberté en question est « vraie », véritable. Réalisons que l’absence du membre du couple dont la « liberté » ci-dessus est affaire, en fait ou en droit, n’est pas la présence de qui ou de quoi que ce soit, incluant du sujet, dans un quelconque état interne ou caractère personnel public. Au plus, disons que la liberté tient à l’existence (la vérité du fait suggéré) de l’inexistence d’une contrainte, soumission, détermination (« de droit » ou « de fait »), etc. La « liberté » n’est ni un concept véritable, qu’on tenterait de comprendre dans son essence, de décrire, etc., ni un concept construit, en attente d’en découvrir l’existence, par la découverte des stimuli qui l’exerceraient. L’idée de la liberté est affaire d’une négation, à savoir d’un comportement verbal « annonçant » des « inconvénients » à agir sous la direction de ce qui est nié. La science des contingences de renforcement n’a pas cent ans, ce qui est peu comparativement à la biologie antérieure, à la chimie, à la physique… Néanmoins, le présent texte montre un grand nombre de nouveautés qu’elle suggère dans le domaine de la philosophie, laquelle embrasse les phénomènes des différents types, allant des événements physiques apparemment élémentaires jusqu’aux complexes « phénomènes humains ». Le point de vue décrit ici ouvre la perspective sur, entre autres, un tout nouveau système de « valeurs ». Dans le reste de cette conclusion, nous allons considérer un champ de réflexions et de recherches originales en ce qu’on appelle classiquement « l’éthique ». Nous le ferons par un résumé personnalisé du livre de B. F. Skinner intitulé Par-delà la liberté et la dignité (en termes relatifs aux conditions antérieures et postérieures des conduites). Pour un behavioriste radical, les choses ont une « valeur » pour l’homme dans la mesure où elles ont des conséquences sur lui. Certaines de celles-ci renforcent ses conduites, qu’elles définissent. Elles sont senties agréables. Cependant, leur aspect essentiel est le fait que ces conséquences augmentent la fréquence de ces comportements, dans de semblables situations futures. Ce qui est alors ressenti ainsi n’en est qu’un sous-produit. En tant que membre d’une espèce, un homme est le résultat de son histoire évolutive, et, en tant que individu, celui de son histoire personnelle. Une partie de ce qui est renforçant l’est à cause de la première de ces histoires et l’autre de la seconde, tributaire de celle-là, fondamentalement. Les hommes recherchent une vie apportant un maximum de « récompenses » (renforcements) et un minimum de « punitions » (au sens le plus large). Ils considèrent bon ce qui contribue à façonner une telle vie… Parmi ce que fait un homme, il y a ce qui est renforçant à court terme et ne l’est pas à long terme, et réciproquement. L’ensemble des bonnes choses comprend d’autres hommes, et de ceux-ci naît la culture, entre autres. Celle-ci peut être définie ici comme étant l’ensemble des expériences qui appartiennent au groupe. Par des renforcements « différés », une culture permet de mettre les conduites de ses membres comme sous leurs conséquences lointaines, annoncées faiblement ou rarement, jusqu’alors. Les comportements émis dans « l’intérêt des autres » sont de ces conduites qu’un groupe culturel renforce, car tout homme est un de ces autres sur lequel rejaillissent ces bienfaits. La morale, l’ordre, le droit, la justice, etc., s’expliquent en termes des différents ensembles d’expériences. Mais ce qui est « bon » pour un homme est son « bien-être », — non l’au-delà de sa vie, qui ne peut avoir d’effet et donc de valeur pour lui. Même les conduites des « altruistes » ont des raisons « égoïstes » d’être produites. Cependant, parmi les comportements qui renforcent un système qui établit et maintient une culture, il y en a qui contribuent à la survie de celle-ci par-delà l’existence de ses présents membres. Cela, à un niveau « intuitif », est peut-être à l’origine de l’idée d’un au-delà. Ces actions ne peuvent se reproduire que si elles sont, elles-mêmes, renforcées. Ici une question légitime peut être posée : pourquoi les hommes s’occuperaient-ils ainsi de ces comportements quand leurs conséquences sont au-delà de leur propre vie? Il n’y a probablement aucune réponse à cette question : ce qui les façonne doit contribuer à la survie de la culture, sans quoi tant pis pour elle! En somme, il y a trois niveaux de « valeurs » à considérer. On peut le comprendre à l’aide d’un exemple. Le chef d’un parti politique peut certes agir pour ses seuls intérêts. Mais il est possible qu’il le fasse « pour le bien de ses concitoyens », lesquels le renforcent, en le maintenant au pouvoir par exemple. Il peut encore le faire en favorisant l’État, par, disons, un programme austère dont l’application va le priver du soutien des électeurs : ce qui a alors une « valeur » pour lui est ce qui résout les problèmes de l’État. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas être assurés, tous et chacun, que des choses menaçantes pour notre culture ne nous affecteront pas de notre vivant, comme la pollution de la planète, sa surpopulation, la diminution de ses richesses naturelles, le péril atomique, les pandémies. Une culture dont les membres se soucient de ces choses a peut-être plus de chance de survivre, en même temps que ces individus, membres du groupe. Somme toute, tous ces problèmes sont affaire de conséquences comportementales et la science des contingences de renforcement ainsi que la technologie qui en découle sont peut-être ce que l’homme a le plus besoin pour survivre…, dans un avenir qui n’est peut-être pas si éloigné après tout! Donc bien que rien de ce qu’il y a au-delà de la vie d’un homme ne puisse l’affecter directement, de son vivant, la survie du membre d’une culture et de là de ce membre de l’espèce peuvent acquérir une « valeur », d’où un vaste domaine pratiquement vierge de réflexions et de recherches, à savoir celui des cultures dans leur examen en rapport avec leur « survie ». Nous conclurons ici ce court résumé en citant B. F. Skinner, lui-même. Le combat de l’homme pour la liberté n’est pas dû à une volonté d’être libre, mais à certains mécanismes de comportement caractéristiques de l’organisme humain, dont l’effet principal est d’éviter ou de fuir les aspects dits « aversifs » de l’environnement. Les technologies physiques et biologiques se sont essentiellement préoccupées des stimulations aversives naturelles; le combat pour la liberté se préoccupe des stimuli aménagés intentionnellement par d’autres personnes. La littérature de la liberté a identifié ces « autres personnes », et proposé les moyens de leur échapper, de diminuer ou de détruire leur pouvoir. Elle a réussi à réduire les stimuli aversifs employés dans le contrôle intentionnel; mais elle a commis l’erreur de définir la liberté en termes d’états d’esprit ou de sentiments; dès lors elle s’est montrée incapable de traiter efficacement des techniques de contrôle qui n’engendrent ni fuite ni révolte mais entraînent néanmoins des conséquences aversives. Elle a été acculée à proclamer tout contrôle mauvais et à donner une fausse représentation de nombreux avantages que l’on peut tirer d’un environnement social. Elle n’est pas préparée pour la prochaine étape, qui n’est pas de libérer l’homme du contrôle, mais d’analyser, pour les modifier, les types de contrôle auxquels il est exposé. (B. F. Skinner, Par-delà la liberté et la dignité, Éd. HMH. 1971, p. 57-58.) Notre culture a produit la science et la technologie dont elle a besoin pour se sauver elle-même. Elle dispose des richesses nécessaires à une action efficace. Elle a, à un haut degré, le souci de son propre avenir. Mais elle s’obstine à considérer comme sa valeur principale la liberté ou la dignité plutôt que sa propre survie. Rien n’exclut dès lors qu’une autre culture fasse une contribution plus importante au futur. Le défenseur de la liberté et de la dignité peut alors, comme le Satan de Milton21, contribuer à se réciter qu’il possède « un esprit que rien ne peut changer ni dans le temps ni dans l’espace » et une identité personnelle satisfaite d’elle-même (« Qu’importe où je suis, si je reste le même? »); mais il se retrouvera néanmoins en enfer sans autre consolation que l’illusion qu’ « ici au moins nous serons libres ». (Par-delà la liberté et la dignité, p. 220) ______________________ [1] Par exemple, voir Les thérapies behaviorales modifications correctives du comportement et behaviorisme, Gérard MALCUIT, Luc GRANGER et Alain LAROCQUE, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 1972, 215 pages. Voir aussi le texte en pdf intitulé Un regard behavioral sur les troubles du comportement : ce pdf donne les références de certaines applications actuelles de la science des contingences de renforcement, en thérapie. [2] Voir par exemple B. F. Skinner, The behavior of organisms, Copley Publishing Group, Acton Massachusetts. [3] Pour des explications, voir les ouvrages de B. F. Skinner, l’article dont les coordonnées sont à la note 3 ou Tous les grands problèmes philosophiques sous l’éclairage de la science des contingences de renforcement. [4] BACON, Jean-Pierre. L’objet et la conscience, la Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis, Québec, 2018, gratuit en cliquant sur le lien : https://manuscritdepot.com/objet-et-conscience-jean-pierre-bacon.01.pdf. [5] Ces propositions ont été examinées dans : Tous les grands problèmes philosophiques sous l’éclairage de la science des contingences de renforcement, J.-P. BACON, la Fondation littéraire Fleur de Lys, 2017, 1484 p. [6] Voir un excellent livre : CLÉMENT, Élizabeth, La liberté, lequel, en format pdf, est tout à fait gratuit en cliquant sur : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/liberte_clement.pdf. [7] Le mot « absence » sert non pas certes à identifier une propriété définissant un type ou une classe d’objets, mais à écarter la suggestion d’une présence, l’existence ici et maintenant, la réalité de ce qui établit les « expériences » responsables de la connaissance telle que l’étudie l’analyse opérante. Le mot « indépendance » sert, lui, à écarter la suggestion de l’existence d’un lien, d’une dépendance, à un objet, à un événement, etc., le mot « autonomie » fait de même, tout en indiquant que les phénomènes relatifs à une chose satisfont à des lois pouvant être établies par l’observation de cette seule chose, et le mot « spontanéité » sert à écarter la suggestion de l’existence d’une loi ou d’un autre détour ou intermédiaire. La forme mathématique de ces idées a été proposée dans le quatrième item ci-dessous, à la fiche no 124.
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Essai, Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis, Québec, 2022, 92 pages. Format Lettre (8,5 X 11 pouces) ISBN 978-2-89612-621-7 Exemplaire papier : non disponible : non disponible : non disponible : 24.95$ Exemplaire numérique gratuit (PDF)
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